Carnet du Rémora page 5

La Haute Magie est puissante, mais infiniment subtile.

Parvenir à la pleine maîtrise de son corps physique, procure des potentialités que ne possèdera jamais celui qui ne se sert de ses facultés physiques que de façon désordonnée. L’harmonie dans le développement concomitant de toutes ses aptitudes corporelles, confère à son bénéficiaire la possibilité d’atteindre les limites des pouvoirs que renferme sa forme de manifestation.

Parvenir à la pleine maîtrise de son corps intellectuel produit analogiquement les mêmes résultats. Et si le pouvoir que procure le développement équilibré du corps physique s’exerce sur le plan des autres manifestations physiques, en devenant par exemple le champion de référence d’un sport, ou le meilleur artisan de sa profession ; sur le plan intellectuel, ce pouvoir s’exercera sur les intellects qui se trouveront volontairement ou non, vassalisé par la domination d’une Conscience d'un corps intellectuel atteignant sa pleine puissance dans les limites de cette forme.

Chacun est capable de constater la différence de nature qu’il peut y avoir entre une Conscience d’un corps physique hautement développée, et la Conscience d’un corps intellectuel de même niveau d’élévation. L’écart qui les sépare est comparable aux échelons de l’échelle de Richter, qui sont séparés les uns des autres par un rapport de puissance 10.

Parvenir à la pleine maîtrise de son corps spirituel, procure les mêmes avantages que pour le développement des corps précédents, mais avec en plus la possibilité de sortir des limites d’une incarnation de forme corporelle dense, pour hisser sa Conscience sur le plan supérieur, celui du corps éthérique en accédant aux ressources des énergies subtiles et infinies de la Divine Providence.

Ce n’est qu’à ce niveau d’élévation que la Haute Magie devient opérationnelle et utilisable par la Conscience.

Comment se traduit l’exercice de cette Haute Magie ? Petite indication qui révèlera sa puissance qu’a celui ayant atteint le niveau de Connaissance requis pour sa compréhension complète :

900 – Lorsque l’on parvient à penser juste en vertu, chacune de nos prières reçoit immédiatement satisfaction.

Extrait des Clavicules de la Sapience par Claude Le Moal

Claude Le Moal

Note N° 29

Ce n’est que par la pratique volontaire et constante de l'alignement vibratoire des trois corps, sur la plus haute tonalité spirituelle, que seront résolues (épurés) les dissonances chaotiques qui nuisent tant à l'équilibre, l'harmonie et la plénitude de l'âme-de-vie.

Croire que cet alignement puisse se faire pendant la durée d'une seule vie, c'est gravement méconnaître les difficultés de cette opération. Pourtant, le but reste de parvenir à réaliser cette opération dans l'intervalle d'une seule vie. Je m'explique sur ce qui pourrait paraître de prime abord comme paradoxal. Pour parvenir à épurer des dissonances que peut contenir chacun des trois corps dans lesquels la Conscience se manifeste, il faut de nombreuses vies et incarnations. Chacune de ces vies venant enrichir le patrimoine karmique de la Conscience. Cet enrichissement se fera si bien évidemment un travail d’épuration est effectué au cours de ces vies ; dans le cas contraire il faudra attendre là où les vies suivantes pour que ce patrimoine karmique puisse réunir les conditions permettant une tonalité vibratoire propre à l'alignement des trois corps de manifestation.

Le patrimoine karmique qui se situe dans l'Éternel Moment Présent, par l'accumulation des expériences acquises dans la sphère temporelle, est ce qui assure à la Conscience la continuité de son évolution sans qu'elle soit contrainte de repartir à zéro à chaque incarnation. C'est aussi ce patrimoine karmique intemporel qui explique et justifie les différences d'évolution entre les individus d'une même espèce, sans qu'il y ait la moindre injustice. Il n'y a pas de raccourci ni de passe-droit, le chemin de l'évolution doit être parcouru dans son intégralité.

Lorsque la Conscience parvient aux limites des capacités de la forme, lors de sa dernière incarnation, elle sera en mesure de procéder à l'alignement complet de ses trois corps. Plus d'une vie pour y parvenir, mais une seule vie pour le réaliser.

La volonté qu'exprime la Conscience pour parvenir à cet alignement est une condition essentielle de la réussite, mais ce n'est pas la seule. Il faut aussi que cette aspiration se mette en conformité avec les lois de la Providence, ce qui implique leur connaissance. La sortie d'une Conscience de la forme qu'elle manifeste, pour une forme supérieure, ne peut se faire que lorsque cette Conscience est parvenue à la perfection vibratoire de cette forme. C'est cette harmonie et intensité vibratoire qui produit la transmutation.

Note N° 30

Avant que la Conscience parvienne à sortir de la forme qu'elle occupe pour s'identifier à la forme supérieure, qui sera nécessairement celle du groupe à laquelle cette nouvelle pensée-forme appartient, elle y est d'abord entrée. Avant que la Conscience se hisse dans le corps spirituel, en passant par le corps intellectuel, elle a commencé son long périple (nombreuses incarnations) en se positionnant dans le corps physique sensoriel et instinctif. Cette forme de plus forte densité est celle qui exprime une pensée primaire fortement teintée d'inconscience. La lente croissance du champ de la Conscience au sein de ce corps physique sera fortement encadrée par les lois de causalité du Destin et des différentes étapes d'évolution propres à l'archétype de l'espèce correspondante à la forme. Au début de son évolution dans le corps physique, la Conscience sera comparable à celle d'un enfant en bas âge, uniquement préoccupé par la satisfaction instinctive de ses besoins sensoriels et corporels. Cet état d'inconscience profond est compensé par les rigides lois de causalité et par le groupe qui sert, veille et supplée en grande partie aux carences et lacunes de cette Conscience naissante à sa forme nouvelle.

Lorsque cette Conscience se sera éveillée au point d'avoir l'autonomie et la responsabilité de ce véhicule physique, ce n'est plus le groupe qui veillera sur elle, mais elle qui se prendra en charge, avant d'atteindre un degré d'évolution où elle finira par se mettre à son tour au service du groupe. L'enfant sera devenu parent et veillera à compenser les carences de l'inconscience naturelle de ses enfants. Ce processus universel se répète à l'identique dans le corps intellectuel et la transmission du savoir entre les générations. Pour le corps spirituel, lorsque la Conscience commence à manifester l'intelligence de l'Esprit le plus haut, au sein de la matière la plus basse, elle devient un point de lumière naissant, et au fur et à mesure que cette lumière s'active par le travail de la méditation, elle se transforme en une flamme dont l'intensité croissante annonce au groupe spirituel son arrivée prochaine dans cette forme supérieure. À l'image de la naissance prochaine de l'enfant qui s'annonce au travers de la grossesse de la mère.

Comme rien dans l'univers n'est sans père ni mère (vérité qui mérite une longue méditation tant ses implications subtiles sont nombreuses), la venue de cette Conscience dans le groupe spirituel auquel elle accède, sera accueillie par les membres de sa parentèle la plus directe, qui devront lui apporter les ressources nécessaires pour entretenir et alimenter cette flamme. Cette continuelle relation de l'individu au groupe et du groupe à l'individu constitue la trame qui fait que tout dans la Création est interdépendant. La sortie dune pensée-forme se fait lorsque la Conscience atteint le niveau de développement le plus élevé, celui qui la fait passer au service désintéressé de son groupe. L'arrivée dans une pensée-forme nouvelle se fera sous la protection de ce nouveau groupe qui a attendu et programmé sa naissance.

Le plan physique est l'expression de ce qui se passe sur le plan spirituel ceci, conformément aux règles de correspondances entre le haut et le bas de la Table d'Émeraude, qui démontre sans cesse sa parfaite pertinence.

Il découle de ce qui précède que s'il est parfaitement possible de connaître l'état d'évolution d'un individu en fonction du développement de son corps physique, il est donc tout aussi possible de pouvoir déterminer son état d'évolution intellectuel, ce qui ne pose pas de problème autre que celui de l'accumulation du savoir et de sa quantité ; il en sera de même pour apprécier l'étendue d'un champ de Conscience pour peu que le niveau de Connaissance ait l'amplitude nécessaire.

Pour résumer ce processus, si utile à la qualité de discernement, une des plus nobles facultés que doit activer celui qui veut pratiquer la Haute Magie, pour déterminer l'état d'évolution d'une Conscience, la sienne, mais aussi celles qui nous entourent, il faut savoir dans lequel des trois corps elle se situe, et lorsque cette localisation a été effectuée, d'en déterminer le niveau d'évolution au sein de ce corps. Cette connaissance subtile et précise, permettant d'adapter le niveau vibratoire du verbe issu d'une pensée juste, pour en obtenir l'efficacité maximum. Ici le verbe juste est l'expression d'une pensée juste qui s'exerce au bon moment et à la bonne intensité. L'exercice peut paraître aisé de prime abord, c'est pourtant un art d'une extrême sophistication, puisqu'il aboutit à la maîtrise des Mots sacrés de pouvoir que les Mages utilisent dans leurs invocations. On ne parle pas aux ignorants comme lorsque l'on parle aux dieux et inversement.

Cette note devrait éclairer le contenu ésotérique de ma petite Clavicule de la Sapience : la Parole du Juste.

AI — La parole du juste est plus redoutable que le tranchant du sabre, c’est pour cette raison que le sage parle peu, et que le sot est souvent blessé.

Note N° 31

La Conscience dans chacun des corps ou elle s'exprime, commence toujours par établir une relation avec un modèle supérieur avec lequel elle tentera de s'harmoniser. Ce seront les parents pour ce qui est du corps physique ; les professeurs ou inspirateurs lorsqu'elle s'exprimera dans le corps intellectuel ; les maîtres ou guides mystiques dans le corps spirituel.

Rappelons pour mémoire que lorsque la Conscience s'exprime dans le corps physique elle le fait par les moyens sensoriels organiques ; dans le corps intellectuel par les moyens émotionnels de la réflexion causale ; dans le corps spirituel par les moyens de la méditation et de l'intuition. Pour que l'expression de la Conscience puisse se faire correctement dans le corps spirituel, il faut préalablement avoir volontairement établi un courant de relations télépathiques avec un Maître ou guide appartenant à la hiérarchie supérieure de son groupe.

Cette relation s'établira en fonction de la similitude des pensées, de l'intensité de la flamme et du niveau vibratoire de la Conscience. Si, sur le plan physique, un professeur d'université n'est pas approprié pour prodiguer l'enseignement à des élèves du primaire, sur le plan de la hiérarchie spirituelle il en sera de même. Chaque conscience aura à sa disposition le Maître ou le guide en rapport de ce qui lui est nécessaire et supportable. Les Tables de la loi du Sépher de Moïse utilisent, pour synthétiser ce processus, un trope sublime qui est : autant-que-possible.

La hiérarchie spirituelle est forcément celle du macrocosme allant du planétaire au solaire, du solaire aux constellations, des constellations (zodiaque) au cosmique et du cosmique au Mental. Chaque étape, représentant un niveau de puissance et de subtilité vibratoire, est fonction de l'amplitude du champ de la Connaissance adaptée à chaque degré. Tout est harmonieusement ordonné et soumis à la Loi selon les principes intemporels et universels, avec pour règle la correspondance analogique entre les différents plans de manifestations, les différents états.

La Justice Divine (parfaite) règne souverainement. Tout est disponible et tout est accessible pour toutes les Consciences, mais seulement dans le respect de la règle d'autant-que-possible, qui se traduit analogiquement sur le plan de l'incarnation par : à chacun selon ses mérites.

Les aides extérieures ne manquent pas et ne font jamais défaut, mais là encore dans le respect le plus strict du libre arbitre de chaque Conscience. N'oublions pas que la hiérarchie supérieure est celle qui exprime les lois de la Divine Providence qui ne s'imposent jamais, mais se reçoivent par adhésion et identification volontaires. Chaque Conscience, pour en recevoir les richesses, doit clairement en manifester le souhait en parfaite connaissance des modalités conditionnant les aides possibles. La juste mesure de ces aides est, dans le cas de l'évolution du champ de Conscience, une rigoureuse nécessité. L'amplitude considérable des intensités vibratoires des plans supérieurs, comporte le risque bien réel de provoquer des dégâts préjudiciables dans le cas d'une inadaptation lors de mise en relation de deux niveaux vibratoires aux intensités trop éloignées. Un peu comme ce que produirait un appareil électrique de 12 volts branché accidentellement sur le 380 volts.

La responsabilité vibratoire incombe toujours à la plus forte intensité. Celui qui sait, devant toujours se préoccuper de rendre compatible le niveau vibratoire de ses communications avec celui qui invoque le désir de les établir. L'illumination brutale d'une Conscience faiblement développée aura pour effet, dans le meilleur des cas, de provoquer un aveuglement, et dans le pire un état de folie délirante. C'est ce que l'on peut observer chez ceux qui s'imaginent prendre un raccourci initiatique par l'utilisation de substances hallucinogènes ; ou encore chez les Consciences faibles et endoctrinées par un groupe sectaire et volontairement asservissant. Ces Consciences se présentant sur le plan supérieur avec la fausse apparence de l'initiation, doivent supporter seules la responsabilité des préjudices de leur inadaptation dissimulée par la tromperie de l'artifice utilisé. Les gardiens des seuils ont l'obligation de sanctionner rigoureusement cette tentative d'obvier aux lois de la Divine Providence, afin que la Justice Divine reste parfaite.

De tout temps l'initiation responsable respecte ce processus d'adaptation entre celui qui donne (positif) et celui qui reçoit (négatif), en ne divulguant les véritables enseignements spirituels que graduellement et en fonction du développement karmique de l'aspirant. L'instructeur sachant les conséquences que lui ferait encourir, sur sa propre évolution, la responsabilité d'un manque de discernement induisant des préjudices illégitimes à une Conscience suivant et respectant l'ordre naturel des choses. La Conscience, qui sollicite les puissances supérieures, doit se présenter dans un état de pureté en rapport avec celui des puissances invoquées si elle ne veut pas totalement échouer dans ses tentatives, ou subir les dégâts qu'encourt une ignorance vaniteuse.

Note N° 32.

Dans un premier temps, les instructeurs et les aides de la Hiérarchie se contentent d'observer et de guider subtilement, c'est-à-dire à l'insu même de la Conscience, demeurant sans relation précise avec elle. Lorsque cette Conscience, par son travail régulier de méditation, parvient à augmenter l'intensité et le rayonnement de sa flamme, la collaboration devient graduellement effective. L'harmonisation vibratoire de cette Conscience avec les différents degrés de cette Hiérarchie provoque l'atténuation de la « souffrance » qu'elle pouvait subir, ainsi que celle de son ou de ses instructeurs. Cette « souffrance » est celle qui réside cachée dans l'incompréhension, c'est pour cette raison qu'elle est partagée par l'élève et l'instructeur, bien qu'elle s'exprime différemment pour l'un et pour l'autre. L'élève la ressentira comme une souffrance physique, intellectuelle ou comme une souffrance de l'âme ; l'instructeur comme une empathie, une compassion.

Un Conscience en incarnation (identification avec une forme dense) aura des capacités différentes d'une Conscience en dehors de l'incarnation. La première se trouvera limitée par les sens inhérents à sa forme par exemple : les cinq sens organiques de la forme animale ; la deuxième libérée des contraintes de la forme dense exprimera ses facultés dans une dimension sensorielle nettement moins limitée. Un peu à l'image d'un cosmonaute ayant revêtu sa combinaison de sortie dans l'espace et qui exercera ses activités sensorielles avec plus de limites et de difficultés que son collègue resté dans la cabine de l'engin spatial, en état d'apesanteur et sans combinaison contraignante.

L'harmonisation des Consciences se fait d'abord selon les plans où elles exercent leurs activités. Ensuite, en fonction de leur niveau vibratoire (état d'épuration), les Consciences en état d'incarnation parviendront à s'unir (renaissance) avec les Consciences du groupe spirituel n'étant pas en situation d'incarnation. Pour parvenir à cette union, il faut que ces consciences sur des plans différents vibrent sur des notes similaires même si elles ne sont pas sur les mêmes octaves. Cette harmonisation s'effectue par la méditation de la Conscience élevée dans le corps spirituel, position grâce à laquelle elle peut espérer établir un courant d'échanges télépathiques. C'est par cette faculté télépathique que s'effectuent les communications entre les Consciences incarnées dans une forme dense, et celles qui ne le sont pas.

Le lien télépathique peut parfois s'établir entre les Consciences dans un même état d'incarnation, ce phénomène reste épisodique et marginal eu égard aux effets de limitations sensorielles qui entravent puissamment tout développement de ce mode de communication en dehors de la méditation. Cette télépathie occasionnelle se traduira par des pensées similaires entre des individus intellectuellement proches, même s'ils se trouvent géographiquement aux antipodes. Ce sera notamment le cas de chercheurs travaillant sur le même sujet et qui presque simultanément parviendront au même résultat. On retrouvera ce phénomène de télépathie chez des personnes émotionnellement proches, qui se mettront à penser l'une à l'autre presque au même moment avec une préoccupation commune, et quelle que soit la distance qui les sépare. Ce sera aussi le cas des "médiums" souvent victimes et de leur ignorance et des esprits facétieux de basses intensité vibratoire. Ces instants d'harmonisation occasionnels sont fortuits et difficilement contrôlables quant à leur qualité et leur continuité.

Pour les Consciences incarnées arrivant dans un cycle en période terminale, celui où se produisent chevauchement des Connaissances supérieures et inférieures et leur pouvoir de transmutation sur ces Consciences, la télépathie est le prolongement naturel de la médiation maîtrisée. Lorsque cette faculté supérieure est activée de façon volontaire, elle permet d'établir une communication dynamique avec d'autres Consciences en période terminale, mais aussi avec d'autres Consciences non incarnées de même degré d'élévation ou sensiblement supérieur. Les échanges peuvent alors s'établir dans les deux sens par le chevauchement des facultés, car la Conscience en période d'incarnation terminale, par son élévation vibratoire, accède presque aux mêmes facultés que celles que possèdent les Consciences non incarnées de niveau similaire.

Ce type de Conscience en période de chevauchement et de confondement se retrouve, à toutes les époques de l'humanité, dans la personne de grands sages, d'illustres scientifiques, d'hommes d'État particulièrement visionnaires, de poètes ou d'artistes très inspirés et de mystiques aux visions lumineuses. Ce sont invariablement ces Consciences incarnées, reliées télépathiquement à leur groupe spirituel non incarné, qui servent de levain et de guides aux civilisations, et grâce auxquelles ces dernières progressent intellectuellement et évoluent spirituellement. Car un principe constant veut que ce ne soient jamais les masses des Consciences incarnées qui progressent naturellement, mais bien la présence d'un petit groupe de Consciences en période terminale qui assure, par leur service désintéressé, la progression de cette masse.

Nous retrouvons ici le principe du rapport de l'unité égotique d'abord servie par le groupe et qui au terme de son évolution se traduira par le nécessaire service désintéressé que cette unité devra rendre à son groupe ; cette capacité de servir démontrera la réalité de l'élargissement de son champ de Conscience spirituelle.

Ce processus d'échanges télépathiques nous indique aussi que : ce ne sont jamais les dieux qui deviennent des êtres humains, mais ces derniers qui deviennent des dieux, s'ils font volontairement le nécessaire pour y parvenir.

Note N° 33

L'humanité conserve en mémoire depuis la nuit des temps les noms des Consciences qu'elle considère comme des demi-dieux, ou qu'elle divinise par ignorance de cet universel processus d'évolution.

Cette mémoire collective très parcellaire, à l'image de celle de la nature humaine dans son aspect organique et éphémère, se souvient de nombreuses Consciences en période terminale, qui, tout en étant discrètes, ont néanmoins apporté une riche contribution dans la transmission de l'intemporelle Connaissance aux influences si considérables sur l'évolution des civilisations. Ces Consciences lumineuses nous ont laissé, bien souvent anonymement, des principes universels de très haute élévation spirituelle ; vérités qu'elles avaient reçues des Hiérarchies supérieures. Ces principes rayonnants, par effet systémique, ont subjugué de plus en plus de Consciences au sein d'une civilisation, faisant ainsi progresser son niveau intellectuel et spirituel et devenant incontournables même pour les Consciences les moins évoluées de ce groupe.

Si nous observons la façon dont évoluent les peuplades les moins avancées, sur une très longue période, il est aisé de constater que cette évolution est si lente qu'elle pourrait facilement passer pour insignifiante. Des peuplades ayant été géographiquement isolées du reste de l'humanité, sont parvenues jusqu'à notre époque contemporaine quasiment dans l'état de sous développement tribal de leurs origines. En restant coupées du reste du monde, elles n'ont pas bénéficié de l'accumulation des vérités perçues par les Consciences en période terminale en communication télépathique avec la Hiérarchie supérieure, et que cette humanité a patiemment accumulée tout au long de son histoire. Ces vérités sont les ferments de son évolution, comme l'absence de ces vérités au sein de sa mémoire collective est la cause de son involution.

Nous retrouvons dans la légende des grandes figures des instructeurs, plus ou moins divinisés, l'histoire de la transmission de ces principes de haute élévation, invariablement à l'origine du passage de l'état tribal à celui de civilisation plus ou moins développée. Ce seront les Manous en Inde, Fo-Hi pour la Chine, Ram, Thor, Osiris ou Moïse pour l'Occident... Chaque fois l'essor d'une peuplade se produit par l'arrivée dans son groupe de vérités principes que transmet cette Conscience providentielle identifiée par le nom d'un individu, mais qui est plus certainement celui d'un collège de sages, volontairement maintenu dans la discrétion et l'anonymat, et que la mémoire faillible de l'humanité a retenue sous le nom de son plus illustre représentant. Nous retrouvons ce processus parfaitement décrit dans la première des Tablettes de Thoth l'Atlante, ce qui tenterait d'en démontrer l'universalité.

Le chevauchement de ces hautes Consciences en période terminale avec celles nettement moins évoluées d'un cycle naissant, est le chaînon manquant seul capable d'expliquer la rapidité de l'évolution de l'espèce humaine si peu compatible avec la lenteur des processus naturels, problème auquel se heurtent les tenants de la théorie de l'évolution selon Darwin. Le schéma de l'évolution des espèces que propose ce naturaliste, pour qu'il soit cohérent et crédible, il y manque soit un temps considérable qui mènerait naturellement du singe à l'homme ; soit un puissant accélérateur de croissance qui ne peut pas être compatible avec les lenteurs de la biologie, ni intellectuellement raisonnable autrement que sous la forme du chaînon manquant pour la science matérialiste.

Ce déclencheur et cet accélérateur de croissance évolutive résident dans la pratique de la méditation et l'établissement de communications télépathiques que les quelques Consciences (rares si ont les ramène à la quantité de Consciences incarnées depuis les origines) qui sont parvenues à ce niveau libérateur des périodes terminales. Ce principe est d'ailleurs fort justement décrit dans la philosophie du Bouddhisme lorsque l'initié devient un Bodhisattva ou instructeur du monde.

Nous devons retenir que ce processus d'accélération évolutive reste la particularité de l'espèce humaine, même les espèces de singes si proches de nous génétiquement, ne profitent pas de cet accélérateur que produisent les vérités spirituellement perçues et mises en pratique.

Note N° 34

Avant de parvenir à cet état d'évolution d'instructeur du monde, le chemin est long et les obstacles nombreux à franchir.

Pour passer du corps des émotions et désirs à celui de l'intuition la plus haute, il faut être capable, par sa volonté et une pratique endurante, de transmuer son propre état de Conscience. Cette pratique s'effectue au quotidien dans une abnégation dans le service du groupe, sans calcul étriqué, sans ambition personnelle, sans préoccupations mercantiles et sans anxiété ou inquiétudes qui ne seraient en réalité que l'expression de sentiments purement égoïstes. Redouter la solitude, avoir la crainte du jugement des autres, ou la peur de perdre sa réputation ; ne pas être capable d'abandonner les apparences et les faux-semblants ; rester tributaire de la reconnaissance et de la considération de personnes spirituellement peu évoluées ; redouter la souffrance et la déprime qu'engendre une profonde remise en question de ce à quoi l'on croit sans l'avoir préalablement éprouvé, voilà les obstacles se trouvant sur la route de la véritable transmutation alchimique spirituelle.

Les Orientaux appellent le moyen qui permet de vaincre ces obstacles : la voie du renoncement. Cette voie est celle que doit emprunter la Conscience souhaitant véritablement parvenir à son but. Cette voie de renoncement à tout ce qui est de bas niveau vibratoire, émotionnel et passionnel, ne doit pas être vécue comme une contrainte ou une insupportable servitude, mais au contraire comme une libération et elle doit être désirée et accueillie avec enthousiasme et empressement.

La Conscience qui oeuvre à sa transmutation doit le faire sans considération de récompense, d'honorabilité ou de louange. Elle doit tirer sa pleine satisfaction dans la seule réalisation de sa pratique et l'exercice de l'épreuve sans laquelle il n'est pas possible d'accéder à la Connaissance.

Parvenir à la stabilité émotionnelle, sans laquelle aucune mutation n'est possible, implique d'être capable de rester indifférente à tout ce qui est 'éphémère et dérisoire venant perturber cette stabilité. Ceci demande comme exercice constant de cultiver la Force, cette Vertu Cardinale seule capable d'opposer sa domination aux violentes perturbations de l'envie, la convoitise, le mépris, la haine, la moquerie, la peur, le mensonge, la flatterie, la vanité, la colère, etc. La stabilisation émotionnelle par l'indifférence et le renoncement à l'identification à ces manifestations émotionnelles auront pour premier effet, celui de faire économiser l'énergie vitale de la Conscience du corps spirituel. Cette énergie ne se dissipera plus en vaines spéculations, imaginations, conjectures oiseuses, désordonnées et presque invariablement stériles.

Rien n'est plus facile que de succomber à l'émotion, qu'elle soit d'apparence vertueuse, comme le véhicule l'angélisme ou le romantisme, mais ce n'est qu'une apparence, ou sous sa forme originelle vicieuse comme celles énoncées précédemment, l'émotion est toujours une entrave à la volonté, l'intelligence et le libre arbitre. L'émotion est en outre, comme il est facile de le constater dans la pratique, un formidable gaspillage d'énergie vitale qui ne pourra plus être utilement canalisée par la Conscience au service de sa faculté volitive et de ses travaux de transmutation spirituelle.

Reste que l'émotion n'est pas quelque chose dont on peut se débarrasser. Ce serait comme vouloir se séparer de sa polarité négative, pour ne conserver que la positive, une utopie. L'émotion est l'expression de puissances extérieures qui justement se nourrissent de l'énergie vitale de ceux qui lui donnent asile dès lors ou ils sont incapables de la domestiquer pour l'utiliser de façon profitable. C'est le sens qu'il convient de donner à cette figure hiéroglyphique qu'est la lame Onze du livre de Thoth, si justement dénommée la FORCE, et qui représente une femme (la faculté volitive) ouvrant sereinement la gueule d'un lion qui symbolise toutes les caractéristiques de la nature bestiale et animalière de l'instinct archaïque de l'être humain.

La méditation sur cette lame Onze, ce Nombre sacré et les commentaires que j'en fais dans le Tarot du Sépher de Moïse, pourra servir à saisir toute l'importance qu'il y a à domestiquer l'émotion, cette force brutale et aveugle.

Note N° 35

La Conscience s'exprimant dans le corps intellectuel forge dans le cerveau physique, la certitude de réalités fondées sur les apparences éphémères de ses perceptions sensorielles et émotives ; la Conscience s'exprimant dans le corps spirituel, en se reliant à son âme-de-vie reçoit par l'intermédiaire de ce lien l’adombrement qui lui donnera les moyens d'accéder aux enseignements intemporels et de recevoir par inspirations des vérités lui permettant de forger, lors de la mise à l'épreuve, des Connaissances basées sur la réalité du fait Divin. Les considérables répercussions (arborescences de pensées subtiles) que produira le développement de ce corps spirituel seront de même nature que celles que nous retrouvons dans les Noces Chymiques, texte mystique et ésotérique rédigé par un collège de très grands initiés.

La première de ces répercussions consistera à rendre la Conscience clairvoyante sur la véritable nature de ce qu'il convient de considérer comme réel et qui se distingue de l'illusoire. Viennent ensuite, par l'activation de cette faculté supérieure, l'affinage de son discernement, notamment sur la réalité de sa propre nature et celle des forces et des pouvoirs des énergies-pensées qu'elle héberge intérieurement, ainsi que sur la nature des forces qui l'entourent et avec lesquelles elle aura la possibilité d'établir volontairement ou involontairement des liens. Enfin, elle devra résoudre les problèmes spécifiques à son nouvel état, en développant l'intégralité de ses facultés supérieures latentes ; poursuivre la pleine réalisation de son indépendance, vis-à-vis des corps inférieurs en situation d'alignement, par la pratique résolue de son libre arbitre ; diriger souverainement sa vie au travers de ses propres difficultés qui seront autant d'épreuves à surmonter par l'exercice et la pratique des vérités reçues ; elle devra emmagasiner les énergies nouvelles que lui procurera la pratique des vertus sous la forme de pensées subtiles et juste.

Ce n'est que lorsque la Conscience est capable de discerner avec rigueur et précision dans quel corps elle s'exprime, en utilisant consciemment les formes d'expression de chacun de ces corps, quelle acquiert l'aptitude à travailler avec les Puissances de la Haute Magie, celle des disciples consacrés de la Hiérarchie du macrocosme.

La Conscience du corps spirituel, pour découvrir de façon volontaire les réalités des plans supérieurs, devra accéder à la Connaissance de cette Hiérarchie astrale et mentale, sans se laisser enfermer dans une perception religieuse ou dogmatique. Il convient donc que cette Conscience s'initiant à la Haute Magie de l'Éternel Moment Présent, soit capable de maintenir son lien télépathique avec son âme-de-vie ; lien qui résulte de la pratique de la méditation, la forme d'expression du corps spirituel. Qu’elle reste constamment attentive aux subtilités que perçoit sa faculté intuitive ; que ces subtilités venant du règne spirituel puissent être mémorisées dans la Conscience et dans le cerveau physique par le passage à l'épreuve. Que cette Conscience sur le chemin de l'initiation comprenne que la Haute Magie agit du haut vers le bas et résulte des vibrations des puissances supérieures qui ne comportent aucune empreinte émotionnelle venant de l'intellect raisonneur.

Grillot de Givry a synthétisé cet aspect de la pratique de la Haute Magie dans une magistrale formule que je ne cesse de répéter tant elle est incontournable et qui s'énonce comme suit : La noblesse de l'oeuvre requiert la noblesse de l'oeuvrant. Mais il y a loin entre la formule : E=MC2 et une centrale nucléaire...

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