Carnet du Rémora page 10

À quoi peut bien servir la Haute Magie ?

Croire que la Haute Magie peut faire de chacun d’entre nous des émules d’Harry Potter, c’est confondre ce qu’il est d’usage d’appeler la magie blanche d’avec la magie noire. La première est à la Haute Magie ce que la seconde est à la sorcellerie, et comme le disait si justement Eliphas Lévis : Le diable se donne au Mage, alors que le sorcier se donne au diable.

La Haute Magie sera donc essentiellement celle du service désintéressé, du partage et du bénévolat. Elle se donne par dons, offrandes, partages, bénédictions, charité. Elle se reçoit par ouverture de coeur et d’esprit, et surtout adhésion volontaire. Le processus même de son mécanisme d’application renferme une multitude de manifestations phénoménales puissantes, subtiles et parfois grandioses, en contingence d’être, qui ne se révèlent que proportionnellement aux mérites de l’officiant.

L’un des premiers pouvoirs et des premiers services que peut rendre la Haute Magie, et qui n’est pas des moindres, consiste à rendre à l’adepte, parvenant à en maîtriser les arcanes, la faculté de s’affranchir des limites infranchissables, pour le profane, de la sphère de la mortalité.

Ce qui pour l’ignorant peut apparaître comme relevant du miracle, n’est pour le véritable initié que parfaites cohérence et harmonie des lois de la Divine Création, relevant de l’ordinaire supérieur.

Claude Le Moal 9 mars 2010

Note N° 64

Afin de pouvoir poursuivre notre petit cheminement sur les voies de la Haute Magie, pour permettre à ceux qui feront l’effort d’une pratique régulière d’une mise à l’épreuve, je crois utile de faire intervenir, à ce niveau d’avancement, les principes de la Cabbale.

Il convient toutefois de se souvenir que les symboles analogiques qui fondent et structurent la Cabbale, seront toujours à considérer selon un rapport de similitude et non d’identité formelle. L’alignement des trois corps de la Conscience au sein du Monde Physique dense faisait appel à nos quatre dimensions habituelles de la sphère temporelle que nous parvenons, plus ou moins bien, à appréhender avec nos cinq sens que gère l’intellect. En se hissant au niveau du corps spirituel du Monde physique dense, la Conscience aborde le seuil qui sépare ces quatre dimensions des autres que contient l’Univers et qui ne peuvent s’appréhender que grâce au langage analogique, celui justement qui structure l’enseignement hermétique essentiellement cabbalistique.

Les principes de la Cabbale.

Lorsque l’on aborde la Cabbale, que ce soit sous ses appellations multiples de Kabbale (version hébraïque), cabale, ou autres formes de représentations symboliques de la Divine Création comme l’Ennéade Héliopolitaine de l’Egypte antique ou les lames du livre de Thoth, nous avons à faire en réalité à un concept que les alchimistes qualifiaient de jeu d’enfant menant aux travaux d’Hercule.

Sa simplicité repose sur les dix Nombres sacrés, et pour paraphraser le Sépher Yézirath, je ne dirai pas onze, pas neuf, mais dix, comme les doigts des deux mains, car le premier de tous les Cabbalistes reste encore la Nature...

La Kabbale hébraïque, qui contient de riches enseignements, n’est qu’une reconstitution tardive de la Kabbale Chaldéenne, elle-même puisait ses enseignements de l’ancienne Egypte et probablement de l’Inde. Comme disait le Maître Koot Hoomi Lal Singh : un devoir s’impose à nous, celui de balayer autant que possible les déchets que nous ont légués nos pieux ancêtres en nous transmettant leurs connaissances.

Et s’il y a de bonnes choses à y puiser, il y en a aussi de très mauvaises se transmettant de maître à élève, autant par routine, paresse intellectuelle ou simple idolâtrie envers un enseignement par trop sacralisé par des “maîtres” intermédiaires fortement dévalorisés dans leur fonction.

Chacun est à même de se faire une idée personnelle, la seule qui aura véritablement de la valeur, pour peu que l’on ne se contente pas de recevoir un enseignement sans faire l’effort de le soumettre à l’épreuve sur l’enclume des réalités. Le savoir se reçoit, la Connaissance s’éprouve. Le savoir est périssable, la Connaissance vient enrichir le patrimoine karmique.

Sans nous égarer dans les multiples et infinies manifestations cabbalistiques, revenons à ce qui en forme la structure universelle, nos dix Nombres sacrés.

D’abord, -Un - Deux - Trois -, le Ternaire Divin sans lequel rien ne peut se manifester. Le UN ne se multiplie jamais, le Grand Tout reste le Gand Tout. Le Deux sera la dualité existante en toute chose, et le Trois la forme de manifestation de cette Puissance tri-une. La Providence - la Conscience - le Destin.

Il conviendra de ne pas se limiter à ces seules perceptions du Ternaire Divin. Pour Orientaux il sera Atma - Buddhi - Manas, ce que nous pourrions traduire par Volonté - Amour-Sagesse - Intelligence, ou encore par les énergies que sont le Feu électrique, le Feu Solaire et le Feu par friction. Pour les évangélistes ce Ternaire sera le Père, la Mère et le Fils. Le Père sera Volonté (Feu des alchimistes), la Mère sera substance (Eau des alchimistes) et le Fils la synthèse des deux (l’Air des alchimistes).

Ce Ternaire dans son absolu peut se distinguer, comme le ferait un jeu de lumières, mais sans jamais pouvoir être séparer l’un des autres.

Ce Ternaire Divin se traduit dans le macrocosme sous l’aspect des trois Mondes, qui en réalité sont quatre, mais le quatrième n’a pas de sens commun puisqu’il s’agit du Nombre Zéro, que la sublime Cabbale des lames du livre de Thoth (Tarot) appelle le Fou. Nos trois Mondes se déclinent de la façon suivante dans le Zéro :

0) MENTAL indifférencié (en contingence d’être).

0) ASTRAL indifférencié (en contingence d’être).

0) PHYSIQUE indifférencié (en contingence d’être).

Facile comme un jeu d’enfant cette règle de trois, mais là où ça se complique un peu, c’est qu’il faut y intégrer le principe incontournable du Tout dans le tout, en clair, rien n’est jamais isolé de l’ensemble.

Nous avons donc une déclinaison plus subtile qui s’impose à nous dès lors ou se ternaire se manifeste, à savoir :

Le Monde Mental comprenant trois aspects :

1) Mental.

2) Astral.

3) Physique dense.

Le Monde Astral comprenant trois aspects :

4) Mental.

5) Astral.

6) Physique dense.

Le Monde Physique dense comprenant trois aspects :

7) Mental.

8) Astral.

9) Physique dense.

Voilà nos neuf Nombres sacrés sur la scène de la Création, avant que chacun d’entre eux prenne sa place et joue son rôle, il faudrait dire un petit mot sur le Zéro.

Le Zéro n’est pas un Nombre, il n’a aucune valeur. N’ayant pas de limite propre, il est le meilleur candidat pour être l’infini, les Kabbalistes Chaldéens le nomment Ain-Soph-Aur... Les hindous ParaBrahmam, les Maîtres Trans-Hymalayens : CELUI DUQUEL RIEN NE PEUT ÊTRE DIT. Les anciens Égyptiens : Amon.

Le Zéro n’est pas le néant, car le néant n’est possible qu’en l’absence totale de toute création. Dès lors où la Création existe, le néant disparaît. Le Zéro est donc l’énergie dans son état de repos, l’énergie du vide des physiciens.

Le Zéro est l’anti-matière, celle qui représenterait 95% de l’énergie de l’univers, cette troublante matière noire qui déroute encore autant nos scientifiques matérialistes.

Le Zéro n’existe pas, dans le sens où l’existence est une manifestation, il est le non-être, nous retrouvons sa définition la plus ésotérique dans les Stances de Dzyan :

Il n’existait rien : ni le ciel clair,

Ni la large voûte des cieux étendue au-dessus de nos têtes.

Qu’est-ce qui couvrait tout ? Qu’est-ce qui abritait ?

Qu’est-ce qui cachait ?

Etait-ce l’abîme sans fond des eaux ?

Il n’y avait pas de mort - cependant rien n’était immortel ;

Il n’y avait rien qui divisât le jour de la nuit ; L’Un seul respirait sans souffle, de lui-même:

Depuis, il n’y a eu rien que Lui.

Les ténèbres régnaient, et tout, au commencement, était voilé

Dans une obscurité profonde - océan sans lumière.

Le germe qui sommeillait encore dans l’enveloppe

S’entrouvrit sous l’influence de la chaleur ardente, en forme de Nature Une.

De là où je me tiens, le Zéro n’est pas l’Ouroboros, car si l’Ouroboros est bien le symbole perpétuel des cycles qui constituent les roues de la Création, ces cycles ne sauraient caractériser Le non-Nombre sacré qu’est le Zéro.

Le Zéro n’a pas de valeur, mais il est ce qui permet une élévation de puissance lorsqu’il accompagne un Nombre (puissance), tout comme il devient une diminution de la puissance d’un Nombre lorsqu’il se trouve placé devant, accompagné de sa virgule.

Le Zéro fait partie des Dix Nombres sacrés, pas Neuf, ni Onze, mais DIX, la Tétractys Pythagoricienne.

Le Grand Tout n’est donc pas le Zéro, ni le UN, l’incréé ou le créé, mais il est le ZERO-UN, l’incréé et le créé.

Le Zéro, dans son ipséité, n’est pas, à l’inverse des autres Nombres sacrés, une Puissance intelligible par la Création. Le créé ne peut concevoir le Zéro que comme un délire, un chaos, le contraire de la Raison : la Folie, le rien, le vide. Le Vide n’est rien, et pourtant comme le dit d’une façon si génialement inspirée le maître Lao-Tseu dans le Ta Tö King, il est Tout :

Le Tao est le vide, mais le vide est inépuisable.

C'est un abîme vertigineux.

Insondable.

De lui sont sortis tous ceux qui vivent.

Éternellement, il émousse ce qui est aigu, dénoue le fil des existences, fait jaillir la lumière.

Du rien, crée toute chose.

Sa pureté est indicible.

Il n'a pas de commencement.

Il est.

Nul ne l'a engendré.

Il était déjà là quand naquit le maître du ciel.

Il est difficile de donner une définition qui soit plus juste en vertus que celle de Lao-Tseu, le Zéro est le Tao.

Dans la maîtrise des Nombres sacrés, le Zéro sera celui qui nous posera le moins de problèmes, puisqu’il sera toujours là, sans que nous n’ayons jamais à nous en préoccuper. Tous les autres Nombres seront issus de ce Vide qui permet au Divin Créateur cette création ex nihilo...

Le Zéro est donc cet état phénoménal hors du temps, et du créé tout en étant le réservoir de l’un et de l’autre...

Difficile de concevoir ce Zéro dans son anti-ipséité. Le plus qui s’en rapproche dans la science matérialiste physique c’est l’univers quantique pour l’esprit ; un état uniquement fait d’informations contingentes, ce que certains appellent l’Akashâ et ses Archives globales. Et pour la substance, le condensat de Bose-Einstein dans un état de la plus basse énergie possible (proche du Zéro Absolu) une forme de superfluidité, les Eaux au-dessus desquelles flotte la Lumière de l’Esprit.

Dans cet état si proche du Zéro Absolu, la rotation d’un condensat débouche sur l’ouverture de vortex, des lignes le long desquelles la densité est nulle et formant une onde de matière cohérente.

L’anti-matière du Zéro n’est donc pas le néant, mais un réservoir d’informations chaotiques libéré des contraintes de la substance créée.

Le Zéro n’est pas un état anecdotique des puissances, mais bien ce réservoir du vide qu’est le Tao, si subtilement défini par Lao-Tseu, considéré à juste titre comme l’Hermès asiatique.

La science matérialiste se confronte constamment à ce Zéro, qui pour elle sera le Zéro Absolu en matière de température, mais ce Zéro Absolu devient aussi une transition de phase dans la grande transmutation universelle. Changement d’état, mais aussi changement de dimensions.

Le Zéro n’est pas une illusion de l’esprit, c’est ce que nous pourrions qualifier de non-réalité tangible. Le paradoxe de la formulation trouve là encore sa cohérence dans une sentence du Maître Lao-Tseu :

Les rayons de la roue convergent au moyeu.

Ils convergent vers le vide.

Et c'est grâce à lui que le char avance.

Un vase est fait d'argile mais c'est son vide qui le rend propre à sa tâche.

Une demeure est faite de murs percés de portes et de fenêtres, mais c'est leur vide

qui la rend habitable.

Ainsi, l'homme construit des objets, mais c'est le vide qui leur donne sens.

C'est ce qui manque qui donne la raison d'être.

Dans cette sentence, Lao-Tseu redonne au Zéro, le Tao, le rôle incontournable qu’il occupe non pas dans quelques rares situations, mais dans toutes les situations du monde créé. J’ai écrit dans le Tarot du Sépher de Moïse, qu’il convenait d’intégrer le Zéro à côté de chaque Nombre sacré sous forme de 01-02-03... Etc...Puis de 10-20-30.

Lao-Tseu nous indique quant à lui que ce vide est aussi «présent» dans les moindres aspects d’une vie quotidienne. La déclinaison de la toute-puissance du Zéro, dans le Monde Physique dense, a donc des applications précises qu’il convient d’appréhender, pour que l’occultiste apprenne à s’en servir. La Connaissance de chaque Nombre sacré doit se faire dans cette optique de maîtrise par l’oeuvrant.

La mise à l’épreuve des enseignements du Zéro consiste pour le cabbaliste à prendre Conscience du Zéro dans chaque forme manifestée en le localisant spirituellement.

Le Zéro sera donc le point au centre du cercle de chaque manifestation, duquel tout émane, et qui n’ayant ni temps ni espace, - ce qui est le propre de l’infini -, peut se permettre d’être partout le centre, sa ns avoir de périphérie nulle part, comme le disait si justement Hermès...

Si le créé est indissociable de l’incréé, il convient d’apprendre à connaître leurs façons de cohabiter, car pour le créé (la matière), la cohabitation avec l’incréé (anti-matière) est fondamentalement explosive...

Bien qu’il y aurait un ouvrage de plusieurs volumes à écrire sur ce Zéro, passons rapidement sur l’architecture que nous présentent les neuf autres Nombres sacrés.

L’aspect Mental (1) n’est pas celui des puissances occultes, mais celui des Principes que nous ne pouvons mieux définir que par ce trope sublime du Sépher de Moïse :

Puissance-contingente-d’être dans-une-puissance-d’être.

Ce n’est pas encore la Création manifestée, mais ce qui permettra à la Création de se manifester, ce fameux pouvoir Créateur ex nihilo, le Fiat Lux. Ce Mental du monde Mental est la lumière de la Connaissance absolue, de la Vérité absolue et des Lois justes de la Divine Providence.

Le Mental du Monde Mental sera pour la Bible : cet esprit de Dieu se mouvant au-dessus des eaux.

Pour le Sépher de Moïse : - et-le-souffle de Lui-les-Dieux (force expansive et dilatante) était-générativement-mouvant sur-la-face-des-eaux (passivité universelle).

Pour le Corpus Hermeticum :

À ces mots, il changea d’aspect et, à l’instant, tout me fut découvert ; j’eus une vision infinie ; tout devint une seule lumière, sereine et joyeuse, dont la contemplation me donna une félicité extrême.

L’aspect Astral (2), du Monde Mental est la passivité universelle, l’énergie originelle de la force vitale animante, les eaux de la Matrice fécondante, l’Amour absolu. Toute la Création puise son énergie vitale de cet Océan d’Amour absolu du plan Astral du monde Mental.

Autant le Mental (1), est esprit, autant l’Astral (2), sera substance, dualité, magnétisme, opposition et par sa passivité la polarité négative.

L’aspect Physique dense (3), du Monde Mental résultera du croisement et de la fusion de l’aspect Mental (1) et de l’aspect Astral (2), ce qui produira la forme manifestée (le Père, la Mère le Fils). Dans le monde Mental, cette forme Physique dense sera celle des Pensées.

L’aspect mental du Monde Astral (4), sera celui des puissances cosmiques qui viendront irriguer l’Univers manifesté. Cet aspect mental du Monde Astral est la déclinaison directe de l’aspect Physique dense (3), du Monde Mental. Le Quatre contient le Un - Deux - Trois, et la Tétractys les dix Nombres. Tout ce qui se manifeste repose sur un centre de principes qui est lui-même en rapport direct avec le Ternaire Divin. Cette triangulation sera incubée dans l’aspect mental du Monde Astral. L’aspect Physique dense du Monde Mental (3), (la Pensée), devient donc l’aspect mental du Monde Astral (4) : le Logos, le Verbe fécondant.

L’aspect astral du Monde Astral (5) sera celui des désirs, des aspirations, des émotions, mais aussi celui des états de Conscience qui seront les champs du possible et des épreuves. Si l’aspect Astral du Monde Mental (2) est celui de l’Amour absolu, l’aspect astral du Monde Astral (5), sera celui de l’amour relatif et hétérogène. Ce sera le champ des multiples courants d’énergies cosmiques, galactiques, solaires et planétaires.

L’aspect physique dense du Monde Astral (6), sera constitué par les nébuleuses, galaxies, constellations, astres et planètes. Chacune de ces formes étant nécessairement la manifestation d’une Conscience (patrimoine karmique ou corpus de pensées spécifiques), ces pensées constitueront la substance (énergie) de l’aspect mental du Monde suivant.

L’aspect mental du Monde Physique dense (7), sera l’expression de l’aspect physique dense du Monde Astral (6). Comme pour le Monde Mental (premier Ternaire), l’aspect physique dense du Monde Astral est constitué par le croisement de l’aspect mental (4) et de l’aspect astral de ce Monde Astral (5), ceci pour dire qu’ils se retrouvent comme élément de la substance qui constituera l’aspect mental du Monde Physique dense (7), qui contient lui deux ternaires, le premier : Un - Deux - Trois, et le deuxième : Quatre - Cinq - Six.

L’aspect astral du Monde Physique dense (8), sera l’expression des désirs, des passions, des émotions, des identifications, des ardeurs, des attirances et des agitations intellectuelles. Si dans le Monde Mental, l’aspect Astral (2), est l’Amour absolu, cet Amour Absolu se transforme en énergie vitale animante et en amour relatif pour l’aspect astral (5), dans le Monde Astral. Il deviendra dans le Monde Physique dense, l’amour passionnel et émotionnel dont les éléments composant la substance varieront selon les dosages d’énergie vitale, Mental (2), et de désirs (puissances planétaires, astrales et cosmiques) du Monde Astral (5), avec les désirs sensoriels provenant de l’aspect physique dense du Monde Physique dense (9), venant donner une spécificité et une coloration à chacune des manifestations de la Conscience du corps intellectuel.

L’aspect physique dense du Monde Physique dense (9), sera d’abord celui de l’archétype astral qui fournira à chaque espèce et chaque forme individualisée de ces espèces, l’instinct collectif nécessaire à sa survie et son développement, le temps nécessaire à l’émergence d’une Conscience propre capable d’accéder à son libre arbitre, son autonomie et d’assumer volontairement son propre dessein qu’elle sera parvenue à identifier. Cet instinct collectif est composé des interactions des forces (Eons, Anges ou Dévas) ayant pour mission de construire des formes selon la nature, plus ou moins dense, de la substance correspondant au point médian où se focalise la Conscience.

Avec ce dernier aspect, nous arrivons au Nombre sacré Neuf, l’Ermite dans les lames du livre de Thoth, celui qui contient tous les autres enfermés dans le centre de sa manifestation et dont il devient le porteur de ces lumières, de la lumière. Le Nombre neuf, lorsque nous effectuons l’addition théosophique de tous les Nombres qui le précèdent, produit un total de 45, le Nombre d’Adam, et l’addition de ces deux Nombres nous donne le 9. Ce nombre, quel que soit son multiplicateur, donnera en réduction théosophique le même résultat : le Nombre 9, comme si tout devait se rapporter à ce Nombre sacré, l’Ermite, mais aussi la période de durée de la gestation avant l’enfantement. Pour les mathématiques occultes, une série de Nombres se décline en involution, mais aussi en évolution. Ainsi la série 1-2-3-4-5-6-7-8-9, en involution du haut vers le bas, sera numéroté du bas vers le haut : 9-8-7-6-5-4-3-2-1, pour sa phase d’évolution. Les relations d’un Nombre avec son vis-à-vis seront de même nature que celles qu’entretient un signe du zodiaque avec son opposé. Nous pouvons constater que le Nombre 9 est en relation directe avec le Nombre 1, il est le fils du Père. Ce fils qui a la possibilité d’accéder à la découverte de son Père en parcourant l’ensemble de sa Création, ce qu’il fera en passant par les cycles de réincarnations, à partir du Nombre 10, la Roue de fortune, jusqu’à ce qu’il parvienne à la supra-Conscience du Nombre 21, le Monde, dans les Arcanes majeurs du Tarot.

Ce qui précède permet d’éclairer fortement ce remarquable verset de l’Évangile selon Saint-Jean :

8.28 Jésus donc leur dit : Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m'a enseigné.

Nous retrouvons ce principe cabbalistique des trois Mondes dans les lames du livre de Thoth, version Sépher de Moïse dans le tome II de La Véritable Histoire d’Adam et Eve enfin dévoilée, mais aussi dans les divinités de la tradition égyptienne, Hindoue, Persane, Grecque, Bouddiste, Celtique et dans cette sublime Kabbale Chaldéenne des Séphiroth fortement abâtardie par la tradition juive.

Lorsque l’on commence à appréhender le jeu subtil des trois Mondes et de leurs neuf aspects, on comprend mieux le principe qui veut que le premier Ternaire étant celui des Principes et des Lois se retrouve dans toute manifestation, et qu’il ne reste donc que les sept Recteurs du Corpus Hermeticum, ou encore les sept Rayons de la tradition théosophique, les sept cordes de la lyre d’Orphée, les sept jours de la Création.

Le Ternaire Divin est le Corps Mental de la Création. Chaque cellule de ce Corps Mental donnera un corps mental Astral et chaque cellule de chaque corps mental Astral produira un corps mental dans le monde Physique Dense. Cette déclinaison qui lie les trois mondes se fera pour l’aspect astral et physique dense des trois Mondes. Nous retrouvons en bas ce qui est en haut avec le principe des cellules d’un corps humain, dont chacune n’est que la reproduction de la cellule Mère, mais qui se spécialise pour produire un organe spécifique (d’ailleurs en rapport avec les puissances Astrales), pour finir par constituer un corps spécifique à la forme de laquelle une Conscience s’identifie et donne vie.

Nous sommes là en présence du principe des déclinaisons liées entre-elles, une sorte de poupées russes. Le corps physique du monde Physique dense n’est que la partie finie (donc périssable) du tissage. Elle n’existe que parce qu’il y a eu préalablement, substances pour produire fils, trames. Artisans et maître tisserands, métiers à tisser. Il a aussi fallu l’espace pour recevoir ce métier, ces matières, ces tisserands. Ajoutons le savoir-faire (Connaissance des uns et des autres) et l’énergie sous des formes multiples pour produire le tissu final. Ce tissage n’est donc pas une individualité séparée, mais le point médian d’une cristallisation des forces venant toutes des trois Mondes. Le Tout est toujours dans le tout et inversement.

Le premier Monde est les Trois ; le deuxième Monde est les Quatre (3+1) ; le troisième Monde est les Cinq (3+1+1). Ce n’est que lorsque la Conscience parvient à l’alignement des Trois Mondes que ces derniers se fondent et s’unissent pour devenir l’étoile à cinq branches. Il existe un état d'évolution de la Conscience où le Trois, le Quatre et le Cinq se fondent et s’unissent, celui qui exprime la quintessence, la fameuse étoile flamboyante.

Ce concentré de la Trame occulte qui servira au tissage spirituel de l’accomplissement d’un dessein, révèle l’importance des Nombres sacrés comme clé de compréhension de l’aspect subjectif de cette structure protéiforme et multidimensionnelle que sont les Nombres sacrés.

Chaque Nombre est un Corps composé de puissances dont chaque partie est la progéniture, autant qu’un des éléments constitutifs de ce Corps.

La compréhension (Connaissance par mise à l’épreuve) de cette Trame (Cabbale) offrira des perspectives subtiles et des arborescences considérables pour ceux qui en pénétreront les richesses. Ce n’est qu’après ce long travail de compréhension que pourra commencer le tissage de la toile selon le plan du dessein de chaque Conscience...

Cette compréhension passe donc nécessairement par les efforts de mise en pratique. Croire qu’il suffit d’en prendre connaissance, pour en saisir la quintessence, c’est comme imaginer qu’une grenouille puisse devenir un boeuf simplement en se gavant de hamburgers...

Je ne sais pas si vous saisirez toute l’importance de cette architecture dont chaque niveau est un univers avec ses propres dimensions, et chaque détail comparable à chaque cellule du corps contenant l’intégralité de ce corps en contingence d’être, sans être pour autant autre chose qu’une infime partie de celui-ci...

Lorsque vous aurez saisi, d’une façon pleinement consciente, les mécanismes complexes et subtils de la Trame multidimensionnelle, ce qui aura pour avantage qu’il vous sera possible de naviguer à l’intérieur de façon cohérente, ordonnée et volontaire, vous pourrez passer au tissage proprement dit, mais là c’est autre histoire.

Enfin, pour le moment, j’espère que ma petite prestation apportera quelques éclairages par-ci, par-là...

La Cabbale c’est simple comme un jeu d’enfant...

Note N° 65

Règles d’approche de la Haute Magie, postulat N° 1

- Pour tout aspirant à la pratique de la Haute Magie le plus important est sa capacité de discerner la hiérarchie qui doit naturellement s'établir au sein des vérités relatives.

La source par laquelle il reçoit une vérité ne déterminera pas pour autant qu'il sera capable d'en apprécier la plus ou moins juste mesure, ni même que cette source qualifie la mesure de cette vérité.

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Le respect de ce premier postulat est aussi ce qui permet de distinguer les différentes forces en présence, et ce qui est de l’ordre de la Magie blanche, de ce qui est de l’ordre de la Magie noire.

Tout ceci ne devant pas s’apprécier selon un manichéisme réducteur, mais selon de savants et subtils dosages dans les nuances vibratoires, par exemple le fait : qu’une vérité issue de la Haute Magie, se transformera facilement en magie noire si la source qui la transmet y apporte les distorsions de ses parasites intellectuels, émotionnels et sensoriels.

Il appartiendra donc toujours à l'aspirant de faire la séparation du subtil de l'épais. L'eau boueuse de l'estuaire contient l'eau pure de la source originelle, mais pour qu'elle redevienne perceptible il faudra faire un travail de hiérarchisation s de la substance qui constituera l’aspect mental du Monde Physique dense (7), qui contient lui deux ternaires, le premier : Un - Deux - Trois, et le deuxième : Quatre - Cinq - Six.

L’aspect astral du Monde Physique dense (8), sera l’expression des désirs, des passions, des émotions, des identifications, des ardeurs, des attirances et des agitations intellectuelles. Si dans le Monde Mental, l’aspect Astral (2), est l’Amour absolu, cet Amour Absolu se transforme en énergie vitale animante et en amour relatif pour l’aspect astral (5), dans le Monde Astral. Il deviendra dans le Monde Physique dense, l’amour passionnel et émotionnel dont les éléments composant la substance varieront selon les dosages d’énergie vitale, Mental (2), et de désirs (puissances planétaires, astrales et cosmiques) du Monde Astral (5), avec les désirs sensoriels provenant de l’aspect physique dense du Monde Physique dense (9), venant donner une spécificité et une coloration à chacune des manifestations de la Conscience du corps intellectuel.

L’aspect physique dense du Monde Physique dense (9), sera d’abord celui de l’archétype astral qui fournira à chaque espèce et chaque forme individualisée de ces espèces, l’instinct collectif nécessaire à sa survie et son développement, le temps nécessaire à l’émergence d’une Conscience propre capable d’accéder à son libre arbitre, son autonomie et d’assumer volontairement son propre dessein qu’elle sera parvenue à identifier. Cet instinct collectif est composé des interactions des forces (Eons, Anges ou Dévas) ayant pour mission de construire des formes selon la nature, plus ou moins dense, de la substance correspondant au point médian où se focalise la Conscience.

Avec ce dernier aspect, nous arrivons au Nombre sacré Neuf, l’Ermite dans les lames du livre de Thoth, celui qui contient tous les autres enfermés dans le centre de sa manifestation et dont il devient le porteur de ces lumières, de la lumière. Le Nombre neuf, lorsque nous effectuons l’addition théosophique de tous les Nombres qui le précèdent, produit un total de 45, le Nombre d’Adam, et l’addition de ces deux Nombres nous donne le 9. Ce nombre, quel que soit son multiplicateur, donnera en réduction théosophique le même résultat : le Nombre 9, comme si tout devait se rapporter à ce Nombre sacré, l’Ermite, mais aussi la période de durée de la gestation avant l’enfantement. Pour les mathématiques occultes, une série de Nombres se décline en involution, mais aussi en évolution. Ainsi la série 1-2-3-4-5-6-7-8-9, en involution du haut vers le bas, sera numéroté du bas vers le haut : 9-8-7-6-5-4-3-2-1, pour sa phase d’évolution. Les relations d’un Nombre avec son vis-à-vis seront de même nature que celles qu’entretient un signe du zodiaque avec son opposé. Nous pouvons constater que le Nombre 9 est en relation directe avec le Nombre 1, il est le fils du Père. Ce fils qui a la possibilité d’accéder à la découverte de son Père en parcourant l’ensemble de sa Création, ce qu’il fera en passant par les cycles de réincarnations, à partir du Nombre 10, la Roue de fortune, jusqu’à ce qu’il parvienne à la supra-Conscience du Nombre 21, le Monde, dans les Arcanes majeurs du Tarot.

Ce qui précède permet d’éclairer fortement ce remarquable verset de l’Évangile selon Saint-Jean :

8.28 Jésus donc leur dit : Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m'a enseigné.

Nous retrouvons ce principe cabbalistique des trois Mondes dans les lames du livre de Thoth, version Sépher de Moïse dans le tome II de La Véritable Histoire d’Adam et Eve enfin dévoilée, mais aussi dans les divinités de la tradition égyptienne, Hindoue, Persane, Grecque, Bouddiste, Celtique et dans cette sublime Kabbale Chaldéenne des Séphiroth fortement abâtardie par la tradition juive.

Lorsque l’on commence à appréhender le jeu subtil des trois Mondes et de leurs neuf aspects, on comprend mieux le principe qui veut que le premier Ternaire étant celui des Principes et des Lois se retrouve dans toute manifestation, et qu’il ne reste donc que les sept Recteurs du Corpus Hermeticum, ou encore les sept Rayons de la tradition théosophique, les sept cordes de la lyre d’Orphée, les sept jours de la Création.

Le Ternaire Divin est le Corps Mental de la Création. Chaque cellule de ce Corps Mental donnera un corps mental Astral et chaque cellule de chaque corps mental Astral produira un corps mental dans le monde Physique Dense. Cette déclinaison qui lie les trois mondes se fera pour l’aspect astral et physique dense des trois Mondes. Nous retrouvons en bas ce qui est en haut avec le principe des cellules d’un corps humain, dont chacune n’est que la reproduction de la cellule Mère, mais qui se spécialise pour produire un organe spécifique (d’ailleurs en rapport avec les puissances Astrales), pour finir par constituer un corps spécifique à la forme de laquelle une Conscience s’identifie et donne vie.

Nous sommes là en présence du principe des déclinaisons liées entre-elles, une sorte de poupées russes. Le corps physique du monde Physique dense n’est que la partie finie (donc périssable) du tissage. Elle n’existe que parce qu’il y a eu préalablement, substances pour produire fils, trames. Artisans et maître tisserands, métiers à tisser. Il a aussi fallu l’espace pour recevoir ce métier, ces matières, ces tisserands. Ajoutons le savoir-faire (Connaissance des uns et des autres) et l’énergie sous des formes multiples pour produire le tissu final. Ce tissage n’est donc pas une individualité séparée, mais le point médian d’une cristallisation des forces venant toutes des trois Mondes. Le Tout est toujours dans le tout et inversement.

Le premier Monde est les Trois ; le deuxième Monde est les Quatre (3+1) ; le troisième Monde est les Cinq (3+1+1). Ce n’est que lorsque la Conscience parvient à l’alignement des Trois Mondes que ces derniers se fondent et s’unissent pour devenir l’étoile à cinq branches. Il existe un état d'évolution de la Conscience où le Trois, le Quatre et le Cinq se fondent et s’unissent, celui qui exprime la quintessence, la fameuse étoile flamboyante.

Ce concentré de la Trame occulte qui servira au tissage spirituel de l’accomplissement d’un dessein, révèle l’importance des Nombres sacrés comme clé de compréhension de l’aspect subjectif de cette structure protéiforme et multidimensionnelle que sont les Nombres sacrés.

Chaque Nombre est un Corps composé de puissances dont chaque partie est la progéniture, autant qu’un des éléments constitutifs de ce Corps.

La compréhension (Connaissance par mise à l’épreuve) de cette Trame (Cabbale) offrira des perspectives subtiles et des arborescences considérables pour ceux qui en pénétreront les richesses. Ce n’est qu’après ce long travail de compréhension que pourra commencer le tissage de la toile selon le plan du dessein de chaque Conscience...

Cette compréhension passe donc nécessairement par les efforts de mise en pratique. Croire qu’il suffit d’en prendre connaissance, pour en saisir la quintessence, c’est comme imaginer qu’une grenouille puisse devenir un boeuf simplement en se gavant de hamburgers...

Je ne sais pas si vous saisirez toute l’importance de cette architecture dont chaque niveau est un univers avec ses propres dimensions, et chaque détail comparable à chaque cellule du corps contenant l’intégralité de ce corps en contingence d’être, sans être pour autant autre chose qu’une infime partie de celui-ci...

Lorsque vous aurez saisi, d’une façon pleinement consciente, les mécanismes complexes et subtils de la Trame multidimensionnelle, ce qui aura pour avantage qu’il vous sera possible de naviguer à l’intérieur de façon cohérente, ordonnée et volontaire, vous pourrez passer au tissage proprement dit, mais là c’est autre histoire.

Enfin, pour le moment, j’espère que ma petite prestation apportera quelques éclairages par-ci, par-là...

La Cabbale c’est simple comme un jeu d’enfant...

Note 66

Règles d’approche de la Haute Magie, postulat N° 2

Plus les Connaissances subtiles deviennent ésotériques, plus elles impliquent la responsabilité de celui qui y accède sur le plan exotérique. La pratique de la Haute Magie demande de se souvenir constamment que la pleine compréhension d'une vérité reçue passe par la pratique volontaire de sa mise à l'épreuve dans la vie quotidienne et que le champ de la Conscience ne s'accroît que par l'usage de la vérité communiquée.

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Ce postulat renferme une extension du principe de la responsabilité qui distingue nettement la Magie blanche de la Magie noire.

Et savoir discerner l’une de l’autre, n’est-ce pas de première importance ?

Si, sur le plan exotérique, le plus haut niveau de la responsabilité est celui qui consiste à ne se préoccuper que des autres, sur le plan ésotérique cette responsabilité se traduira nécessairement par le fait que la Conscience soit apte à se consacrer au service du groupe et de la Hiérarchie.

Une vérité reçue n’est pas destinée à servir les intérêts de celui qui la reçoit, mais le groupe auquel il appartient, même si au passage il en tire automatiquement le plus grand profit.

Une Conscience ne peut véritablement s’élever qu’à la condition qu’elle devienne, par son rayonnement, un élément d’élévation pour les autres qui nécessairement la porte.

Note 67

Règles d’approche de la Haute Magie, postulat N° 3

- Il n'est jamais possible de parvenir à des résultats sans une volonté endurante à poursuivre dans la voie choisie pour accomplir un dessein déterminé. Pour obtenir ces résultats, il faut accepter de surmonter tout ce qui peut faire obstacle à cet accomplissement avec une inébranlable persévérance. Ceci est incontournable dans les réalisations exotériques, mais l'est encore plus dans les réalisations ésotériques. Il n'est pas plus facile de changer un état de Conscience que de déplacer des montagnes.

- De ce postulat découle tout naturellement qu’une volonté endurante se caractérisera par la détermination d’une Conscience de mener toujours à son terme les travaux qu’elle entreprend.

Nous n’en sommes pas encore à celui du Dessein parfaitement identifié, mais simplement à la pratique d’un exercice qui doit se traduire dans les moindres actions les plus banales et les plus quotidiennes par ce déterminisme. Ce n’est que par l’endurance d’une volonté à mener à bien les petites choses, qu’une Conscience peut prétendre à mener à bien des choses plus grandes.

Les difficultés et obstacles qui se dresseront devant la volonté ne sont là que pour éprouver celle-ci et les capacités de la Conscience à les surmonter. Plus la tâche sera ambitieuse, plus il est dans l’ordre des choses que les difficultés soient en rapport.

La pratique de la Haute Magie n’est pas l’Art des faibles et des paresseux, ni celui des frivoles et des désinvoltes.

Note 68

Règles d’approche de la Haute Magie, postulat N° 4

- S'il peut être vertueux de manifester sa gratitude, sous forme de respect et considération, à ceux qui transmettent les Enseignements ésotériques les plus précieux, l'idée d'autorité qui serait attribuée à ces transmetteurs serait de nature à dénaturer la juste mesure que doivent faire l'effort de percevoir ceux qui reçoivent ces Enseignements. La dévotion ne doit pas s'égarer dans des chemins de traverse en confondant le contenant et le contenu.

- Dans ce postulat, nous retrouvons une des conditions de la pratique non pas de la magie, mais de la Haute Magie.

La première est mâtinée d’un libre arbitre avec une main attaché derrière le dos et un pied dans le plâtre, la deuxième est l’expression de la Liberté.

Si la gratitude et la reconnaissance sont des manifestations vertueuses de respect , elles ne sauraient s’accompagner de la moindre existence d’une forme de vassalisation. Rien n’est pire, pour les esprits libres que d’être entouré par des des esprits qui ne le sont pas ou que très partiellement. L’asservissement, sous quelque forme qu’il se pratique - et faire sentir à l’autre qu’il vous est redevable de quoi que ce soit, constitue une chaîne de servitude, peut être la pire... —, condamne celui qui le pratique à être asservi par ceux qu’il asservit. Le gardien de prison est dans la même prison que le prisonnier.

Ce postulat évoque une des formes d’asservissement les plus sournoises, souvent cynique et les plus invalidantes qui soient, celle qui consiste à donner en maintenant celui qui reçoit le don dans une obligation de se sentir redevable.

Dans tout les cas, la Haute Magie ne se pratique que par des Consciences parfaitement capables de gratitude sans pour autant se laisser aliéner par un sentiment de débiteur. Elle reste libre, condition indispensable pour espérer parvenir à libérer les autres membres de son groupe. Liberté qui reste le seul moyen pour véritablement lui permettre de s’acquitter volontairement non pas de sa dette vis-à-vis d’autrui, mais vis-à-vis de son propre sens moral (code de vertus), et que je résumerai de la façon suivante :

Il faut savoir se faire pardonner d’avoir beaucoup reçu.

Note 69

Règles d’approche de la Haute Magie, postulat N° 5

- Dans tout Enseignement, seule compte la qualité de la vérité transmise. Cette qualité peut être considérablement altérée selon que son transmetteur en revendiquera la paternité pour en tirer un profit sous quelque forme que ce soit. Le seul moyen dont dispose l'aspirant à la Haute Magie pour discerner la pureté de la vérité transmise, réside dans sa capacité à séparer le bon grain de l'ivraie, le voile de la vérité.

- Comment peut-on apprécier la qualité d’une vérité que l’on reçoit ?

Voilà, me semble-t-il, une question qui mériterait que chacun s’essaie à lui donner une réponse, ce qui permettrait de tester la validité des outils que vous utilisez pour pratiquer le discernement entre le subtil et l’épais, le bas et le haut, le juste et le moins juste, le crédible et le pas crédible...

La pratique de la Haute Magie n’est pas accessible par la seule lecture, mais par le passage obligé de la mise à l’épreuve.

Ceci rejoint ce que disait si subtilement Grillot de Givry :

Citation:

Et voici que la ligne d'horizon de ta vie s'empourpre, et te laisse entrevoir quelque chose de meilleur et de plus parfait.

Empresse-toi de te diriger vers cette lueur encore indécise. Suis-là ; c'est l'étoile des Mages qui se lève pour toi et qui va te conduire, si tu ne la quittes du regard, vers le Maître du Monde.

Livré à toi-même, tu t'es caractérisé par le désordre des idées et le désordre des actes.

Le spécifique à ce désordre est la rentrée en toi-même.

La rentrée en toi-même exige l'effort de volonté continu et durable.

L'effort de volonté continue et durable nécessite une règle de vie.

La règle de vie comporte une série d'actes spirituels qu'il te faut accomplir scrupuleusement.

Note 70

Règles d’approche de la Haute Magie, postulat N° 6

Postulat N° 6

- L'étude et la pratique de la Haute Magie ne reposent pas uniquement sur les connaissances scientifiques académiques, mais sur un état de maturité de la Conscience qui perçoit dans la puissance de la force vitale le pouvoir magique de l'âme. La Haute Magie passe par la maîtrise des lois de la Providence qui diffèrent de celles du Destin régenté par le principe de causalité. La Haute Magie sera donc ce qui ne dépend pas des lois de causalité, c'est pour cela qu'elle est perçue comme extraordinaire par l'intellect raisonneur baignant dans sa causalité ordinaire.

- Ce postulat nous indique qu’il ne peut y avoir de pratique de la Haute Magie uniquement par la Raison. Cette dernière enclot la Conscience dans un espace de «certitudes» (connaissances causales), qui limite son horizon et ses capacités. Si l’intellect raisonneur, par le tâtonnement de ses sens physiques et de sa logique causale parvient à discerner le contenu de sa sphère de manifestation, - ce qui est loin d’être le cas de toutes les Consciences incarnées -, il ne perçoit rien de ce qui est au-delà de cet espace d’insignifiance de manifestations objectives, qu’il prend pour la réalité, bien qu’il soit essentiellement illusoire pour cause de durée éphémère et manque de discernement des éléments subjectifs du réel.

Pour franchir les limites de ces connaissances causales, la Raison de l’intellect n’est plus la faculté suffisante. Il faut nécessairement activer la Foi et son principal sens spirituel de perception qu’est l’intuition. C’est ce qu’avaient compris nos anciens alchimistes lorsqu’ils imposaient à l’officiant, avant qu'il se mette à l'ouvrage, qu’il active sa Foi par une invocation préliminaire à «Dieu»

Mais, si un individu seul est toujours en mauvaise compagnie, un seul sens est toujours un mauvais moyen de perception, et en la circonstance l’intuition livrée à elle-même mène rapidement aux délires, élucubrations, fantasmes, divagations et autres extravagances.

Il convient de concevoir que l’analogie des contraires entre la Foi et la Raison, sera la Foi raisonnée et raisonnable. Il faut, pour pratiquer la Haute Magie, que les déclinaisons multiples de cette analogie s’alignent sur celle-ci pour en recevoir la tonalité vibratoire qui par résonance fera croître l’intensité vibratoire de l’officiant.

Il faut donc Foi et Raison pour faire un sage. Comme il faut l’intelligence et la vertu pour faire la sagesse ; Volonté et libre arbitre pour la vertu ; connaissance et endurance pour la volonté ; mise à l’épreuve et courage pour la Connaissance. Tout ceci étant admirablement résumé dans la formule alchimiste : Savoir, Oser, Pouvoir, se Taire.

Si pour la Raison, les exercices sont rapidement et facilement accessibles à l’intellect, pour ce qui concerne la Foi, la chose devient ici beaucoup plus délicate tant les embrouilles religieuses ont perverti sa conception et détournées les chemins qui y mènent véritablement. Heureusement qu’il nous reste quelques précieux Enseignements hermétiques comme la Table d’Émeraude, qui nous en fournit une admirable synthèse de principes intemporels.

Pour les adeptes d’une science matérialiste académique, qui font de la Raison le dogme unique, qu’ils sachent qu’en réalité il n’y a aucune science qui puisse se pratiquer sans la Foi (pas nécessairement religieuse), et que la plus ancienne et la plus importante des sciences, je veux parler de l’agriculture allie, depuis toujours, le terrestre et l’astrologique, exactement comme le font les alchimistes.

Carnet du Rémora Page - 11 ------>