Etoile Flamboyante 5

Livre de l’Étoile Flamboyante, question : 5

- D.5. Quelles sont-elles ?

Livre de l’Étoile Flamboyante, réponse : 5

Le sec, l’humide, le chaud, le froid, qui sont les quatre qualités élémentaires, d’où toutes choses dérivent.

Livre de l’Étoile Flamboyante, question : 6

- D.6. En quoi se change la nature ?

Livre de l’Étoile Flamboyante, réponse : 6

En mâle et femelle.

Des quatre régions de la Nature, sujet traité lors du précédent article, nous en arrivons à la question qui est de savoir ce qu'elles sont en réalité dans leurs manifestations. Les Nombres sacrés 1 — 2 — 3 + 4, sont des puissantes d'énergies protéiformes : le Ternaire Divin plus, est germe de génération. J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer le Feu qui est la source de toute création. Une des Stances de Dzyan nous dit concernant le Feu :

« Le Feu gît caché dans la seconde lettre du Mot Sacré. Le mystère de la vie est celé dans le coeur. Quand le point inférieur vibre, quand le triangle sacré brille, quand le point, le centre médian, et le sommet entrent en contact et que le Feu circule, quand le sommet triple lui aussi est embrasé, alors les deux triangles — le plus grand et le plus petit — se fondent en une seule flamme, qui consume le tout. »

Ce Feu qui est d'abord celui de l'Esprit pour devenir celui de la matière est en même temps la source du froid. Une autre stance de Dzyan dit à ce sujet :

« Les Êtres Bénis cachent Leur triple nature, mais révèlent leur triple essence au moyen des trois grands groupes d'atomes. Les atomes sont trois, et la radiation est triple.

Le coeur intime du Feu se cache et n'est connu que par la radiation et par ce qui rayonne. C'est seulement lorsque l'embrassement s'est éteint, et que l'on ne sent plus la chaleur, qu'on peut connaître le feu. »

Le Feu est donc la source de toute création, c'est celui qui embrase le Macrocosme lorsque par décret Divin, la Lumière fut ! C'est donc un état particulier de la Nature, que l'Étoile Flamboyante, la bien nommée, qualifie de régions ; ce point de Genèse duquel rayonnera, vibrations, chaleur, lumière et mouvement. Dans le Microcosme ce Feu se manifestera d'abord sous sa forme la plus glorieuse d'un astre solaire. Notons sommairement que s'il y a un nombre infini de degrés de chaleur possible, il y aura une même variété de rayonnements de la Lumière du feu mental cosmique. Pour la Doctrine secrète, que nous a révélée H.P. Blavatsky, il y a trois Rayons primordiaux. Le Rayon d'intelligence active (Brahma), le Rayon d'Amour-Intelligence (Vishnu), et le Rayon de Volonté intelligente (Mahadeva, qui signifie littéralement « Grand Déva», ce terme étant souvent appliqué à la 1ère Personne de la Trinité manifestée, à Shiva, l'aspect Destructeur, le Créateur). De chacun de ces Rayons primordiaux nous aurons des déclinaisons multiples avec des croisements qui donneront des variétés de nuances infinies.

Des vibrations que produira ce Feu originel, nous aurons des Logos différents et spécifiques, comme le Logos du Père, celui du Fils, et celui de la Mère. Mais aussi le Logos Galactique, Solaire et Terrestre, entre autres fort nombreux.

La région humide, froide, obscure et génitrice de la Nature sera le propre de l'aspect femelle, la Lune de la Table d'Émeraude. La région (l'état) chaude, sèche et lumineuse, sera l'aspect mâle de cette Nature (le Soleil de la Table d'Émeraude). Ce qui nous renvoie à la manifestation du Nombre sacré Un, au Nombre sacré Deux, celui de la polarisation de toutes choses en mâle et femelle, les deux puissantes énergies qui serpentent dans la Création en forces sexuelles antagonistes, qu'une troisième force (la volonté ou le magnétisme du désir) doit parvenir à réunir dans une union fécondante. Dans le cours de Philosophie Hermétique ou d'Alchimie de François Cambriel nous retrouvons sous une forme analogique nos deux aspects de la Nature :

Premier Chapitre.

Première nature du feu chaud.

Le mâle a toujours été regardé, par tous les philosophes hermétiques, pour la première nature sans laquelle la matière froide, ou la femelle, ne pourrait être fécondée. — Il faut donc le choisir sain et vigoureux ; il est de très grand prix quand aucune imperfection ne diminue pas en lui la qualité de vertu prolifique, ou d’esprit formateur nécessaire pour travailler la matière menstruelle minérale et pour parvenir à la perfection désirée. — Il faut ouvrir ce mâle, sans cependant le tuer (parce que rien de mort ne peut servir à notre œuvre), et tirer de lui son sang ou cette forme, et cet esprit, ou feu naturel chaud duquel nous ne pouvons nous passer. — On y parvient facilement, mais non sans peine. Notre mâle est rude et bien souvent intraitable ; mais nous parvenons à l’adoucir en lui donnant une femelle belle, jeune et tendre, à laquelle il se rend. C’est un amoureux passionné pour le beau sexe ; la lui promettre et la lui donner, c’est le seul moyen d’adoucir en lui ce qu’il a de rude et farouche : il est indomptable sans cela. — Différent de l’homme, il est amoureux même dans l’âge décrépi ; et le sperme chaud qui est en lui ne diminue pas de force ni de vertu, quelque vieux qu’il soit. On peut donc le prendre à tout âge, pourvu qu’il soit beau, bien fait et dégagé de son rude poil. Il faudra lui donner une femme : parce que rien dans ce monde ne vient d’un mâle sans l’union avec sa femelle. C’est de cette deuxième nature que nous allons traiter au chapitre suivant.

Deuxième Chapitre.

Seconde nature, ou feu froid et humide.

La femelle a été regardée, par tous les philosophes hermétiques, pour la deuxième nature (elle contient le feu innaturel froid) ; ses qualités sont d’être froide et humide, quoique chaude par tempérament ; ses menstrue sont très corrosives. — Il faut la choisir belle, brillance, peau blanche. — Quoique très amoureuse, elle est bien souvent indifférente et volage. — Ce défaut, qui est naturellement trop attaché en elle, ne lui permet pas bien souvent de s’unir à son époux ; elle le repousse. — Délicate comme nos petites maîtresses ; pleine de prétentions et d’orgueil le mari qu’on veut lui donner ne saurait lui plaire : mais en l’habillant et le rendant beau, elle se laisse approcher. — Et quoiqu’il y ait entre eux un amour naturel et aimantin, on ne saurait parvenir à les unir, si Vulcain, qui est l’entremetteur de nos beaux mariages, ne se trouvait humilié et son amour propre blessé de ne pas réussir à faire ce beau lien ; duquel, comme de celui de Dejodée, il en doit naître les plus beaux enfants. — Il faut donc qu’il use de finesse, qu’il leur ménage une, et même plusieurs entrevues ; à quoi il parvient par quelques petits mensonges pardonnables à celui qui, comme Vulcain, a d’aussi bonne intentions . — Il parvient à unir nos beaux époux et a soin de ne leur laisser que ce qu’ils ont de plus beau en vêtements, et les allie si fortement que leurs vertus opposées (froide et chaude), il en fait un produit qui est de très grand prix, et duquel le philosophe hermétique et expérimenté sait tirer le plus grand parti pour l’ouvrage philosophique. — Vulcain quoique boiteux (étant mal accoutumé en fait de femmes, ayant épousé Vénus la plus belle), devient un être à craindre ; il pourrait fort bien se rendre amoureux de l’objet allié et mettre la division dans notre beau ménage. — Pour donc prévenir ce malheur, le philosophe labourant a soin de ne jamais le laisser seul : soit avec la femme, soit avec le mari. Cette précaution n’est pas la précaution inutile, si l’on veut la paix et si l’on veut être certain que notre époux puisse se convaincre d’être le père de l’enfant que sa femme mettra au monde, et qu’il puisse aussi être assuré que son enfant, pour lequel il a sacrifié son existence entière, jouira non d’une vie valétudinaire, mais bien de la longue, vigoureuse et puissante vie qu’il lui a donnée et communiquée en le formant. — Parce que, comme je l’ai dit ci-dessus, elle est très volage, et cela lui sied un peu ; cela ranime les soins de son mari ; cela lui donne comme une espèce d’autorité sur lui, qui cependant doit finir par être cédée en entier au mari : parce qu’il est de principe fondamental que la forme doit l’emporter sur la matière, et c’est même de droit. Et pour que tout cela se fasse avec ordre et que tout soit bien observé, et que le produit soit de bon acabit et de bonne espèce, il faudra avant tout faire laver nos métaux dans un vinaigre très aigre, ou, à défaut, dans de l’urine du vieux Saturne ou bien dans celle d’un jeune enfant ; dans laquelle ils se plairont et se dépouilleront de leur péché originel, et seront rendus plus propres à devenir et à se montrer parfaits.

Vous noterez que ces deux chapitres qui traitent de la Nature du Feu et de la Nature humide, se distinguent par : la nature du feu chaud et la nature du feu froid et humide, ces deux régions (états) n'étant que les polarités d'une même réalité qui est le Feu de l'Intelligence primordiale : la Lumière. Comme les questions sur ce sujet dans l'Étoile Flamboyante, sont nombreuses, j'aurai l'occasion de revenir et d'approfondir ces notions de sec, humide, chaud et froid, mais pour commencer à vous familiariser avec ce qui devient et deviendra de plus en plus complexe, je soumets à votre méditation ce petit extrait sur le traité sur le feu cosmique que nous devons à un très grand initié Tibétain :

L'Individualisation, forme d'Initiation.

Il y a peu de chose à ajouter actuellement au sujet de l'individualisation. Ce qui a été dit ici et dans la Doctrine Secrète est en quelque sorte un effort pour exprimer des faits profonds et significatifs concernant l'existence et la manifestation, en termes de pensée humaine, et au moyen du langage malgré

ses limitations. Du point de vue le plus ésotérique « l'Homme est un deva » ; il est Esprit et substance dévique unis par l'action de l'énergie dévique consciente.

Il réunit en lui-même les trois aspects de la Déité. Dans son état objectif, il est :

1. Le Soi et le Non-Soi, ainsi que le chaînon intelligent dans un sens très vital.

2. Il est Shiva, Vishnu et Brahma en synthèse dans la manifestation.

3. Il est le moyen par lequel la Volonté de Dieu, l'Amour de Dieu et le Mental de Dieu deviennent intelligibles et apparents.

4. Il est la force électrique positive, plus la force électrique négative, plus le facteur médian d'équilibre.

5. Il est la Flamme, le Feu et l'Étincelle en manifestation essentielle.

6. Il est le feu électrique, le feu solaire et le feu par friction.

Mais le point qu'il est nécessaire d'accentuer ici, c'est que l'homme ne manifeste pas ces trois aspects simultanément dans l'espace, le temps et les trois mondes ; cette simultanéité existe seulement vers la fin du processus d'évolution. En tant que Macrocosme, Brahma manifeste d'abord l'activité, puis le second aspect ou aspect médian et finalement le premier aspect de la volonté et du dessein, il en va de même pour le microcosme.

L'aspect Brahma, celui où le Non-Soi ou aspect matériel est apparent et prédominant. Il couvre les stades subhumains et les trois premiers cycles de la vie de la Personnalité :

a. Premier cycle état sauvage.

b. Deuxième cycle homme ordinaire.

c. Troisième cycle homme intellectuel qui réussit. L'aspect Vishnu, celui où l'aspect amour-sagesse domine progressivement et émerge au moyen de l'aspect Brahma. Il couvre les deux derniers stades de la vie de la personnalité humaine et cette période de progrès égoïque qui embrasse les deux dernières Initiations :

a. Premier cycle Le Sentier de Probation.

b. Second cycle Le Sentier de l'Initiation (jusqu'à la troisième Initiation).

c. Troisième cycle Celui qui couvre les quatrième et cinquième Initiations.

Ceci est une perfection ou consommation temporaire mais, de même que dans le règne animal le mental humain était latent et instinctif, de même que dans le règne humain l'aspect bouddhique est latent et instinctif, de même dans le cycle final de l'effort humain, Atma, l'aspect le plus élevé de la Monade est lui aussi latent et instinctif. Il doit engendrer des stades ultérieurs de développement. Il n'y a pas de hiatus dans l'évolution, pas de période où il y ait absence complète d'un quelconque des aspects ; tous sont toujours présents, mais apparaissent alternativement. C'est seulement lorsque les feux de la matière brûlent avec éclat et deviennent radiants, qu'il est possible au feu du mental d'apparaître, même si, de manière inhérente, il a toujours été présent. C'est seulement lorsque les deux feux de la matière et du mental ont atteint un stade de lumière et de chaleur énergétiques, que le feu de l'Esprit peut apparaître dans sa splendeur. C'est seulement lorsque ces trois feux brûlent unis que le feu de la matière s'éteint, faute d'avoir quelque chose à consumer et c'est seulement lorsque ce dernier stade est atteint qu'il est possible pour les feux du mental (sur les niveaux mentaux) de brûler ce que jusque-là ils avaient animé. Lorsque ceci est accompli, le feu du pur Esprit, (accru et intensifié par l'essence gazeuse du feu de la matière, ou « feu par friction », coloré et rendu radiant par le feu du mental) jaillit dans sa splendeur parfaite, de sorte qu'on ne voit plus rien d'autre qu'une flamme vibrante. Cette idée peut être étendue de l'Homme à l'Homme Céleste, puis au Logos dans son contexte cosmique.

L'Individualisation marque un stade du processus d'intensification du « feu par friction ». Elle est en relation avec la perfection atteinte par Brahma et marque un certain degré dans la stimulation de la substance. Certaines formes sont prêtes pour la soi-conscience. Deux Rayons cosmiques de polarité différente s'attirent mutuellement.

L'Initiation marque un stade dans l'intensification du « feu solaire ». Elle est en relation avec la perfection de Vishnu et marque un degré dans l'évolution de la conscience qui passe de la soi-conscience à la conscience de groupe, ou conscience universelle.

L'Identification avec l'ensemble de tous les groupes est l'expression qui pourrait traduire les stades terminaux du processus évolutionnaire ; elle marque la période où, vers la fin du mahamanvantara, tous les groupes commencent à exécuter consciemment la Volonté éternelle. Cela implique un type de réalisation, incroyable pour l'homme d'aujourd'hui, mais qui est concevable (bien qu'encore impossible à mettre en pratique) par les Chohans de la Hiérarchie actuellement sur la Terre. Ils oeuvrent consciemment à l'exécution de la Volonté du Logos planétaire sur la planète, mais, jusqu'ici, même Eux ne connaissent pas pleinement la Volonté et le dessein du Logos dans Son activité systémique. Ils en ont des aperçus et ont une idée du plan d'ensemble, mais jusqu'ici les détails ne peuvent être discernés.

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