Le schsime d'Irshou 9

Le schisme d’Irshou.

C’est Elle que Moïse tirera plus tard des sanctuaires d’Égypte et d’Éthiopie, et que le grand Prêtre hébraïque, une fois l’an, devant les prêtres seuls, prononçait à l’antique, en trois fois :

IOD, ÉVAUÉ ; IODÉVÉ ; IÉVÉ.

Tel est le Dieu créateur, Père et Mère, de Moïse, dont les quatre lettres correspondant, comme je l’ai dit, aux quatre hiérarchies de sciences ; dont la première lettre exprime le Principe Masculin universel ou l’Esprit de l’Univers; et dont les trois autres lettres expriment le Principe Féminin universel ou l’Âme de l’Univers, la Vie.

Le schisme d'Irshou, la déclinaison hétérogène et dualiste d'une ontologie homogène et unificatrice n'est en réalité qu'une des manifestations de la loi principe qu'est la chute d'Adam et Eve, cette volonté de distinction de l'universel dans un état d'ignorance. Saint-Yves d'Alveydre évoque cette figure emblématique de la sagesse ayant en charge la transmission de la connaissance et des Enseignements de la Haute Science qu'était Moïse. Concernant ce personnage je renvoie à la lecture du tome I de La Véritable Histoire d'Adam et Eve enfin dévoilée, je ne citerai ici que l'extrait suivant de la Langue hébraïque reconstituée de Fabre d'Olivet :

Moyse avait pénétré dans les sanctuaires de l'Égypte, et il avait été initié aux mystères ; on le découvre facilement en examinant la forme de sa Cosmogonie. Il possédait sans doute un grand nombre d'hiéroglyphes qu'il expliquait dans ses écrits, ainsi que Phylon l'assure ; son génie et son inspiration particulière faisaient le reste. Il se servait de la langue égyptienne dans toute sa pureté. Cette langue était alors parvenue au plus haut degré de perfection. Elle ne tarda pas à s'abâtardir entre les mains d'une peuplade grossière, abandonnée à elle-même au milieu des déserts de l'Idumée. C'était un géant qui s'était montré tout à coup au sein d'une troupe de pygmées. Le mouvement extraordinaire qu'il avait imprimé à sa nation ne pouvait pas durer, mais ils suffisait que le dépôt sacré qu'il lui laissait dans le Sépher fût gardé avec soin pour que les vues de la Providence fussent remplies. II paraît, au dire des plus fameux rabbins, que Moyse lui-même prévoyant le sort que son livre devait subir, et les fausses interprétations qu'on devait lui donner par la suite des temps, eut recours à une loi orale qu'il donna de vive voix à des hommes sûrs dont il avait éprouvé la fidélité, et qu'il chargea de transmettre, dans le secret du sanctuaire, à d'autres hommes qui, la transmettant à leur tour d'âge en âge, la fissent ainsi parvenir à la postérité la plus reculée. Cette loi orale, que les Juifs modernes se flattent encore de posséder, se nomme Kabbale, d'un mot hébreu qui signifie ce qui est reçu, ce qui vient d'ailleurs, ce qui se passe de main en main, etc. Les livres les plus fameux qu'ils possèdent, tels que ceux du Zohar, le Bahir, les Medrashim, les deux Gemares, qui composent le Thalmud, sont presque entièrement kabbalistiques.

Nous en arrivons à l'antique évocation cabbalistique issue des sanctuaires d'Égypte, remontant bien au-delà de cette civilisation, dont il faudrait chercher l'origine en des temps antédiluviens, et dont l'importance et le pouvoir se sont perpétués jusqu'à nos jours, puisque c'est encore le fondement des religions du Livre. Toujours dans la Véritable Histoire d'Adam et Eve enfin dévoilée, traitant des Tables de la Loi du Sépher de Moïse, je commentais ce trope hiéroglyphique de : IOD, ÉVAUÉ ; IODÉVÉ ; IÉVÉ, de la façon suivante,

Et nous en arrivons à IHÔAH qui reçoit cette action de faire, que nos scribes Bibliques n’ont pas cru utile de traduire, d’aucune façon, Hop là ! se sont-ils dit, comme on n’a rien à proposer et qu’il est l’heure de la pause casse-croûte, faisons comme si nous ne l’avions pas vu…

IHÔAH c’est le nom propre que Moïse (qui n’est que le truchement des Sages du Temple de l’ancienne Egypte, si c’est une personne, ou plus probablement le nom du collège de ces sages), donne à Dieu grand démiurge ; il paraît ici pour la première fois et seulement après que Lui-les-Dieux, ayant accompli l’acte souverain de l’éternelle Genèse, dont il a fait passer de Principe en Essence la pensée, se rétablit dans son unité.

Ce nom, qui n’est jamais prononcé par les Juifs modernes dans leurs synagogues, - prétendent-ils kabbalistiquement « Transmission orale » -, est le fameux YHVH ; « IHÔAH » qu’ils ont, par abâtardissement et perte des sens ésotériques, transformé en Jéhovah, et ne signifierait plus en réalité qu’une « calamité… ». On comprend aisément pourquoi ils n’aiment pas invoquer ce rejeton atrophié…

Ce nom offre le signe indicateur de la vie, doublé, et formant la racine essentiellement vivante HH (Hé + Hé), suivant les précieuses indications du génial Fabre d’Olivet. Cette racine n’est jamais employée comme nom ; et c’est la seule qui jouisse de cette prérogative. Elle est un verbe unique, dont tous les autres ne sont que des dérivés, le verbe être-étant. Ces deux signes sont séparés par le signe de la lumière intelligible, Moïse prend ici ce verbe pour former le nom propre de L’Être des êtres.

Il est parfois trouvé ce nom, écrit non pas YHVH, mais AHVH, et comme le signe de la puissance est substitué à celui de la durée, cela signifie : Moi-l’Etre-qui-suis-qui-fus-et-qui-serai.

Dans le Temple de l’ancienne Egypte le mot sacré de Dieu était iaeoôué ce qui correspondait au son qu’émettent, dans leur rotation, les Sept Planètes. Ainsi le Soleil (qui était considéré comme une planète) donne, par sa rotation, le son « i » et la note mi ; la Lune donne la voyelle « a » et la note si ; Mercure la voyelle « e » bref et la note ut ou do ; Mars la voyelle « o » bref et la note fa ; Saturne la voyelle « o » grave et la note la ; Jupiter la voyelle « u » et la note sol ; et Vénus le « é » et la note ré. L’ensemble de ces voyelles est phonétiquement proche de Ieovah, ceci expliquant peut-être cela.

Pour la compréhension de ce qui va découler de l’analyse du nom IHÔAH, je crois utile, compte tenu de la réelle complexité du sujet, de rappeler ce petit passage du chapitre précédent, pour le remettre en mémoire :

« Mâle et-femelle il-créa Le passage de ce verset démontre sans équivoque qu’Adam est bien androgyne, et ce principe aura une grande importance dans le chapitre suivant. Mais nous avons là encore une précieuse indication, Adam est Eve et réciproquement, et nous retrouvons la signification du Tétragrammaton (Tétra = 4, Gramma= lettre) : Iod, Hé, Vau, Hé, qui à l’origine se prononçait Iévé, le Iod étant le principe Male, et Eve le principe femelle, réunis en un seul.

Le Nom d’Eve se compose de trois lettres ; celui de l’Adam originel, ou céleste , s’écrit d’une seul lettre, Jod ou Yod ; il ne doit, par conséquent, pas se prononcer Jehovah, sinon Yevah, ou Eve. L’Adam spirituel est donc pur androgyne, c’est l’Adam-Kadmon c’est-à-dire Yodheva. Yod de valeur 10, est le 1 sur un autre plan, Adam (10) est donc bien le Fils de Lui-les-Dieux (1)

Il est curieux de constater que le hiéroglyphe « Hé » se répète deux fois dans le Tétragrammaton, sans que personne n’en donne une signification pertinente, pourtant il m’apparaît clairement que ce « Hé » principe de la vie universelle, qui représente l’haleine de l’homme, l’air, l’esprit, l’âme, tout ce qui est animateur et vivifiant, ce hiéroglyphe qui exprime la vie et l’idée abstraite de l’être, n’avait nul besoin d’être répété dans un même nom.

Sauf, si comme il est plus que probable, cette répétition permet une précision, voire un trope spécifique.

Or l’analyse montre l’extrême rigueur que contient ce Nom. Nous avons donc « Hé » le principe de vie, l’idée abstraite de l’être, l’haleine de l’homme…Puis le signe « Vau » un lien l’image du nœud, du mystère le plus profond,et surtout le signe convertible universel, celui qui fait passer d’une nature à l’autre… Enfin à nouveau le hiéroglyphe « Hé », qui est donc un deuxième principe de vie, idée abstraite de l’être mais ayant changé de nature par la grâce du signe « Vau », et comme nous avions dans le premier signe l’haleine de l’homme, il convient me semble-t-il, de voir dans ce deuxième « Hé » celui de la femme, la double nature de l’androgyne se trouvant ainsi parfaitement manifestée dans le Tétragrammaton, ce que nous aurons l’occasion de constater lors du chapitre II. »

Nous en arrivons donc à la synthèse et à la conclusion qui en découle à savoir : si nous admettons qu’à partir du 7ème jour Lui-les-Dieux s’étant restitué dans son immuable séité et neutralité, il n’a donc plus à intervenir sur ce qu’il est convenu d’appeler les causes secondes, celles qui sont les effets des causes des 6 Jours de la Genèse, alors nous devons considérer que celui qui intervient, le fait en son nom (Lui-les-Dieux) et que le seul à pouvoir le faire, et ayant reçu délégation de pouvoir, par le sceptre remis, n’est ni plus ni moins que son fils, Adam dans sa forme glorieuse, son ombre-nôtre, l’androgyne ayant les deux « Hé » des principes de vie, c’est-à-dire, IHÔAH lui-même, dont le hiérogramme comprend bien le « Yod » (10) symbole du fils (le 1 en puissance élevé), les deux « Hé » liés par l’élément transformateur « Vau » de valeur phonétique « Ô » et de la puissance expansive du souffle Divin l’ « Aleph ».

Et quel plus beau monument que ce hiéroglyphe sacré qu’est cet IHÔAH signe de l’Adam dans sa forme glorieuse, verbe fécondant de Lui-les-Dieux, devenu l’Être-des-êtres, la terre-et-les-cieux (la puissance contractante et exaltante)! Voilà qui devrait nous permettre d’y voir un peu plus clair dans les versets suivants.

Adam du 6ème Jour, est au Destin ce que Lui-les-Dieux est à la Providence, en devenant l’ombre-nôtre sur une octave inférieure; cet Adam du 6ème jour passe du statut de Destin à celui de Providence en devenant IHÔAH, le ferment d’une nouvelle génération, qui fait de lui le recteur de la création.

Et nos scribes Bibliques n’ont rien eu à dire sur cet important nom! Voilà qui en dit long sur la compétence des traducteurs, ou pire sur leur volonté de voiler cette révélation, ce que je crois plus volontiers.

Dernier détail, la somme des hiéroglyphes de IHÔAH est de 26; ce nombre mystérieux, qui a tant intrigué Pierre de Fermat, car il était placé entre le 25, le carré de 5, et le 27, le cube de 3, a pour réduction théosophique le 8, la lame de la justice dans le livre de Thoth. IHÔAH est donc l’instrument de la Justice divine.

Voilà ce que résume Saint-Yves d'Alveydre dans l'extrait en exergue de cette étude dans le Grand Oeuvre d'Hermès Trismégiste.