Vers Dorés Pythagore 6

Les Vers Dorés de Pythagore, par Fabre d’Olivet.

Révère la mémoire des Héros bienfaiteurs, des Esprits demi-Dieux.

Pythagore ne considérait pas l'Univers comme un Tout animé par des intelligences divines, du seul fait de son opinion personnelle. Cette considération était le résultat des acquis de sa très longue initiation et de l'étendue de ses Connaissances. L'Égypte, dont il avait reçu les enseignements les plus sacrés et les plus secrets, considérait dans sa cosmogonie la Création comme un Tout animé par des intelligences divines. Nous retrouvons ce même grand principe dans la cosmogonie orientale à laquelle Pythagore avait été aussi initié, et qui appelle le Tout par la formule : CELUI DONT RIEN NE PEUT ETRE DIT, et duquel émane une multitude d'Intelligences divines.

... rangées chacune selon ses perfections dans sa sphère propre, étaient les membres... Ici se trouve habilement résumée la Connaissance des Hiérarchies de ces Puissances supérieures et de leurs zones et pouvoirs d'influence et d'interaction. Comme l'a toujours fait Pythagore, il synthétise dans une formulation d'apparence banale et ordinaire, les richesses d'une érudition ésotérique. Révère la mémoire des Héros bienfaiteurs, des Esprits demi-Dieux, implique forcément qu'on en connaisse l'existence, leur désignation, leurs propriétés, leurs pouvoirs, leur champ d'action, leurs perfections et les noms qui permettent de les identifier. Noms qui seront ici non pas une simple appellation folklorique et ponctuelle, mais bien un Nom de Pouvoir qui concentre dans sa formulation l'essence des caractéristiques de chacune de ces Intelligences Divines bienfaitrices. Révérer la mémoire comporte deux indications fondamentales que doit respecter tout véritable initié.

La première consiste à avoir une juste idée de ce que nous sommes dans cet Univers au point d'être capables, avec l'humilité requise, de reconnaître tout ce qui nous est supérieur, de la bienveillance de ces intelligences divines desquelles nous sommes constamment tributaires ; bienveillance qui se manifeste par un sens extrêmement élevé des responsabilités en rapport de la puissance et de l'élévation de ces Intelligences et des vertus qui sont nécessairement les leurs. Après cette prise de Conscience, qui n'est que le résultat d'un grand accroissement de notre niveau de Connaissance par lequel nous accédons à notre tour à un degré supérieur de responsabilité, au point de devenir capables de manifester spontanément de la gratitude pour tout ce qui nous est si généreusement donné. Cette manifestation de gratitude, qui devient, à ce stade d'évolution, une constante du comportement d'un véritable Initié, aura aussi pour avantage d'aligner notre potentiel vibratoire avec celui des plans supérieurs. Grâce à cet alignement, et dans la mesure où il n'est pas qu'un état accidentel et conjoncturel de comportement, mais bien un état volontairement structurel, la méditation en s'ouvrant sur la réalité de ces Intelligences divines, se donne la capacité de les recevoir, et la manifestation constante de gratitude à leur attention les disposera à poursuivre leur bienveillance à notre égard. Cette nécessité de gratitude envers celui qui donne généreusement a été très habilement résumée par cet adage de l'ancienne Egypte qui dit : à donner sans mérite, on cultive paresse et ingratitude. Si ces Héros sont véritablement bienfaiteurs, nous n'avons donc pas à attendre d'eux qu'ils cultivent nos faiblesses pour la bonne et simple raison qu'aider les faibles c'est les affaiblir davantage, ce qui serait irresponsable et peu vertueux. La culture des faiblesses étant le plus sur moyen d'atrophier durablement les facultés supérieures de celui qui est victime de ce redoutable venin.

Une petite clavicule de sagesse pourrait se formuler de la façon suivante : Si tu as des amis (es) qui t’encouragent dans la culture de tes faiblesses, changes-en, ce ne sont pas des amis (es) !

La deuxième indication fondamentale que contient le début de ce vers doré qui sert à la présente d'étude, est celle qui fait référence à la mémoire. Cette mémoire n'est pas celle qui dépend des cinq sens organiques et qui est par nature périssable, mais il s'agit bien, dans l'esprit de ce grand initié qu'était Pythagore, de cette Mémoire faisant partie des cinq sens spirituels, et qui elle, est impérissable et conserve les acquis de nos Connaissances, notre patrimoine karmique, au sein des archives Akâshiques de la Divine Création. Si, comme le disait si justement l'Ecclésiaste : il n'y a rien de nouveau sous le Soleil, accéder à la Connaissance ne consiste en réalité qu'à retrouver sa propre Mémoire qui est temporairement maintenue dans les limbes de l'inconscient collectif, le temps que nous parvenions à éveiller notre Conscience ; éveil se faisant par le truchement de la Connaissance. Nous ne découvrons pas ce que nous ignorions, mais nous prenons Conscience (nous éprouvons) l'héritage se trouvant dans notre Mémoire karmique. Lorsque nous prenons Conscience de l'existence des Héros bienfaiteurs, des Esprits demi-Dieux. Cette prise de Conscience n'est pas ce qui leur donne naissance, ils étaient là avant notre prise de Conscience, nous ne faisons que redécouvrir le contenu de la Mémoire commune, celle où perdure ces Esprits demi-Dieux qui survivent à chacune de nos réincarnations, et nous apportent durant celles-ci le secours de leurs Intelligences et de leurs bienfaits, sans lesquels rien ne serait possible, durable, cohérent et harmonieux au sein de la Divine Création.

Ce fut lui qui désigna le premier ce Tout par le mot grec Kosmos, pour exprimer la beauté, l’ordre et la régularité qui y règnent... Traduire ce Tout par Kosmos, au lieu de CELUI DONT RIEN NE PEUT ETRE DIT, ou pour les Égyptiens : Amon-Râ-Horakhty demande une petite explication. Pour Pythagore le Kosmos était ce qui intégrait le mieux la théorie des Nombres sacrés, la puissance de l'âme et la structure mathématique du monde constituant la substance fondamentale de l'Un, et sa réalité ontologique et fondatrice. Pour le Maître de l'école de Crotone, la beauté, l'ordre et la régularité du Kosmos sont régis par des lois qui ont pour clés les Nombres sacrés. Nombres qui donnent les justes proportions aux formes, mais aussi l'harmonie à la musique, aux arts et à l'équilibre astronomique. Pour lui ces Nombres sacrés étaient le lien primordial et incréé qui assure la persistance éternelle des composants de l'Univers.

Pythagore posait l’Unité pour principe de toutes choses, et disait que de cette Unité était sortie une Duité infinie... Si nous devions comparer l'enseignement de Pythagore avec celui des Tables de la loi du Sépher de Moïse, nous y retrouverions le même Principe de l'Unité originelle de laquelle tout est issu. Au passage nous noterons aussi que c'est la base de cette admirable Cabbale que sont les lames du livre de Thoth, plus communément connues sous le nom très galvaudé de TAROT. Le UN : le Bateleur, celui qui jongle devant sa table de travail, avec les quatre éléments, en est la base. Ce Un, qui ne peut pas se multiplier, se divisera en Deux : la Papesse, dont la manifestation se fera par la cristallisation en Trois : l'Impératrice, produisant ainsi le fameux Ternaire Divin parfaitement indissociable, celui de la Providence, de la Conscience et du Destin. Je ne m'étendrai pas sur les lames du livre de Thoth, il y a dans le Temple d'Hermès Trismégiste l'intégralité du Tarot du Sépher de Moïse accessible pour tous ceux qui souhaitent approfondir cette sublime Cabbale.

De ce UN, qui se divisera en 9 Nombres sacrés, ce qui fera 10, avec ce Nombre mystérieux qu'est le Zéro, sortira cette fameuse Duité

La suite des commentaires de Fabre d'Olivet, concernant ce simple vers doré de Pythagore, nous amènera à aller plus avant dans la hiérarchie des Intelligences divines dont chacune occupe sa propre sphère et ayant des pouvoirs en fonction de ses caractéristiques et de sa perfection.

Remarquons, en conclusion de cet article, que la richesse des Vers Dorés de Pythagore, que nous révèle l'érudition de Fabre d'Olivet, est celle que l'on retrouve dans les symboles du Maître et que nous devons de connaître grâce au Divin Jamblique. grandiose qui constituera la trame lumineuse de la Divine Création. Suivant l'image analogique de ces fils de couleurs qui se croiseront lors du tissage pour faire une majestueuse tapisserie ; connaître le nombre de couleurs, les différents fils, la façon de les tisser et de les harmoniser entre eux, voilà ce que doit apprendre celui qui veut accéder à la maîtrise de cet art.

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Commentaires ------>

PYTHAGORE considérait l’Univers comme un Tout animé dont les Intelligences divines, rangées chacune selon ses perfections dans sa sphère propre, étaient les membres. Ce fut lui qui désigna le premier ce Tout par le mot grec Kosmos, pour exprimer la beauté, l’ordre et la régularité qui y règnent ; les Latins traduisirent ce mot par Mundus, duquel nous avons fait le mot français Monde. C’est de l’Unité considérée comme principe du monde que dérive le nom d’Univers que nous lui donnons. Pythagore posait l’Unité pour principe de toutes choses, et disait que de cette Unité était sortie une Duité infinie.Commentaires :