Carnet du Rémora page 12

La Haute Magie repose sur la maîtrise des Principes.

Percevoir partiellement ces Principes ne permet pas autre chose que la pratique de la magie noire.

Percevoir parfaitement un Principe, sans percevoir les autres avec lesquels il devient cohérent, n’est que bricolage dangereux.

La Conscience qui opte intentionnellement pour se mettre en état de réception des influences subtiles des Principes, doit impérativement procéder au parfait alignement stabilisé de ces trois corps de manifestation avec le corps non manifesté, le corps éthérique. Ce n’est qu’après cet alignement stabilisé qu’elle pourra espérer recevoir les puissantes énergies subtiles provenant du centre du Vortex qui s’ouvrira à la suite de cette disposition méditative.

Selon l’état d’épuration, de la Conscience, ces influences venant de ces puissantes énergies subtiles seront plus ou moins parasitées par les impuretés instinctives, intellectuelles, émotionnelles ou passionnelles qui viendront déformer la justesse et la pureté de la perception.

En matière de pratique de Haute Magie, la roche Tarpéienne est encore plus proche du Capitole.

Claude Le Moal 1er fevr 2011

Note 78

Postulat N° 14

La source vitale de ces formes de manifestation étant l'Énergie de cette Volonté d'être elle est donc essentiellement la totalité de tous les états de Conscience, ainsi que des formes qui se manifestent selon leur intensité vibratoire stabilisée. C'est par cette filiation commune que ces Consciences peuvent se connaître en tant que telle, mais aussi se reconnaître malgré l'hétérogénéité des manifestations dans le temps et l'espace, qui ne sont que d'autres états de Conscience. L'un des premiers principes de la Haute Magie repose sur le fait que si les Consciences ont une filiation commune, quels que soient les formes et les plans de leurs manifestations, elles ont la faculté de se connaître et d'interagir entre elles, base de toute communication.

Cette source d’Énergie vitale que les Orientaux appellent le Sutrama est donc celle qui se retrouve dans tous les aspects de la Création et dans chacune de ses manifestations. Elle est l’Énergie du Principe de la Cause et de la multitude d’effets qui seront les progénitures de l’union de cette parentalité.

Cette Énergie vitale est donc protéiforme, plastique, mutable et indestructible. Elle est la source de laquelle tout provient et sans laquelle rien ne peut exister.

Son aspect protéiforme ne doit donc pas égarer l’officiant dans le dédale des manifestations hétérogènes, et c’est là l’une des principales difficultés qu’il devra apprendre à surmonter. Une Conscience par trop asservit par le magnétisme attracteur du pouvoir d’identification, lui fera perdre de vue (vision ésotérique) la nature ignée qui constitue la substance de cette Énergie vitale. Le Feu est pouvoir, il est en même temps Volonté, et l’Énergie vitale est cette volonté d’être qui se décline dans tous les Mondes et sur tous les plans.

La Volonté d’être de la Divine Création, ne sera pas comparable en intensité avec la volonté d’être d’une forme éphémère et temporellement limitée, mais elles sont pourtant de même nature ignée et donc de substance identique.

Si, rien de ce qui existe n’est dépourvu d’une conscience d’être, alors c’est qu’à l’origine de cette conscience d’être se trouve le Feu de l’Énergie vitale qui s’est manifesté par une Volonté d’être.

Ce Feu peut produire des états de Conscience extrêmement différenciés. Dont les plus primitifs auront pour spécificité d’ignorer et la source de cette Conscience d’être, et la nature de la substance. Cette Énergie vitale sera voilée par l’ignorance qui caractérisera l’état limité de ces Consciences.

Selon son intensité ce Feu produit des formes différentes. Cette intensité n’est pas régulée par l’Énergie vitale, mais par la Conscience qui l’utilisera dans le dessein de sa volonté d’être. Parvenir à identifier l’origine de l’Énergie vitale qu’utilise une pensée, permettra à l’officiant d’en déterminer la forme et son champ d’application potentielle. Savoir discerner les différentes manifestations de l’Océan de l’Énergie vitale selon ses intensités, variantes, affinités, magnétismes et colorations, offre la faculté de les distinguer qualitativement et quantitativement. Accéder à l’état de Connaissance des aspects protéiformes permet de prendre Conscience de la nature de cette substance vitale et ouvre la voie de la pratique, lente et difficile, donnant accès à sa maîtrise.

Cette maîtrise demandera nécessairement une domination de la force magnétique de l’identification, pour se positionner sur le plan médian où s’applique la loi de synthèse, celle de l’homogénéité. Cette Énergie vitale est régie par la puissante loi d’attraction qui se décline sur le plan des affinités chimiques, celui de la perfectibilité, de la sexualité, du magnétisme, du rayonnement, de la gravitation et... des écoles de pensées.

Plus une manifestation contient d’Énergie vitale, plus forte est son attractivité. Plus une énergie vitale rayonne par l’intensité vibratoire que produira sa forme de manifestation, plus elle attirera les formes de manifestation entrant en résonance avec cette vibration rayonnante.

Ici intervient une distinction qu’il convient de faire entre l’Énergie vitale (Sutratma) qui lie toutes les volontés d’être par la nature commune de leur substance, et le fil d’argent (Anthakarana) que construit la Conscience pour se mettre en contact avec l’aspect supérieur éthérique de sa propre divinité, manifestant ainsi sa volonté d’être dans un état supérieur par concentration de l’Énergie vitale.

Note 79

Postulat N° 15

Les Consciences peuvent communiquer entre elles, assez facilement lorsqu'elles se trouvent sur le même plan d'un même Monde ; un peu plus difficilement d'un plan à un autre d'un même Monde ; beaucoup plus difficilement d'un plan d'un Monde à un autre plan d'un autre Monde. Étant bien évidemment entendu que pour qu'il y ait communication il faut nécessairement désir de communiquer entre au moins deux correspondants. Nous entrons là dans les phénomènes d'empathie, de compassion, d'affinité, de sympathie, d'harmonie et d'allocentrisme, pouvant aller, dans sa déclinaison la plus rustique, jusqu'à l'attirance sexuelle du plan physique dans le Monde physique dense, une des formes de communication (le magnétisme) des Consciences.

Lorsque que la Conscience, par sa volonté d’être, souhaite entrer en communication avec les groupes de Consciences ayant des états supérieurs, elle devra le faire sur le plan le plus élevé qui est le sien, celui du corps spirituel dans sa phase rayonnante. De ce point de focalisation elle aura la possibilité d’entrer en relation avec les Consciences d’un niveau supérieur, mais situées elles-mêmes sur le plan le moins élevé de ce niveau. Ce n’est qu’en recevant les énergies de ce plan supérieur que la Conscience peut entreprendre le processus de sa transmutation qui lui permettra de faire le saut quantique d’un niveau à un autre. L’état de la Conscience, ainsi que sa volonté fortement vitalisée et entretenue seront librement appréciés par les Consciences d’un niveau supérieur qui, pour parfaire leur propre élévation, doivent sacrifiées à ce service désintéressé du groupe consistant à permettre à des Consciences de niveau inférieur, mais qui manifestent une aspiration conforme aux desseins de la Hiérarchie de rejoindre un groupe supérieur, de pouvoir le faire en recevant les ressources diversifiées d’Énergie vitale en rapport avec les nécessités de cette mutation. Le libre arbitre de la Conscience inférieure est donc harmonisé avec le libre arbitre de la ou des Consciences supérieures intervenantes.

Ceci suppose, bien évidemment, que pour qu’une telle communication ascendante et descendante soit possible, que la partie inférieure s’affranchisse, autant que possible, des limites de sa condition, et que la partie supérieure fasse l’effort (sacrifice) de se mettre en phase régressive de sa propre condition. C’est ici l’une des fonctions symbolisées par le Bodhisattva, celui qui refuse d’entrer dans le Nirvâna pour se consacrer au salut du monde, ou encore l’image du Christ sauveur du monde par son sacrifice (crucifixion).

Il découle naturellement de ce principe que la Conscience, malgré son état d’évolution, la puissance de sa volonté d’être ne peut rien sans l’apport des énergies, forces, puissances et Consciences supérieures. Pas plus qu’elle ne pourrait bénéficier de l’Énergie d’Amour de ces puissances supérieures, si elle n’était pas préalablement parvenue à canaliser et maitriser les puissances et forces inférieures (subhumaines) sans lesquelles elle n’aurait jamais pu se hisser à l’état le plus élevé de la manifestation de sa forme d’être.

La puissance clé qui régit les rapports entre l’inférieur et le supérieur est donc bien l’attraction. Cette attraction agit sur tous les plans et dans tous les règnes de la Nature : minéral, végétal, animal, humain et divin.

Note 80

Postulat N° 16

Le but de la vie qui prend forme, est nécessairement le développement graduel de la Conscience jusqu'à la révélation de son Ange solaire qu'est l'âme-de-vie, dont elle n'est que le reflet dans la forme manifestée. Ceci se retrouve dans le principe de l'union des Noces Chymiques, ou le retour de l'épouse vers l'époux dans le Cantique des Cantiques de Salomon. Le développement de la Conscience passe par sa capacité à lire dans la Lumière l'enseignement correspondant au dessein qu'elle doit accomplir. La lumière la plus dense étant celle cristallisée dans la matière dense. Ce bas niveau de lecture sera le sens Parlant, celui qui est le plus accessible aux sens physiques et la compréhension de l'instinct. Puis viendra la lecture d'une lumière un peu plus subtile, le sens Signifiant, celui de l'intellect et de la raison et enfin celui de la lumière occulte par les sens spirituels supérieurs. Le niveau de lecture révélera un dessein de plus en plus grandiose dont l'accomplissement produira des transformations, des transmutations et des transfigurations de la Conscience elle-même. L’alchimie spirituelle passe obligatoirement par le décryptage du sens Cachant du livre de la Nature et de l’histoire vécue par la Conscience.

Il découle de ce postulat que la Conscience se distingue de l’âme-de-vie dès lors ou elle se plonge dans l’épreuve de la forme manifestée. L’éveil de cette Conscience à la forme correspond à la mise en sommeil de l’âme-de-vie, car l’illusion de la forme est l’équivalent pour l’âme-de-vie du rêve que fait la Conscience identifiée à sa forme lors de sa phase de sommeil.

Qu’est-ce qui distingue l’âme-de-vie de la Conscience ? La première est hors du temps, dans ce que nous appelons l’Éternel Moment Présent, alors que la deuxième est dans la sphère temporelle des lois de causalité. L’âme-de-vie de par son statut d’immortalité ne peut donc devenir mortelle, cette mortalité ne sera possible que par le biais de l’illusion et cette illusion ne peut donc se vivre que par la Conscience sous la forme d’une expérience temporaire d’identification.

L’état de la Conscience est par essence perfectible, c’est-à-dire changeante. Si l’âme-de-vie contient tout en simultané, ce tout est sous la forme contingente de germes de possibilités, les champs du possible. Pour que ces «possibles» deviennent les réalités subjectives de l’âme-de-vie, elle doit nécessairement les éprouver (les parcourir) et cette mise à l’épreuve est réservée à cette Conscience munie de sa faculté volitive. Je reprendrai ici l’analogie avec la Bibliothèque contenant tous les ouvrages de ces champs du possible dans l’Éternel Moment Présent. L’âme-de-vie est dans cette Bibliothèque, mais elle n’a parcouru qu’un certain nombre d’ouvrages. Tout est donc simultanément à sa disposition, mais tout n’est pas passé de la contingence à l’être. Le temps qui s’écoule successivement dans la sphère du Destin, est, dans l’Éternel Moment Présent, remplacé par ce qui a été éprouvé et ce qui reste à éprouver. La Conscience sera donc semblable à un lecteur qui, par sa lecture, s’identifie à l’histoire d’un livre, et à son héros. Le temps qui s’écoule se traduira pour le passé par les pages qui sont lues, pour le présent les pages en cours de lecture et pour le futur les pages qui restent à lire. Mais une fois la lecture du livre terminée, il retrouvera sa place immuable sur une des étagères de la Bibliothèque de l’ETERNEL Moment Présent. La Conscience, par identification à l’histoire du livre, aura vécu une expérience illusoire correspondant à un des champs du possible.

Il y aura donc dans cette Bibliothèque des catégories d’ouvrages correspondantes au Monde physique dense, dont la lecture sera accessible aux Consciences limitées au sens Parlant. Une catégorie spécifiquement réservée aux Consciences ayant la maitrise du sens Parlant et du sens Signifiant du Monde Astral, et une catégorie accessible aux Consciences ayant la maîtrise des sens Parlant, signifiant et Cachant du Monde Mental. Ceci implique que pour passer de la lecture du sens Parlant au sens Signifiant, une Conscience doit parvenir à se détacher et de l’ouvrage en cours de lecture et de son attirance pour les ouvrages uniquement réservés au sens Parlant. Ce détachement de la Conscience des limites d’un état d’évolution, est la condition qui lui permet de s’affranchir du puissant magnétisme attracteur de cet état, pour pourvoir accéder à un état (catégorie) supérieur. Lorsque la Conscience est parvenue à se hisser au sens Signifiant, elle peut parfaitement reprendre des lectures du sens Parlant, mais en tant que lecteur distant et détaché. Son identification n’est plus totale, mais duale ce qui veut dire qu’elle est capable de comprendre sa lecture en tenant compte de deux interprétations différentes, tout en étant complémentaire.

Bien évidemment, il convient de tenir compte que chaque Monde de manifestation comprend trois plans majeurs, et qu’il n’est pas possible de passer du sens Parlant du Monde Physique dense, au sens Signifiant du Monde Astral sans franchir les étapes du sens Parlant du plan astrale du Monde Physique dense, et le sens Parlant du plan mental du Monde Physique dense, pour passer à chacun de ces plan au sens Signifiant et par la suite au sens Cachant.

Ce n’est que lorsque que la Conscience est parvenue à se détacher des trois sens de lecture d’une catégorie d’ouvrages, qu’elle rejoint son âme-de-vie, car elle n’est plus l’illusion de la forme dans laquelle elle s’est manifestée par identification, mais elle redevient ce qu’elle est dans l’Éternel Moment Présent grâce à sa libération de l’asservissement dans lequel la maintenait les lois de causalité de cette identification illusoire.

Note 81

Postulat N° 17

Les sens de lecture, et par voie de conséquence de perception d'une Conscience, sont intégralement disponibles sur tous les plans et dans les trois Mondes, seule la limite que s'impose la Conscience constituera un voile rendant certains sens de lecture inaccessibles. La matière sans l'Esprit se dégrade et régresse à son stade de moindre résistance : l'inertie. Seul l'Esprit a le pouvoir de faire advenir des formes de plus en plus évolutives et dynamiques qui auront le mouvement et la force de l'intensité vibratoire de la Conscience. C'est par l'accession à la Connaissance que la Conscience élargit ses sens de lecture et par là même ses pouvoirs de faire advenir des formes nouvelles.

Les sens de lectures sont inséparables des trois états de la Conscience dans sa forme manifestée, qui ne sont que les déclinaisons des trois Mondes. Une Conscience n’accédera à chacun de ces sens de lecture que selon ses aptitudes et qualités intrinsèques. Par ces sens de lectures, elle reçoit des pensées de nature vibratoire magnétiquement compatible, et comme chacune de ces pensées véhicule une énergie qui lui est propre, la Conscience concentre ces énergies selon sa capacité à les recevoir et les assimiler.

Par ce processus, chaque forme, que manifeste la moindre pensée, devient soit un feu par friction, soit un feu solaire, soit un feu électrique. La forme que prendra cette pensée sera celle d’un mot, d’une image ou d’une sensation, chacune de ces manifestations conservant ses trois sens de lecture, ses trois aspects, ses trois feux et ses trois mouvements : rotatoire, spiralé et en avant.

La maîtrise de ces trois sens de lecture requiert donc de la part de la Conscience la capacité de pouvoir se positionner dans son corps physique, intellectuel et spirituel. Ceci suppose qu’elle soit parvenue à pouvoir passer de l’un à l’autre selon les besoins et nécessité, et que ce passage volontaire résulte de la faculté d’alignement stabilisé que met en pratique la Conscience lorsqu’elle reçoit les pensées formes sur lesquelles elle concentre son attention. Cette maîtrise passe par la domestication volontaire des forces magnétiques, vibratoires, ignées et cycliques. L’alignement consistera donc à harmoniser l’ensemble de ces puissances grâce à la baguette de Pouvoir de la Conscience. Cette maîtrise et cet alignement ne sont accessibles que pour l’initié et que par la Connaissance.

Non seulement, par cet alignement, elle accroit sa concentration énergétique, selon les sens de lecture qu’elle est capable de pratiquer, mais en plus elle apprend à gérer le rythme qui découle de l’accroissement de cette concentration énergétique résultant de l’absorption de ces nouvelles énergies, que ce soit sur le plan physique, intellectuel ou spirituel. Ce rythme est d’abord celui de l’assimilation par cette Conscience, des différentes formes d’énergie auxquelles lui donne accès le développement de ses Connaissances proviennent nécessairement de ses différentes mises à l’épreuve.

Ce rythme sera aussi celui auquel cette Conscience fera passer ce qu’elle reçoit à la phase d’application volontaire par cette mise à l’épreuve des Connaissances ainsi reçues. Ceci est indissociable de l’accomplissement, par la Conscience, de son dessein. Soit, cette Conscience consacrera un temps important à des préoccupations subalternes des sens Parlant et Signifiant, et elle ne disposera pas du temps et de l’énergie nécessaire à la mise à l’épreuve du sens Cachant. Soit, elle sera capable de se purifier, en réduisant autant-que-possible, sans descendre en dessous du strict nécessaire, les servitudes qu’imposent les sens Parlant et Cachant, et alors elle augmentera considérablement le rythme de mise à l’épreuve des Connaissances du sens Cachant.

De cette faculté de discernement entre ces différents sens de lecture, dépendra donc le pouvoir de la Conscience de faire advenir la construction de ses propres pensées évolutives, concentrant une énergie leur assurant la vitalité nécessaire à une mise en mouvement parfaitement et volontairement entretenue en intensité vibratoire.

Note N° 82

Postulat N° 18

Si l'Énergie vitale est un puissant et constant courant de forces qui se manifestent dans une volonté d'être, l'évolution de chaque Conscience ne peut s'effectuer que par sauts qualitatifs selon le parcours d'une forme primitive d'une espèce donnée (plan physique dense), jusqu'à la forme la plus évoluée de cette espèce (plan mental du Monde physique). Lorsque le niveau d'évolution le plus haut est atteint dans une espèce, par l'accomplissement successif des desseins, la Conscience peut alors s'identifier à une espèce supérieure correspondant à un état supérieur. Ce processus évolutionnaire s'effectue au travers des cycles de la sphère temporelle par la loi de périodicité qu'est la réincarnation. La Haute Magie passe par la connaissance et la maîtrise de ces principes évolutifs et cycliques. La nature la plus élevée de la Conscience étant celle de la lumière la plus subtile, c'est aussi celle de sa transfiguration et de son plus fort rayonnement, sa forme glorieuse. À ce stade l'étudiant doit comprendre que lumière et matière sont des termes synonymes.

La Conscience n’est qu’un point de focalisation de l’Énergie vitale, cette Énergie, que les Orientaux appellent Prana, est largement et librement répandue dans l’Univers. Elle se concentre en un point particulier que sous l’action de la faculté volitive d’une Conscience. Cette Conscience a donc la possibilité de recevoir, selon sa capacité à la contenir, une partie de cette Énergie vitale. Elle a la possibilité de la recevoir, comme elle a aussi la possibilité de n’en rien faire, ou selon ce qu’elle estime nécessaire à ses besoins. La réception de ce Prana se fera selon le Monde et le plan sur lequel se situe l’évolution de cette Conscience. Lorsqu’elle est uniquement positionnée dans le corps physique dense du Monde physique dense, la Conscience se nourrit de l’Énergie vitale au travers de son alimentation organique plus ou moins vitalisée selon l’état de corruption ou de pureté de cette nourriture. Lorsque son point médian se situe dans le corps intellectuel elle se nourrira des idées et des pensées raisonneuses et de toutes les substances qu’elles véhiculent (passions, désirs, émotions). Lorsque la Conscience a son point médian dans le corps spirituel, elle reçoit l’Énergie vitale la plus épurée qui soit et qu’elle a la possibilité de concentrer directement dans son corps éthérique. S’il est possible au corps physique dense d’absorber instinctivement une petite partie de l’Énergie vitale qui transite par l’alimentation organique, la part d’inconscience sera nettement moins grande dans le corps intellectuel et, pour nourrir le corps éthérique, le champ de la Conscience devra occuper par son amplitude l’essentiel de la sphère de manifestation.

Pouvoir recevoir l’Énergie vitale est une chose, encore faut-il être capable de l’assimiler. Cette assimilation passe par l’alchimie complexe de cette Énergie vitale avec les tissages de courants de forces accumulés du patrimoine karmique. Selon le tissage plus ou moins serré de la trame, la circulation de l’Énergie vitale sera plus ou moins fluide. Ainsi, les nourritures organiques concentrent très peu d’Énergie vitale qui doit parcourir un circuit complexe et laborieux à l’intérieur du corps physique dense pour libérer une partie de ses propriétés. Les nourritures intellectuelles contiennent elles aussi une faible quantité de Prana qui se trouve rapidement neutralisé par la densité des impuretés que contiennent ces nourritures (verbe mort, lieux communs, idées peu justes, énergies fossiles émotionnelles, postulats non éprouvés...). Les nourritures spirituelles véhiculeront de fortes concentrations d’Énergie vitale dont il faudra savoir savamment doser et la circulation et la concentration.

L’Énergie vitale se reçoit, elle s’assimile et enfin elle rayonne. Le rayonnement sera la manifestation en rapport direct avec la capacité d’assimilation.

Ce rayonnement sera lui aussi en rapport du Monde, du plan et du corps par lesquels le Prana transite. Une faible réception ne permet pas une assimilation conséquente et par voie de conséquence un rayonnement puissant. D’autant qu’il convient de considérer que l’Énergie vitale ne nous parvient pas directement dans sa pureté originelle, ce qui serait d’ailleurs insupportable pour ne pas dire destructrices pour les niveaux d’évolution de nos Consciences humaines. Le Prana cosmique est reçu par le Soleil, assimilé et rayonné par Lui. Ce Prana cosmique rayonné par le Soleil est reçu par la Terre, assimilé et rayonné par Elle. Chaque transformation recevant une part de spécificité de son transformateur, en rapport à chaque fois avec l’état d’un patrimoine karmique Mental, Astral et Physique. La Conscience humaine, ainsi que les Consciences qui apportent animation aux formes des autres espèces terrestres, reçoivent donc l’Énergie vitale fortement colorée par les assimilations solaires et terrestres. C’est pour cette raison qu’une Conscience humaine terrestre ne peut recevoir une Énergie vitale épurée qu’en parvenant à l’alignement parfaitement stabilisé de ses trois corps de manifestation. La Conscience du corps spirituel se met alors en correspondance (alignement) avec la Conscience du corps spirituel terrestre et son schéma astral (relation avec les influences des autres planètes du système), ainsi qu’avec le corps spirituel solaire. Dans une scène figurant au début de l’admirable film de Stanley Kubrick : 2001 l’Odyssée de l’espace, on y voit un alignement entre l’anthropoïde, un mystérieux monolithe noir, la lune et le soleil...

Les principales maladies organiques viennent d’abord d’une très mauvaise réception, assimilation et rayonnement de l’Énergie vitale dans le corps éthérique. Soit, la réception est mauvaise ; soit, l’assimilation est peu efficace ; soit, le rayonnement ne s’effectue pas correctement. Recevoir pas assez ou trop de Prana provoque atrophie ou congestion du corps éthérique se répercutant sur les autres corps de manifestation. À l’inverse, un corps physique dense qui absorberait des nourritures organiques dévitalisées, polluées, trafiquées verrait sa santé décliner et ses fonctions essentielles s’anémier inexorablement. Comme ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, la mauvaise assimilation de l’Énergie vitale dans le corps éthérique, qui, je le rappelle, se fait essentiellement d’une façon consciente et non plus instinctive, verrait pareillement le déclin de son état de santé.

Notons ici la similitude qu’il y a entre les trois sens de lecture et les trois principes d’absorption de l’Énergie vitale selon les trois corps de manifestation en rapport avec les trois Mondes et les trois plans de chaque Monde. Il n’y a pas de hasard ni de coïncidence pour les lois de la Divine Création.

Dernier détail sur lequel il convient de réfléchir : la science n’explique pas comment un être humain peut déployer autant d’énergie simplement en absorbant les nourritures organiques qui lui servent de carburant et dont le bilan énergétique est très nettement inférieur aux forces et puissances qu’il peut déployer.

Note N° 83

Postulat 19

La Haute Magie passe obligatoirement par la connaissance des desseins, quel que soit le plan ou le Monde de leur accomplissement. Ainsi, le dessein du Divin Créateur c'est la Création dans son ensemble. Celui de chaque aspect vivant de cette Création sera de prendre forme et au travers de l'expérience (épreuve) de cette forme de permettre le développement de la Conscience (son propre dessein), jusqu'à ce qu'elle parvienne à rejoindre la forme glorieuse de son âme-de-vie. Ce postulat du développement de la Conscience est celui de son évolution vers la lumière par l'accroissement de sa propre lumière cachée dans chacune des formes. Par la connaissance des desseins, la Conscience sera en mesure de faire croître la lumière de sa forme en faisant en sorte qu'en pleine intelligence et volontaire participation, cette lumière parvienne à se fondre dans une Conscience plus vaste (Mondes et plans) dont elle sait faire partie, puisqu'elle ne peut espérer se développer que grâce à cette ou ces Consciences supérieures.

Le dessein du corps physique du Monde physique dense est de parvenir, dans un premier temps, à l’apogée de sa croissance, celle qui concentre la maîtrise de l’ensemble de ses facultés sensorielles. Dans un deuxième temps, lorsque le corps physique est à son apogée, il devra s’insérer dans un corps social grâce auquel il a pu se développer, et duquel il continuera de tirer les ressources qui lui permettront de se hisser au plus haut niveau qui lui sera possible d’atteindre. Le corps physique appartiendra à un groupe de forme physique. Ceci se traduira par des professions manuelles, des activités sportives, des actions mécaniques, rituelliques et machinales en rapport avec les satisfactions des besoins sensoriels.

Le dessein du corps intellectuel du Monde physique dense est de parvenir, dans un premier temps, à l’apogée de sa croissance, celle qui concentre la maîtrise de l’ensemble de ses facultés cognitives propre à cet état corporel. L’apprentissage du langage et des modes de communications issus de celui-ci, l’acquisition du savoir, la maîtrise du raisonnement basée sur une normalité relationnelle et l’application pratique de ces acquis constitueront sa personnalité et son caractère. Dans un deuxième temps, avec une certaine maîtrise de ces données, il cherchera à pénétrer le corps social intellectuel par la pratique d’une activité ou profession réclamant ces qualités et aptitudes essentiellement intellectuelles. Ces qualités seront utilisées pour la pratique d’activités artistiques, politiques, philosophiques, scientifiques, culturelles ou cultuelles. Chaque membre du corps social intellectuel cherchant à occuper la position la plus dominante à laquelle il peut prétendre par les qualités acquises. Les membres du corps intellectuel sont d’un niveau supérieur à ceux du corps physique et sur lesquels ils exercent autorité et domination. Exemple : la force purement physique est toujours mise en échec par la force intellectuelle qui sait parfaitement asservir cette dernière pour l’utiliser à l’accomplissement de son propre dessein.

Le dessein du corps spirituel du Monde physique dense est de parvenir, dans un premier temps, à se libérer du joug des servitudes sensorielles et des astreintes de l’intellect raisonneur pour se hisser à l’apogée de sa condition, celle qui concentre la maîtrise de l’ensemble de ses facultés supérieures subtiles. Cette maîtrise passe par l’activation de ces facultés supérieures et la pratique régulière et volontaire de l’élargissement du champ de Connaissances. Cet élargissement n’étant que le résultat d’une mise à l’épreuve constante des Enseignements qui auront été quêtés dans les archives de l’humanité, pour y découvrir ceux qui par leur intemporalité se sont approchés le plus près de la Vérité. Ces Enseignements seront complétés par ceux que la Conscience de ce corps spirituel sera parvenue à recevoir des archives akashiques lors de l’activation d’un mode de communication Consciemment intuitive. Aucun des membres du corps intellectuel ne cherche à s’insérer dans l’un des corps sociaux des deux précédents desseins. Par contre, pour l’accomplissement du dessein du corps spirituel il est d’importance primordiale, que l’initié s’insère dans un groupe spirituel qui se caractérise par le service désintéressé, nécessairement occulte pour les deux autres catégories. Un membre du corps spirituel de ce groupe n’a pas, et ne cherche pas à avoir autorité sur les deux autres groupes. Pas plus que ces derniers ne peuvent prétendre dominer ou asservir ce qui les dépasse et qu’ils ne perçoivent d’ailleurs que très partiellement. Le dessein du corps spirituel est de parvenir à la construction du corps éthérique. Cette construction n’est possible que lors d’une mise à l’épreuve consciente, volontaire et constante permettant de s’affranchir des lois de causalité, celles qui régissent le physique et l’intellect. Cette mise à l’épreuve s’effectue par la qualité du service effectué au profit des deux autres catégories précédentes, ce qui suppose un très haut niveau de connaissance et de responsabilité. Ce service désintéressé ne doit à aucun moment être utilisé pour le moindre profit personnel de l’ego, qu’il soit matériel, intellectuel ou spirituel. Il ne cherche ni la récompense, ni la considération, car il ne méconnaît jamais que le serviteur n’est qu’un modeste intermédiaire entre le Maître de la Hiérarchie du groupe et le bénéficiaire du service.

La maîtrise des instincts et préoccupations sensorielles est la condition du développement du corps physique qui ouvre la voie vers le corps intellectuel. La maîtrise des instincts, des préoccupations sensorielles, des désirs, des émotions et des passions est la condition du développement du corps intellectuel ouvrant la voie vers le corps spirituel. L’alignement stabilisé des deux corps inférieurs sur l’autorité du corps spirituel, ce qui nécessite connaissance et longue pratique, est la condition de son développement et de l’activation de ses facultés supérieures subtiles, ce qui concourt à l’édification de son corps éthérique dans lequel se concentrent toutes les énergies supérieures.

Note 84

Postulat N° 20

Les Causes (Principes) se trouvent toujours cachées dans le dessein de la vie d'une forme manifestée. Ces Causes sont les lois qui déterminent les effets et sans lesquelles ils ne pourraient se manifester. Ces Causes sont donc antérieures aux effets, aux formes et même aux vies. Car une loi présuppose une Entité supérieure sans laquelle il n'y aurait ni intention, ni intelligence, ni coordination des interactions des énergies et des forces permettant la prolifération sans limites de la vie se manifestant selon le principe de : croissez et multipliez-vous ! Une loi ne peut donc produire ses effets que parce qu'elle a été rendue compatible avec toutes les autres, y compris dans ses incompatibilités avec certaines. Le paradoxe du désordre c'est qu'il continue à obéir à des lois précises et rigoureuses. La Divine Création suppose la connaissance parfaite par le Divin Créateur de l'ensemble de ses Lois. Par déclinaisons successives, les Esprits, Recteurs, Anges, Âmes, Monades, Consciences, intellects et élémentals produiront toujours des manifestations en rapport de la connaissance d'un champ de lois qui délimite la fonction : autant-que-possible.

Quel est l’aspect pratique que peut procurer la Connaissance de ce processus systémique ?

D’abord pour la Conscience résidant dans le corps intellectuel, elle découvrira les capacités que lui procure la découverte des liens de causalité qui unissent les idées les unes aux autres, ainsi que les paroles et les actions qui en découlent. Une cause identifiée (petit «c») sera admise comme postulat crédible de raisonnement dès lors où elle produit les effets qui confirment sa réalité objective. De ce mécanisme, la Conscience échafaudera ses constructions intellectuelles comme les sciences, les dogmes de philosophies intellectuelles ou religieuses, ainsi que les canons artistiques et culturels d’une civilisation, d’une race, d’une nation ou d’un groupe.

Pour ce qui est de la Conscience résidant dans le corps spirituel, la Connaissance et la maîtrise de ce processus systémique sera celui qui permettra le début de la pratique de la Haute Magie. Si pour la Conscience du corps intellectuel les causes s’identifient par la manifestation des effets tangibles ayant un lien direct et objectif avec sa source, pour la Conscience du corps spirituel les causes seront l’expression des Principes en contingence d’être n’ayant qu’un rapport subjectif avec leurs manifestations causales. Pour comprendre cette abstraction, je prendrai l’exemple d’un commerce de boulangerie. La personne qui décide (volonté) d’ouvrir à un endroit donné un commerce de boulangerie, sera la cause dont les effets se caractériseront par l’ouverture effective de cette boulangerie. Ce lien sera objectivement tangible et identifiable entre le boulanger et son commerce. Mais les Principes qui ont permis à cette cause de s’exprimer seront eux en contingence d’Être et totalement intangible, je veux parler des lois et règlements disposant des modalités autorisant la création de ce commerce et régissant la profession de boulanger... Autant le boulanger possède la faculté d’agir sur les causes qui sont à l’origine de la création de sa boulangerie, et sur les effets qui en permettront la permanence, autant il est totalement dépendant des Principes supérieurs qui autorisent l’expression de ces causes.

S’il est apparemment facile d’agir sur les causes et les effets tangibles qui en découlent, il est autrement plus difficile d’avoir un relationnel actif avec les Principes. Ces derniers, comme je l’explique ci-dessus, ne sont pas régis par les lois de causalité. Premier et considérable obstacle pour un intellect raisonneur qui y perd rapidement tout sens d’action, de compréhension et d’orientation. De surcroît, les causes que manifestent ces Principes sont intangibles et d’une totale abstraction. Pour appréhender cette réalité subjective, la Conscience du corps spirituel devra utiliser un langage, des modes de communications, des références et des paramètres totalement étrangers à ceux qu’utilise une Conscience du corps intellectuel. Enfin, et cette difficulté n’est pas une des moindres, les rapports au temps son d’une tout autre amplitude que ceux qu’utilise l’intellect raisonneur dans le cadre d’une action/réaction objective et tangible.

Pour les Principes, le temps existe proportionnellement moins selon qu’ils sont de plus en plus universels. L’officiant de la Haute Magie doit apprendre à faire cohabiter cette universalité des Principes avec la temporalité des causes. Les effets que la Conscience du corps intellectuel observera viendront de causes, parfois anciennes, mais intellectuellement accessibles, alors que les Principes contingents, qui en permettent l’expression, ils ne seront perceptibles, pour une Conscience du corps spirituel, que sous forme d’abstraction faisant appel à l’inspiration intuitive, et non par des liens de causalité.

Pour la Conscience du corps intellectuel, il n’y aura aucune difficulté pour qu’en s’identifiant à la cause (boulanger) elle devienne cette cause. La Conscience du corps spirituel ne sera jamais un Principe (la loi), c’est simplement par la Connaissance de celui-ci qu’elle sera en mesure et de collaborer en symbiose avec lui, et d’utiliser son énergie spécifique, abstraite et subjective, pour être capable d’agir sur les causes.

Les Principes qui rendent les causes possibles dans le domaine des fourmis ne seront bien évidemment pas les mêmes que ceux qui rendent les choses possibles chez les éléphants, Esprits, Recteurs, Anges, Âmes, Monades, Consciences, intellects et élémentals. À chaque étage correspond un type de Principe et un niveau de force, car, et c’est là une règle bien connue des alchimistes, il ne peut y avoir de Justice (application d’une loi) sans qu’il y ait une Force (énergie agissante) pour que la Liberté puisse exister.

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