Carnet du Rémora page 3
Les pouvoirs de la Haute Magie passe par la Connaissance des mécanismes de la Conscience.
L’âme-de-vie a des manifestations différentes en fonction de son état de conscience sur les divers plans où cette dernière s’exprime.
Cette Conscience se manifestera par l’intermédiaire de sa faculté volitive et selon le niveau vibratoire que permettent son évolution et ses connaissances.
Cette Volonté, lorsque la Conscience a inclus dans son patrimoine karmique toutes les facultés qu’elle a développées tout au long de ses expériences, redonnera le sceptre du pouvoir à l’âme-de-vie.
Seule la Conscience parvenue à la parfaite Connaissance d’elle-même peut rendre son pouvoir à l’âme-de-vie.
Claude Le Moal
4 nov. 2008
NOTE N° 15
La méditation intègre parfaitement les mécanismes de la réflexion raisonneuse, mais elle a aussi la capacité de se hisser dans l’intemporelle où les critères sont d’une nature très différente par rapport à ceux de la temporalité. La faculté de discernement pour la méditation reposera sur l’intuition et l’imagination. Une pensée sera juste non pas suivant le principe de causalité, mais sera perçue comme une évidence première lumineuse par l’imagination, qui se laissera volontairement subjuguer par son harmonie et sa cohérence. Cette évidence première sera ensuite traitée par la raison qui la considérera, dans un premier temps, comme une chimère tant cette pensée est hors des limites de sa propre perception causale. La raison étudiera cette pensée d’abord comme une hypothèse invraisemblable qu’il convient d’éliminer rationnellement ; puis, devant les difficultés à s’en débarrasser, cette hypothèse deviendra un sujet de travail offrant des perspectives inattendues et prometteuses, pour devenir, longtemps après avoir été perçue par la méditation dans sa forme glorieuse qui se suffit à elle-même, un postulat de base incontournable de la causalité.
Ce que la réflexion valide selon ce long travail successif, la méditation l’aura perçue dans un éclair de clairvoyance instantanée. Nous retrouvons dans ces deux modes de perception celui du temporel qui est successif, et de l’intemporel qui est instantanéité. La Foi, en donnant crédit à son intuition, a fournie à la raison le germe la rendant féconde. Les plus grandes découvertes de l’humanité reposent sur ce mécanisme complexe et subtil de communication entre le temporel et l’intemporel, le fameux : eurêka j’ai trouvé ! d’un des chercheurs sortant des sentiers de la raison et découvrant par l’inspiration lumineuse de la méditation ce que les autres ne trouveront jamais. Si cette communication n’existait pas, l’évolution vers plus de perfectibilité ne pourrait se faire. Ceci explique la profondeur et la justesse de la belle devise des alchimistes : Ora et labora. Médite et travaille, la méditation précédent toujours le labeur.
L’absence d’alignement des trois corps ne permet pas à la réflexion de se nourrir des récoltes de la méditation, la Conscience dans le corps intellectuel passant de l’état d’éveil dans la causalité (sphère temporelle) à celui de délire du rêve inconscient dans l’Éternel Moment Présent du sommeil ; le mélange hétérogène de ces deux pôles se traduisant par un état de somnambulisme d’un comportement routinier de ceux qui ne sont plus tout à fait dans un état de rêve, sans pour autant utiliser pleinement leur faculté de réflexion. L’absence d’alignement ne permet pas d’ouvrir la voie du juste milieu qui résulte de l’analogie des contraires entre la réflexion et le rêve et qui est justement la méditation de la Conscience dans le corps spirituel. Seule cette méditation discerne les pensées chimériques et délirantes de l’inconscience, des pensées justes et subtiles de la supraconscience. Ce discernement fin, lucide, clairvoyant et infiniment délicat permet de recevoir ces pensées justes et lumineuse et de les soumettre aux épreuves grossières de la raison et des lois de la Nature dans sa partie la plus dense. Là encore les alchimistes, mais ils ne sont pas les seuls, conseillaient, pour une bonne pratique de leur Art, de toujours suivre la Nature.
La réflexion accorde plus ou moins de justesse à une pensée uniquement en fonction de son utilité pratique et matérielle dans le domaine sensoriel ; la méditation accordera de la justesse à une pensée en fonction de son harmonieuse cohérence dont le haut niveau vibratoire a un pouvoir de résonance systémique dans ses déclinaisons causales. La tonalité d’une pensée juste en vertus fait entendre cette harmonie sur les plans inférieurs, amenant la destitution des pensées moins cohérentes et justes dont elle finit par prendre la place, non pas en les combattant comme le font systématiquement les pensées moins justes, mais simplement par le fait d’exister. Elle dispose pour cela du plus puissant et habile stratège qui commande ses troupes : le temps.
Note N° 16
L’intellect raisonne sur des pensées appartenant à l’étendue de son champ de causalité. Un membre d’une tribu isolée du reste du monde, depuis la nuit des temps, au fin fond d’un territoire difficile d’accès, raisonnera en fonction des causes et des effets auxquels il se trouve directement confronter. Il en sera de même pour un individu au sein d’une civilisation, dont le niveau de développement constituera le champ de causalité de sa raison, sans qu’il puisse aller au-delà. Pour l’intuition et la Foi, bien que leur horizon soit nettement plus vaste que celui de la sphère de causalité, il sera néanmoins limité par le champ de Connaissances de la Conscience qui active ces facultés. Le champ de connaissance du génial Léonard de Vinci n’allait pas jusqu’aux réacteurs, ni aux matériaux utilisés en aéronautique, ainsi que celle des lois de l’aérodynamique ; c’est pour cette raison qu’ayant la perception intuitive des aéroplanes, il fût dans l’impossibilité de pouvoir dessiner un Airbus ou un Boeing. Les croquis de Léonard de Vinci évoquent sa perception intuitive traduite selon les limites des connaissances de son époque et des acquis cumulés de la civilisation à laquelle il était rattaché.
Le flot descendant des lumières intuitives inspiratrices, s’est déformé à travers les entraves des raisons étriquées de l’intellect. Il découle de ce processus le principe que la Conscience ne peut recevoir plus de lumières de vérités que ne peut en contenir son champ de Connaissance. Ou encore, que cette Conscience ne peut entrer en résonance qu’avec des pensées au niveau vibratoire capable de s’harmoniser avec sa propre tonalité.
Toutes les pensées sont accessibles, mais elles ne le sont que par les Consciences s’étant préalablement donné les moyens d’y accéder.
Ce principe de perfectibilité de la Conscience, au travers des trois corps de manifestation, implique l’évolution concomitante de ces trois corps. Il est difficilement imaginable de croire qu’un homme des cavernes puisse accéder intellectuellement aux lois de la relativité générale, et à fortiori les comprendre intuitivement.
Pour restituer les vérités perçues dans leur lumière originelle, la Conscience doit devenir capable de rectifier les distorsions que provoque le mauvais alignement des trois corps. Mais quoi qu’elle fasse, elle ne pourra transmettre au groupe dans lequel elle se trouve incarnée, plus que ce qu’il sera en mesure de comprendre et de percevoir. Ceci explique pourquoi les plus hautes Consciences se résignent, de bonne grâce, à la solitude et au silence.
La Nature suit un processus parfaitement ordonné et verrouillé. À l’image des plantes qui croissent et se développent au printemps en fonction de l’augmentation de la chaleur, mais aussi de la durée d’ensoleillement. Le microcosme a sa propre capacité d’évolution, mais à l’intérieur du macrocosme qui en pondère et harmonise la croissance.
Note N° 18
Toutes les dissonances devront être stabilisées par la note d’harmonie unificatrice que fera résonner la Conscience procédant à l’alignement vibratoire de ses trois corps lors de la méditation.
Cette volonté d’homogénéisation devra d’abord faire entrer en résonance les basses vibrations des instincts du corps physique avec la tonalité supérieure du corps spirituel. Cette pratique s’effectuera selon la règle qui précède l’axiome du temple de Delphes : connais-toi toi-même, et tu connaitras l’univers et les dieux. Cette règle préalable que l’humanité omet de transmettre avec cet axiome est pourtant sa tonalité harmonique énoncée de la façon suivante : rien de trop !
L’harmonie vient de la juste mesure et des équilibres délicats et subtils des choses, des pensées, des actions, comme des paroles. Cette harmonie est l’expression de la Justice, cette vertu cardinale qui ne peut se pratiquer sans la Connaissance. Dans les enseignements de l’ancienne Égypte, auxquels la Grèce doit l’essentiel de sa culture et l’essor fulgurant autant qu’éphémère de sa civilisation, la loi de Maât, dont l’axiome du Temple de Delphes n’est qu’une déclinaison, disait bien avant que la Grèce ne soit considérée comme une civilisation :
Juste de pensée, juste de parole, juste d’action et trop de Maât n’est plus Maât.
L’alignement vibratoire des instincts du corps physique sur la tonalité supérieure, consistera en la pratique constante de la règle la plus juste : rien de trop. Ce qui implique non pas la rigueur excessive de quelconques privations, mais la juste satisfaction des nécessités. L’excès en tout étant un état de désordre et de dissonance.
L’alignement des dissonances vibratoires émotionnelles du corps intellectuel sur la tonalité supérieure consistera, là encore, à pratiquer la recherche de la juste mesure. Les émotions, les désirs, les passions sont des feux dévorants et destructeurs lorsqu’ils sont livrés à eux-mêmes. Pour les alchimistes la parfaite maîtrise du feu est une condition indispensable à la réalisation de l’Oeuvre. La débauche d’énergie vitale que réclame la manifestation de ces émotions, désirs et passions laisse invariablement le corps physique et intellectuel en état d’épuisement. Stabiliser et maîtriser ces feux émotionnels ne peut se faire que par des forces supérieures, notamment celles provenant du corps spirituel et connues sous le nom de Vertus.
À l’inverse des feux du corps physique et du corps intellectuel, qui sont des combustions destructrices, les feux du corps spirituel sont fécondants et régénérateurs, c’est pour cette raison que la culture des feux spirituels renforce la densité énergétique vitale, alors que les feux dévorants épuisent cette énergie vitale.
Note N° 19
La loi de Maât s’énonce donc de la façon suivante :
Juste de pensée, juste de parole, juste d’action.
L’énergie qui précède toujours la pensée est donc, comme nous l’avons vu précédemment, proportionnelle en puissance au niveau vibratoire de cette pensée. L’énergie-pensée devient inévitablement une pensée-forme. La parole est aussi une forme, comme l’action en est une autre. La hiérarchisation que définit la loi de Maât est donc : la pensée-forme sera celle du corps spirituel, la parole-forme celle du corps intellectuel et l’action-forme celle du corps physique. Ces trois formes de pensées véhiculant trois sources d’énergies différentes auxquelles la Conscience accède par trois circuits différents.
L’énergie de la combustion sera celle du corps physique et de l’instinct sensoriel ; l’énergie electro-magnétique sera celle du corps intellectuel et émotionnel de la raison-réflexion ; l’énergie du corps spirituel sera celle du Feu originel du Mental, Feu qui ne doit s’entendre que dans le sens analogique n’est accessible que par la méditation.
Ceci permet de comprendre que s’il est dangereux, sur le plan physique, de manipuler maladroitement l’énergie de la combustion, en jouant avec des allumettes près de réservoir d’essence, il est tout aussi dangereux de manipuler maladroitement l’énergie électromagnétique émotionnelle par nature instable, et encore plus dangereux de vouloir s’aventurer à manipuler l’énergie du Feu originel du mental dont la puissance est la source de la Haute Magie. Ses conséquences destructrices sont redoutables pour le faux mage jouant aux apprentis sorciers. Il lui faudra souvent un grand nombre de réincarnations pour en réparer les dégâts dévastateurs.
Relevons que la bonne application de la loi de Maât repose sur un ordre cohérent des choses. Ceux qui parlent avant de penser disent en général des âneries, ceux qui agissent suite à des paroles oiseuses ne font que des imbécilités, car l’efficacité de cette loi de Maât repose invariablement sur un bon alignement. Comme la maîtrise des différents aspects de l’énergie source repose sur l’alignement des trois corps sous l’autorité du plus important à savoir le corps spirituel. Seule une pensée juste sera capable de produire un verbe vivant dont la Magie se manifestera par une ou des actions harmonieuses et efficaces selon la loi de moindre énergie. Car c’est là ou se distingue une pensée juste d’une autre qui l’est nettement moins, cette dernière se traduit par un énorme gaspillage d’énergie vitale, de pensées chaotiques, de verbiages creux et d’actions désordonnées et incohérentes.
Une pensée juste en vertus est en général simple, élégante et d’une évidence si lumineuse qu’elle économise toute l’énergie qu’il est nécessaire de dépenser pour tenter d’imposer une pensée bancale.
L’axiome : TOUT est VRAI, est si juste qu’il rend l’infinie diversité de l’univers parfaitement cohérent et harmonieux selon la loi de moindre énergie.
Note N° 20
Le degré d’intelligence qu’exprime un état de Conscience, — dans ses rapports avec le milieu tangible qui l’entoure, et avec lequel cette Conscience interagit ou non -, déterminera la justesse d’une vision lorsque cette intelligence exprimera une plus ou moins juste appréciation avec l’espèce de l’âme cachée en toute chose et qui se trouve à l’extérieur d’elle-même ; elle aura avec cette âme cachée une résonance plus ou moins harmonieuse selon qu’elle vibrera dans le temporel où dans l’intemporel. Il convient de relativiser la justesse de perception de cette intelligence en fonction de l’état de développement de la Conscience et de l’étendu de son champ de Connaissances. La vérité des fourmis, si elle est juste pour cette espèce, ne sera pas pour autant celle des éléphants. Néanmoins, toutes ces vérités relatives restent reliées à cette immuable Vérité Absolue constituant la Conscience Universelle. Cette Anima Mundi est le dénominateur commun à toutes les Consciences.
L’Âme du monde, que l’on désigne habituellement par le vocable de « Dieu », est pur Esprit et Conscience Absolue. C’est parce que nous sommes de même essence qu’il nous est possible d’aller à sa rencontre au travers de la manifestation de chacune de ses oeuvres, selon le principe qui veut : que seul le semblable connaît le semblable. Cette essence commune que nous partageons avec l’Âme Universelle est aussi ce qui nous permet de passer d’une incarnation à une autre, et de franchir les barrières des espèces. Dans le cas contraire, la fourmi resterait éternellement fourmi, idem pour l’éléphant, ainsi que pour l’être humain et le cavernicole velu. Ceci rendrait parfaitement inutile et anachronique toute idée d’évolution, de libre arbitre, de faculté volitive et de perfectibilité. L’univers ne serait plus gouverné par des Consciences intelligentes, mais par des mécanismes sans âme totalement instrumentalisés et robotisés par leur concepteur, avec toutes les conséquences régressives, indigentes et imbéciles découlant d’un tel postulat aberrant.
La Conscience Universelle ne peut se concevoir en dehors d’une totale liberté d’Elle-même, et cette liberté implique qu’Elle n’ait ni obligés, ni serviteurs, ni domestiques à son service pour la raison simple que la servitude de l’un, impose une servitude en retour à l’autre. Le gardien de prison est lui aussi prisonnier des contraintes qu’il impose aux prisonniers. Nous avons ici un lumineux enseignement à tirer de cette incontournable réalité et qui est le suivant : en libérant ceux qui nous entourent, nous nous libérons nous-mêmes. La Conscience Universelle parce qu’Elle est libre fait que nous sommes libres.
Si nous devons prendre en considération que les lois, de la Divine Création s’imposent inévitablement au Divin Créateur, pour qu’il puisse rester parfaitement libre vis-à-vis de ses Lois, il convient qu’elles ne nécessitent aucune servitude l’obligeant à intervenir lors de leurs applications, la seule solution pour qu’une telle chose soit possible réside dans la perfection même de ces Lois Justes.
Notre Conscience est donc nécessairement à « l’image » de Celui qui en est le véritable Créateur, il ne peut pas en être autrement, c’est pour cette raison que quelque soit l’état de développement d’une Conscience elle dispose toujours des attributs d’une souveraineté intemporelle, et des facultés et pouvoirs qui lui sont propres. Mais posséder des facultés et des pouvoirs ne veut pas dire être capable d’en avoir Conscience, et surtout savoir véritablement s’en servir...
Lorsqu’une Conscience s’identifie uniquement à la forme de son corps physique (ego), le niveau de son intelligence ne lui permet pas d’avoir une vision juste et harmonieuse de ce qu’elle est véritablement. Ce n’est que lorsqu’elle sera parvenue à se hisser au centre de son corps spirituel qu’elle réussira à comprendre que ce qu’elle est réellement est nettement supérieur à ce qu’elle paraît dans son corps physique ou intellectuel. L’intelligence de cette Conscience spirituelle pourra rectifier la vision déformante de l’illusion des formes pour y substituer une perception abstraite beaucoup plus proche de l’intemporel et de l’image qui reflète celle de son Créateur.
Note N° 21
La Conscience a la faculté de s’affranchir des limites de la forme et de la barrière des espèces. Elle ne peut pas pour autant le faire d’une façon irrationnelle et désordonnée. Ici intervient les lois Principes réglementant le processus évolutif.
Ces lois Principes reposent sur cette faculté de la Conscience qu’est la perfectibilité ; l’axiome de Thoth affirme : connaître les lois c’est être libre. Cet axiome est aussi une des principales clés de la Haute Magie, ainsi, si la forme est l’effet d’une pensée contenant une certaine quantité d’énergie, il découle de cette réalité que la Conscience ayant captée, et s’étant identifiée à cette pensée, devra, pour s’affranchir des contraintes de sa forme, être capable d’en capter une supérieure. La règle est là encore simple à énoncer, mais sa mise en pratique nécessitera l’utilisation de facultés et ressources aussi subtiles que puissantes et complexes. La grenouille ne deviendra jamais un boeuf avec des pensées de grenouille. Tout ce qu’elle peut espérer c’est devenir une grenouille obèse et mal dans sa peau.
Une petite méditation sur ce qui précède devrait permettre d’établir des rapports ente la Conscience (l’Esprit, l’âme-de-vie), l’énergie, les pensées, plus ou moins justes et les formes qui habillent ces pensées.
L’énergie contient toutes les pensées ; une pensée contient une certaine quantité d’énergie, et la forme n’est que la peau de matière dense qui recouvre cette énergie-pensée. Ce qui instrumentalise l’ensemble est la Conscience et sa faculté volitive, cette étincelle de vie universelle donnant l’impulsion du mouvement par l’expression de sa Volonté. Lorsqu’une Conscience s’incarne (s’identifie) dans une forme pour l’éprouver et épurer son karma, elle le fait toujours en commençant par le bas de l’échelle, celui du plus bas niveau d’évolution (de perfectibilité) de cette forme. Son état d’imperfection dans la maîtrise de cette pensée-forme, pourrait la condamner à ne jamais pouvoir en sortir, mais là encore, la Divine Providence veille afin que le processus ne se bloque pas (s’immobilise). Pour cela elle a institué la règle de la gestion par groupe conjointement avec celle du croisement.
Une Conscience, selon son état d’évolution, appartiendra à un groupe spécifique. L’humanité sera le groupe des formes humaines ; ce groupe sera le gardien de l’archétype de cette forme et son patrimoine collectif (inconscient collectif). Tant que la Conscience nouvellement incarnée dans une forme, n’aura pas atteint un certain degré de développement la rendant maîtresse de son libre arbitre et de ses pouvoirs, le groupe compensera ses carences en tant que conservateur des principes de la forme et se manifestera sous forme d’inconscient collectif. L’action de cet inconscient collectif ne se fait jamais en violation des lois de l’évolution qui permettrait à la Conscience d’enrichir son patrimoine karmique sans qu’elle ait intégralement mérité cet enrichissement par la transmutation d’une Connaissance éprouvée.
Pour qu’il y ait enrichissement, donc élargissement du champ de cette Conscience, elle devra subir les épreuves grâce auxquelles elle aura la possibilité, selon sa volonté et son libre arbitre, de forger de nouvelles pensées en rapport de sa capacité à percevoir, plus ou moins justement, les vérités qu’expriment ces pensées. Ces épreuves sont possibles par la règle du chevauchement qui fait que toujours cohabite, pendant le temps nécessaire, ce qui est le plus évolué avec ce qui est le moins. Nous retrouvons l’application de ce principe intemporel et universel, par déclinaison sur le plan physique, avec la naissance de l’enfant au sein d’une famille constituée de membres à différentes étapes d’évolution. Ces membres lui apporteront une source de potentialités et de richesses acquises avant sa venue, et en rapport de l’évolution de la région, du pays, de la civilisation au sein de laquelle il s’incarne. Ce qui est applicable à l’individu, l’est tout autant aux groupes, aux civilisations et aux races. Ainsi, la race aryenne peut toujours bénéficier des nombreuses richesses acculées par la race atlantéenne précédente. Le niveau élevé d’évolution atteint par cette race, et qui ne se parfait que dans le service du groupe auquel elle appartient, a permis la transmission, pendant une certaine période où cette race finissante a croisé la race aryenne naissante, des puissants germes devant assurer le développement de cette race nouvelle.
Probablement qu’il en a été de même lorsque l’homme de Cro-Magnon a croisé la route de l’homme de Néandertal sur son déclin...