Pythagore symbole 7

Le sens Parlant de ce symbole ne révèle rien de particulièrement original, ni de quoi attirer l'attention en dehors de l'aspect bucolique que contient cette exhortation à écouter le murmure des vents. Comme nous avons eu maintes fois l'occasion d'aborder le sujet, je ne reviendrai pas sur la distinction qu'il convient de faire entre l'utilisation des perceptions uniquement sensorielles, et les perceptions spirituelles. L'écoute, même très attentive par les deux organes de l'audition, des vents qui soufflent , ne permettra guère plus que d'entendre le chant spécifique de chaque espèce d'arbres lorsque les vents les font murmurer ; celui parfois lugubre, du vent qui s'engouffre dans une cheminée, ou encore celui agaçant d'une porte ou d'un objet qui claque bruyamment à chaque souffle du vent. Le sens Parlant de ce symbole sera celui qui se limitera aux aspects émotionnels et instinctifs des sens organiques.Le sens Signifiant pourra éventuellement révéler à l'esprit plus intellectuel une interprétation plus raisonnable de ce symbole, comme par exemple le constat que les souffles de ces vents qui donnent une tessiture particulière à chaque arbre en fonction de son développement, de son feuillage et de son exposition, seront aussi les mêmes qui, en faisant vibrer les cordes vocales au lieu de feuilles, donnent une tessiture spécifique à la voix d'une personne ou d'un animal, et qui sera différente pour chaque individu au point de pouvoir constituer son empreinte vocale. Le vent (l'air) n'est pas ce qui distingue le chant de l'arbre de celui d'un individu, il est pour l'un comme pour l'autre identique, mais c'est ce qui permet à chaque espèce de pouvoir exprimer un son (vibration) qui sera l'expression de la modulation du vent au travers de sa manifestation corporelle. Dans le sens Signifiant, il convient de comprendre par "quand les vents soufflent", tous les sons qu'ils émettent selon les instruments qu'ils utilisent, ainsi que le lien qui relie un son individuel à un élément collectif et sans lequel il n'existerait pas.

Nous voyons d'ores et déjà, que si le sens profane du Parlant peut apporter satisfaction aux rêveurs et aux indolents, en leur procurant des émotions excitantes, ou déprimantes selon le temps qui accompagne les souffles de ces vents, il peut apporter matière à curiosité intellectuelles ou scientifiques aux raisonneurs du sens Signifiant. La première catégorie pourra utiliser ce symbole dans un vaste délire poético-affectif, la deuxième aura l'étendue des recherches scientifiques pour explorer le vent, le souffle, les sons et les multiples effets, plus ou moins grands, produits par la cause de cet élémental qu'est l'air et ses propres vibrations.

Mais Pythagore ne délivrait ses enseignements que sous le sens Cachant, celui qui est utilisé par la Science Hermétique. Et ce sens Cachant nous donne une lecture très différente de ce symbole, que celles que nous avons pu obtenir par les deux sens précédents. Avant que d'être un élément dans la sphère dense des manifestations temporelles, le vent (l'air) est ce principe volatil et aérien qui permet notamment aux pensées subtiles de s'élever, alors que les plus épaisses devront subir l'attraction dans le lourd que leur impose leur poids et leur densité. Le vent dont il est ici question n'est pas autre chose que celui de l'Esprit dont les souffles produiront des tessitures différentes selon les pensées qu'ils feront vibrer au sein de la Conscience qui les recevra. Bien évidemment ce que l'âme-de-vie peut percevoir de ces souffles spirituels, est de l'ordre du parleur silencieux, sujet que j'ai eu à traiter dans le dernier article de la VOIX du SILENCE, dans le Grand Œuvre d'Hermès Trismégiste. Ce Parleur silencieux n'est perceptible que par le sens spirituel qu'est la clairaudience, et pour que cette faculté soit active, rappelons-nous qu'il a été préalablement nécessaire d'être devenu sourd aux illusions de l'audition ordinaire. Dans un sens plus subtil, mais encore très proche des perceptions sensorielles, nous accordons au Soleil des vents de lumières et de particules, que la science de l'intellect raisonneur songe sérieusement à utiliser pour propulser des engins dans le Cosmos. Ces vents solaires ne sont pas identiques aux vents terrestres, mais selon le langage analogique : similaire. Il en est de même avec les vents que fait souffler l'Intelligence de la Divine Providence qui sont des souffles de liberté, de justice, de générosité, d'élévation de l'âme. Les vents que fera souffler le Destin se traduiront eux par des vents de colère, de révolte, de violence, d'intolérance ou de folie...

Lorsque les vents de l'esprit soufflent, la VOIX du SILENCE fait entendre des pensées si justes, si pures, si lumineuses, que celui qui possède les facultés pour en percevoir les délicats murmures, ne peut être qu’en adoration et en extase. Qu'il suffise de se reporter aux dernier article traitant du Corpus Hermeticum et de ce que découvre Hermès devant la pureté des vibrations qu'émet le souffle de la Parole (Logos) de Pymandre.

Mais il y a aussi dans ce symbole mystérieux du Maître Pythagore, une précision sur laquelle il convient ne pas passer trop rapidement. Cette indication est : « Quand » ; cet adverbe de temps nous indique que si l'air est constamment présent, il ne se manifeste pas systématiquement par les souffles de ses vents, par ailleurs fort nombreux et différents les uns des autres. Les vents de l'Esprit, de l'Intelligence, de la Sagesse, de l'Harmonie et de la Lumière Divine ne soufflent que selon certaines conditions dont l'une essentielle nous est donnée par les Tables de la Loi du Sépher de Moïse dans le trope : autant-que-possible ; ce qui sur le plan terrestre pourrait se traduire par certaines conjonctions météorologiques, politiques, financières ou sociales. Il est probable que ces vents spirituels, avant de faire entendre leurs délicats murmures à l'oreille interne de l'Initié, ne soufflent que selon certaines conjonctions Astrales et Mentales. Ceci indique, me semble-t-il, que le souffle de ces vents spirituels au murmure subtil ne sont perceptibles que par celui qui dispose d'un niveau de Connaissance suffisamment élevé, seul capable de rendre sa clairaudience sensible aux vibrations infiniment fines de ces murmures aux pouvoirs de transmutation et de fécondation pourtant si puissants. Le pouvoir de la lumière solaire n'est pas le même le matin que celui de midi ou du soir au couchant. Cette lumière n'est pas la même suivant les saisons. Il y a donc des moments spécifiques, pendant la durée desquels se manifestent des puissances particulières, toujours selon la règle universelle : autant-que-possible. Ce qui est vrai pour le Soleil physique et matérialisé, l'est nécessairement pour le Soleil spirituel dont l'astre solaire n'est que l'ombre portée.

Entendre le murmure des vents qui soufflent, ne se fait pas n'importe « Quand ». Il convient donc de savoir à quel moment ils soufflent, et quel type de vent souffle à ce moment précis, mais là nous entrons dans un espace de Connaissances spirituelles que le présent article n'a pas pour objet d'aborder.

Livre des symboles de Pythagore.

Symbole de Pythagore, l’héritier d’Hermès : 7

Quand les vents soufflent, adore leur murmure.

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