Carnet du Rémora page 2

La cécité du troisième œil ne permet pas d'accéder à la Haute Magie.

L’enseignement de la Haute Magie repose sur le fondement essentiel que l’étudiant saura distinguer les différentes mesures de la vérité.

Prenons l’exemple de l’axiome : TOUT est VRAI. Est-ce que cela signifie que toutes les vérités sont d’égale valeur ?...

Pour l’intellect sophiste ce postulat sera la fondation de ses raisonnements avec les invraisemblances, les confusions et les élucubrations qui en seront les inévitables ramifications.

Pour la Conscience alignée en point focal du corps spirituel, TOUT est VRAI sans pour autant croire que chaque vérité puisse avoir la même amplitude universelle. Ainsi, pour cette Conscience spirituelle il conviendra de discerner les vérités absolues intemporelles de l'Éternel Moment Présent, des vérités relatives temporelles de la sphère de manifestations. Ce que les premières sont aux réalités profondes, les deuxièmes sont les bases virtuelles des illusions et des apparences .

Croire que TOUT soit VRAI sans discernement est la source des confusions, des amalgames et des égarements, la vision déformée de l'harmonie universelle. Croire que TOUT est VRAI, mais dans le cadre d’une hiérarchisation des vérités intemporelles et temporelles, revient à savoir séparer le subtil de l’épais, le fixe du volatil, le haut du bas, le mortel de l’immortel, la Connaissance de l'ignorance.

Claude Le Moal

4 nov. 2008

Note N°8

Si nous transposons les trois corps de la nature humaine se manifestant dans le microcosme, selon le principe de correspondance analogique dans le macrocosme, nous obtiendrons pour les êtres astraux un corps physique qui sera constitué par la matérialisation planétaire ou astrale, un corps intellectuel constitué par ses mouvements et révolutions dans l’espace en rapport des autres êtres planétaires et de l’autorité de l’étoile à laquelle ils se rattachent ; enfin, le corps spirituel sera celui mettant en relation ces êtres du macrocosme avec les entités cosmiques supérieures.

Dans le microcosme nous observerons sur le plan minéral qu’une concentration d’un minerai quelconque, de par cette densité spécifique, constituera un filon qui permettra l’exploitation (manifestation) de ce matériau en dehors de son état minéral. Un arbre seul aura une personnalité spécifique, mais une forêt de cet arbre constituera une entité supérieure à cette unité. Il en sera de même pour l’être humain lorsqu’il se réunira en famille, groupe, association, tribu, clan, ethnie, race, nation, organisation.

Un groupe aura un corps physique, l’ensemble de ses membres réunis ; un corps intellectuel, les règles et statuts donnant corps à ce groupe et en maintient la cohésion ; et un corps spirituel qui sera constitué par l’esprit que crée l’accumulation des énergies (physique, intellectuelle, spirituelle) qu’apportera chaque membre à ce groupe. L’eggrégore ainsi constitué sera la Conscience assurant la pérennité de ce groupe au-delà de la durée d vie de chacun de ses membres. Il finira presque invariablement par en prendre le contrôle lorsque les fondateurs auront disparu en mettant à la tête de ce groupe un corps physique spirituellement contrôlé par la Conscience de cet eggrégore. Plus le nombre de membres sera important, plus le corps spirituel de l’eggrégore sera puissant, nous retrouvons se phénomène au travers des grandes organisations religieuses parcourues par de puissants courants de forces rarement sous l’entier contrôle du ou des dirigeants physiques et intellectuels.

Nous voyons par ces exemples sommaires, que le principe de la triade des corps de manifestation se décline du macrocosme le plus cosmique au microcosme le plus minéral. L’analogie permet de les distinguer, et la Conscience spirituelle adossée à un vaste champ de Connaissances, permet de les discerner.

Un principe énoncé dans le Corpus Herméticum prétend fort justement que seul le semblable connaît le semblable. L’application de ce principe dans les circonstances présentes, amène à penser que seule la Conscience du corps spirituel permet de connaître, et par voie de conséquence d’être connu, des Conscience des autres corps spirituels du microcosme comme du macrocosme. La parfaite maîtrise et l’application de cette Connaissance dans le domaine de la Haute Magie auront des répercussions considérables.

L’utilisation de cette puissance supérieure ne sera pleinement effective que lorsque la Conscience considérera la méditation dans toute son importance et qu’elle en fera le seul vecteur (certains diraient le puissant Rayon) permanent du corps spirituel. La méditation à des intervalles rares et séparés ne permet pas une focalisation puissante des énergies supérieures dans la Conscience intellectuelle privant celle-ci des moyens et de la force pour qu’elle puisse se hisser dans le corps spirituel. Cette Conscience manquant de ressource sera maintenue prisonnière des lois de causalité sans qu’elle puisse utiliser les pouvoirs de la haute Magie pour parvenir à s’affranchir de cette tenue en servitude.

Les individus pratiquant cette méditation occasionnelle et sporadique, seront des Consciences en état de recevoir des parcelles de vérités lumineuses sans qu'il leur soit possible d'en tirer le moindre profit. L'œuvrant restant spectateur de l'œuvre au lieu d'en devenir l'acteur.

Note N° 9

La méditation du corps spirituel est un état de Conscience et de perception différent de la réflexion du corps intellectuel. Comme j’ai eu l’occasion de le signaler précédemment, l’état de Conscience du corps intellectuel repose sur les perceptions des cinq sens organiques, dont le principe de fonctionnement est basé sur les lois de causalité. La réflexion de l’intellect raisonne alors selon un schéma déductif et inductif ou la logique a une place prépondérante. Une cause produit un ou des effets, et un effet à toujours une cause. Cette trame de fonctionnement est parfaitement cohérente dans la sphère temporelle des manifestations sensorielles et émotionnelles, tout en ayant des limites dans ses applications au-delà de cette sphère. L’état de Conscience du corps spirituel repose lui aussi sur les perceptions de cinq sens, mais ceux se trouvant sur les plans supérieurs. Pour les sens organiques, nous avons l’ouïe, la vue, le goût, l’odorat et le toucher ; pour les sens du corps spirituel nous aurons : la Clairvoyance, la Clairaudience, l’Intuition, l’Imagination et la Mémoire. Ces sens sont parfaitement compatibles avec les lois de causalité de la sphère temporelle, car les cinq sens organiques ne sont qu’une déclinaison plus rustique des sens supérieurs. Mais ces cinq sens supérieurs ont en plus la faculté d’être aussi compatibles avec les lois intemporelles de l’Éternel Moment Présent, et donc de pouvoir puiser dans les ressources des archives Akashiques, ce que ne peuvent pas faire les sens organiques et la réflexion raisonneuse limitée au monde des causalités.

La réflexion activera sa faculté de discernement en distinguant une pensée qualifiée de juste, d’une pensée qualifiée d’hypothétique ou chimérique, en appliquant à ces pensées les critères de causalité qui feront pour l’intellect qu’une pensée sera juste lorsqu’elle aura une cause et des effets clairement catalogués, hiérarchisés et se manifestant à l’identique, pendant un temps déterminé, lorsque les conditions sont réunies. Cette logique raisonneuse devient rapidement absurde lorsqu’elle est poussée aux limites de ses capacités, comme celle de ces ingénieurs en aéronautique étudiant la portance des ailes d’une certaine variété de hannetons, par rapport à son poids et l’énergie que sa taille lui permet de développer, et qui déclarèrent qu’il ne pouvait pas voler. Pendant que dans même temps, ce hanneton qui n’avait rien à faire des lois de l’aéronautique de la science raisonneuse, volait.

Probablement qu’un jour la limite raisonneuse et scientifique de la vitesse de la lumière qui ne peut pas être dépassée, le sera lorsque la réflexion intégrera, ce qu’elle veut manifestement ignorer pour le moment, que cette limite n’a de valeur que dans la sphère temporelle, mais qu’au-delà, dans l’Éternel Moment Présent règne la loi de l’instantanéité qui n’a rien à faire des limites de la vitesse de la lumière.

Il en sera de même pour ce qui est du dogme de la science raisonneuse symbolisé par le Big Bang, paradoxe difficilement gérable d’une cause sans cause dans un univers de causalités, mais pour cela il faudra qu’elle franchisse ses propres limites en prenant en compte la réalité intangible de Principes intemporels préexistant à toutes manifestations tangibles.

Note N° 10

L’étude de la Haute Magie repose sur la connaissance des lois de la psychologie spirituelle qu’il convient de distinguer de celles de la psychologie intellectuelle. La première se penche sur un état de Conscience en rapport avec un patrimoine karmique, constitué pour une très faible part au cours de l’incarnation présente, et pour l’essentiel par les expériences des incarnations précédentes. La deuxième est uniquement préoccupée par l’ego du corps physique et intellectuel et leurs contraintes sensorielles, émotionnelles, affectives et passionnelles, s’efforçant de ramener sans cesse la Conscience en quête de libération dans la prison de la normalité raisonneuse, celle du plus petit dénominateur commun de l’espèce : l’ignorance et ce, dans le but de maintenir cette Conscience dans la servitude du socialement acceptable.

La connaissance des lois de la psychologie spirituelle, — que C.G. Jung, après les nombreux et discrets sages qui l’ont précédé, a su si subtilement approcher —, nécessitera de mettre à jour la véritable nature de la Conscience humaine et ses constants rapports entre le microcosme et le macrocosme. Ainsi que ceux qu’elle entretient entre le Soi et ses relations de groupe. Cette distinction permettra de mieux discerner les pouvoirs (capacités) de l’individu physique et intellectuel, des pouvoirs (facultés supérieures) de la Conscience du corps spirituel, et d’en déterminer les lois auxquelles obéissent ces deux aspects de la pensée-forme.

Une règle constante que doit s’imposer l’étudiant est celle qui consiste à ne jamais accepter aveuglément un enseignement, mais il devra sans cesse soumettre cet enseignement à l’épreuve de la mise en pratique grâce à laquelle le savoir se transforme en Connaissance, et devient rapidement un confondement entre celui qui reçoit et la chose reçue. L’adhésion aveugle à une présentation quelconque de la vérité est le contraire de la sagesse. Garder l’esprit ouvert, étudier et éprouver sans faiblesse ni défaillance les enseignements reçus, ses lois, ses principes et ses théories, sont les indispensables conditions permettant de cheminer de l’obscurité de l’ignorance vers les lumières de la Connaissance.

L’Univers est l’expression d’une puissante volonté de manifestation, le fait Créateur est la cause originelle de toutes formes, des hiérarchies des plans et des niveaux vibratoires. Ce fait Créateur est l’indéfinissable et protéiforme courant animateur que l’on appelle la Vie ou Énergie, et qui possède toujours deux polarités. Dans son essence ultime il sera Esprit et Matière, et par déclinaisons successives il se transformera de plan en plan en Vie et Forme, Père et Mère, Positif et Négatif, Obscurité et Lumière, Feu et Eau, etc., mais si cette dualité est perceptible d’un point de vue objectif sur le plan dense de la forme, elle disparaît chaque fois que cette forme qui la manifeste s’évanouit, pour revenir à son état originel d’Androgyne.

La polarisation de la Vie en deux contraires lors de sa manifestation dans un Univers de formes créées, implique que cette dualité se rattache à un troisième facteur (ternaire, triangle, triade) qui sera le résultat de l’union des deux pôles que nous identifions par : la Conscience. Si la puissante volonté du fait Créateur est l’âme de l’Univers, la Conscience d’une triade sera l’âme-de-vie de celle-ci, comme de toutes choses selon un processus fractal qui fait que chaque partie du TOUT est à l’image du TOUT sans pour autant être le TOUT. Ceci se manifeste sous un aspect fractal dans le monde des formes, mais n’est qu’une correspondance (ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et inversement) de ce qui à cours dans le monde des Principes. L’invariance de l’aspect fractal spécifique de la Conscience, quel que soit son état de développement et la forme qu’elle manifeste est la règle intemporelle. L’âme-de-vie est toujours à l’image de l’Âme de l’Univers, c’est ce qui rend l’immensité de la Création cohérente et harmonieuse.

Note N°11

Comme l’enseignent si justement les Tables de la Loi du Sépher de Moïse, la Conscience sera dans toute chose comme son principe d’unité (dénominateur commun), que ce soit celui de la forme atomique, de la forme végétale, animale, de celle de l’être humain, d’une planète, d’un soleil, d’une constellation ou d’une galaxie. Chaque entité manifestée n’est qu’un atome de Conscience concentrant une énergie en rapport de la forme dans laquelle elle s’incarne.

En passant de l’homogène à l’hétérogène, la Conscience ne se multiplie pas, elle se divise par segmentations fractales. Chaque segment possédant cette faculté d’avoir un constant rapport au Tout qui fait qu’il peut à tout moment sortir de son particularisme hétérogène pour rejoindre, par étapes successives, son état homogène. La cellule organique nous en symbolise le principe. Elle contient l’intégralité du code génétique de la forme à laquelle elle se rattache, mais sa spécialisation hétérogène lui fera exprimer qu’une faible part de ce code génétique pour n’être qu’une minuscule partie de ce tout. L’activation, par clonage, de l’intégralité des facultés que possède cette cellule permet de reconstituer le tout duquel elle a été prélevée. La Conscience à l’image de la cellule, possède un code génétique spirituel avec cette faculté de réintégration au TOUT duquel elle dépend et reste constamment reliée.

Par cette division fractale dans le temps et l’espace, l’unité centrale se différencie dans la diversité tout en restant parfaitement inchangée. La Création est une opération à somme nulle. Si le temps et l’espace venaient à disparaître, la vie, comme le signalent les superbes stances de Dzyan, ne serait plus qu’une pulsation vibratoire unifiée, un Océan parfaitement calme au point de sembler inexistant.

De ce Principe universel Créateur, il découle que chaque forme de vie manifestée n’est en réduction (imperfection) qu’une déclinaison du processus de la pulsion originelle de Vie, cette Volonté d’être. Ceci nous renvoie à la Genèse des Tables de la Loi et de l’âme-de-vie inséparable de sa faculté volitive, le fameux mystère d’Adam et Eve

Donc, si la Création est une opération à somme nulle, le but de chaque Conscience, qu’elle que soit sa forme de manifestation, est son développement jusqu’aux limites des champs du possible que lui procure cette forme, et ce, afin qu’elle parvienne au dépassement de ces limites pour que cette Conscience puisse élargir son propre champ dans une forme supérieure à laquelle elle s’identifiera en pleine intelligence et par adhésion volontaire. Ce processus d’évolution ou principe de perfectibilité requiert d’une part que l’identification à une forme ne soit pas éternellement figée, d’où la nécessité de la transition mortelle qui devient ici un salut chargé de toutes les espérances possibles et non une malédiction ; et d’autre part, que le passage d’une forme à une autre se fasse par renaissances ou réincarnations, selon une périodicité rythmique harmonisée avec les différents cycles (inférieurs et supérieurs) qui assurent la cohérence de l’ensemble de la Création. Le patrimoine karmique étant le principe assurant la continuité de Conscience d’une forme l’autre.

La Conscience d’un atome d’hydrogène pourra espérer devenir un jour un Soleil, si elle le veut et si elle fait ce qu’il faut pour le mériter...

Note N° 12

Le processus de création vitale présuppose l’existence de lois étant nécessairement en dehors des cycles, permettant ces cycles et la temporalité de ces derniers qui sera donc le pôle opposé à l’intemporalité de ces lois. L’existence de ces lois présuppose obligatoirement une Intelligence causale capable de définir le contour de chacune et de les rendre compatibles entre elles. Cette Intelligence qui se déduit de l’existence même de ses lois (principes intemporels) sera l’inaccessible cause cachée se trouvant dans le dessein de chaque manifestation visible ou invisible, dont la Conscience de chaque forme servira d’écrin.

Nous retrouvons par déclinaison le même principe dans la sphère temporelle des manifestations denses, lorsque quelqu’un définit des règles, ces dernières reflètent sont niveau d’intelligence, de connaissance et les préoccupations qui sont à l’origine de cette volonté manifestée.

Cette Intelligence est l’ultime point focal reliant chaque partie au Tout, et chaque temporalité à l’Éternel Moment Présent. La multiplication infinie de ce point focal d’Intelligence est l’attribut Divin de cette faculté supranaturelle qu’est l’Ubiquité. Faculté permettant d’être partout ce point central dont la périphérie n’est nulle part. L’alignement de la Conscience Monadique sur ce point d’Intelligence focal est le principe de l’illumination extatique de la supraconscience.

Tout comme le peintre imprègne chacune de ses toiles des caractéristiques spécifiques reflétant sa personnalité (forme d’intelligence), ces caractéristiques permettront aux observateurs éclairés de ses toiles de dire au premier coup d’œil, que ce ou ces tableaux, quelque soit le sujet qu’ils représentent, sont sans contestation de tel ou tel peintre. L’Intelligence causale imprègne chacune de ses manifestations de ses propres caractéristiques qui font dire aux adeptes, initiés ou illuminés de toutes les époques, que nous ne pouvons pas être autrement qu’à l’image du Créateur cette Intelligence causale, même si parfois cette image se réduit à une vulgaire caricature...

Le peintre est dans ses œuvres, sans que pour autant une de ces œuvres soit le peintre... Par extension nous devrons donc considérer que Dieu est nous, mais que nous ne sommes pas Dieu.

La Conscience qui a le privilège de pouvoir être le point focal de la forme qu’elle manifeste, pourra dans sa forme glorieuse devenir ce les Tables de la Loi désignent comme le Fils du Père, cette ombre-nôtre de Lui-les-Dieux, ou, si elle s’identifie aux formes des plus basses intensités vibratoires, elle pourra aussi n’être qu’une Conscience minuscule et ignorante, défigurant l’image de cette forme glorieuse en une monstruosité effrayante errante dans les ténèbres de ses illusions et chimères, la chute d’Adam...

La différence entre les deux images : l’une est en harmonie vibratoire avec les lumières de l’Intelligence Créatrice, l’autre n’est que l’image de la pensée-forme éphémère à laquelle cette Conscience s’identifie par régression.

Note N° 13

La transmutation de la Conscience dans ses différents corps passe par sa capacité à purifier et aligner ces corps sur la tonalité de la plus haute vibration. Cette purification se fait par la mise en pratique régulière des vérités perçues dans l’exercice de la méditation. Mais ces vérités ne seront perçues qu’en rapport du niveau de Connaissance auquel parvient à se hisser la Conscience. L’élargissement du champ de cette Conscience sera le fruit des efforts d’un travail constant et endurant, et d’exercices assidus.

Cette Connaissance comporte plusieurs aspects.

Le premier est celui d’une Connaissance, plutôt un savoir, consistant à recevoir d’autrui des informations acceptées comme crédibles et dignes de foi. La véracité de ces informations ne repose que sur l’autorité imposée, la confiance ou/et l’intelligence du ou des informateurs. Ce savoir constitué par l’accumulation de ces informations acceptées comme vraies n’est ni formulé ni vérifié par celui qui les adopte. Ce dernier n’ayant soit ni les moyens, ni le courage, ni l’équipement, ni la formation ; soit ni les compétences et qualités requises pour crédibiliser ces informations, se trouve donc soumis à l’influence des idées, informations ou opinions acceptées sans l’épreuve de la contradiction. Cet intellect dépourvu de compétence ne produira que des raisons oiseuses, superficielles reposant sur des postulats contestables et mouvants.

En deuxième aspect nous aurons la Connaissance acquise avec discernement. Cette qualité sélective implique un jugement éclairé tenant compte de ce qui a subi, avec succès, l’épreuve des réalités a laquelle, la Conscience soumet toutes les informations qu’elle reçoit. Cet exercice aura pour résultat de transformer ce qui n’est qu’hypothèse, théorie et conjecture en postulat solide et toujours démontrable. La raison viendra alors apporter ses mérites pour fournir à l’intelligence intuitive les bases de sa structuration cohérente, car en harmonie avec les lois de la Nature. Ce processus permettra de percevoir des vérités d’une amplitude plus vaste que celle que recouvre un savoir purement théorique comme est capable d’en produire la Foi seule (aveugle) ou la Raison seule (absurde).

La Connaissance alliée au discernement permet d’offrir une plus grande justesse de la pensée. Les impuretés venant déformer les vérités perçues sont éliminées. Cette purification permettant une clarification, des déductions et une application plus précise et plus fine de ces vérités qui s’approchent un peu plus des vérités intemporelles.

Le troisième aspect de la Connaissance, est celui qui étant adossé aux acquits de la Connaissance avec discernement, s’ouvre à la Connaissance intuitive, celle qui reçoit ses vérités de l’Omniscience. Comme il est aisé de le comprendre, cette Connaissance n’est accessible que par la Conscience du corps spirituel, car elle seule perçoit les pensées des Puissances génératrices agissantes sur les plans supérieurs (macrocosme). Pour accéder à ces Connaissances issues de l’Omniscience, il faut non seulement se mettre en état de les recevoir, mais en plus avoir dignifié sa Conscience par une purification (alignement et ajustement des trois corps) permettant aux puissances supérieures d’accorder ce don des Lumières issu de la Connaissance Juste et intemporelle. Chaque fragment de ces Lumières a été, est, et sera considéré par l’humanité comme une Loi nouvelle ou un processus de la Nature venant rejoindre un patrimoine scientifique. S’il fallait une pensée juste pour accéder à la Connaissance avec discernement, pour la Connaissance intuitive issue de l’Omniscience, il faut une pensée juste en Vertus la seule qui soit capable de discerner des vérités intemporelles et lumineuses, de celles qui ne sont que relatives et temporelles. Le manque de vertus pour une pensée juste ne permet d’exercer sa faculté intuitive que dans le domaine des délires et des élucubrations des doux rêveurs ou des Consciences dérangées.

Concernant cette pensée juste en Vertus, un illustre maître Tibétain disait :

«C’est finalement l’intuition qui est la « faculté de connaître » du mystique intelligent et pratique, lequel reléguant la nature sensible ou affective à sa propre place, utilise le mental comme point focal, et contemple, au moyen de cette lentille, le monde de l’âme ».

Dans les Tables de la Loi du Sépher de Moïse, il est dit qu’Adam dans sa forme glorieuse était capable de lire dans les pensées de Lui-les-Dieux, n’est-ce pas une des plus belles définitions d’une Conscience accédant à l’Omniscience...

Note N° 14

Les trois corps de l’être humain produisent trois états différents de Conscience. La Conscience du corps physique dominée majoritairement par l’inconscience instinctive et sensorielle ; la Conscience raisonneuse et émotionnelle ; la Conscience clairvoyante et intuitive. Ces trois états de Conscience produiront les trois aspects de la Connaissance résumés dans la note N° 13. Mais ces trois corps utiliseront aussi trois formes d’énergies différentes.

Le corps physique utilisera l’énergie de la combustion issue de la décomposition que produira la digestion des matières organiques ; le corps intellectuel l’énergie rayonnante soit de la lumière, soit de l’electro-magnétisme circulant dans le système cérébro-spinal et neuro-sensoriel ; le corps spirituel utilisera l’énergie dans sa forme la plus épurée et universelle, celle du Feu éthérique que reçoit la Conscience en état de méditation, par le truchement de pensées justes en vertus.

C’est donc la pensée qui véhicule l’énergie du Feu originel. Plus cette pensée est juste en vertus, plus elle reçoit une énergie à l’intensité vibratoire élevée et puissante tout en restant infiniment subtil ; moins elle est juste et plus l’intensité vibratoire sera basse et épaisse pour n’être qu’une combustion destructrice issue de la décomposition. Le Feu de l’énergie source, selon son intensité vibratoire, sera homogène (constructeur) ou hétérogène (destructeur). La clé des mystères du macrocosme est donnée à l’âme-de-vie, lorsqu’elle est capable d’appliquer cette loi d’analogie, qui veut que les principes restent similaires bien que leurs manifestations ne soient pas identiques selon le plan de manifestation. Ce langage analogique commun au macrocosme et au microcosme est résumé sur cette formidable pierre de Rosette qu’est la Table d’Émeraude dont le premier axiome en résume la magie : ce qui est bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ; par ces choses se font les miracles de la chose unique.

Ceci pour dire que l’interaction qu’il y a entre le spécifique et le général, repose sur des lois de correspondance qui font que le spécifique n’est qu’une des déclinaisons des Principes et des énergies qui gouvernent le général.

Il convient donc de considérer que la maîtrise du langage analogique est d’une importance considérable dans la pratique de la méditation et des contacts qu’elle établit avec les éléments (puissances supérieures) du macrocosme. Langage sans la maîtrise duquel il serait impossible à cette Conscience de comprendre les échanges subtils de cette communication, ce qui est le cas pour les intuitions fortuites des Consciences encore polarisées dans le corps intellectuel. Il découle de ce qui précède que les processus macrocosmiques se retrouvent dans les principes de la Nature et la spécification de ses différentes fonctions et manifestations, ; par exemple la structure et les caractéristiques des trois corps de l’être humain, ou d’autres créatures. Le célèbre oracle de Delphes : connais-toi toi-même, et tu connaîtras l’univers et les dieux, révèle l’inspiration et la très haute érudition spirituelle de leur (s) auteur (s). Pour connaître le macrocosme, il faut d’abord connaître le microcosme, mais ce microcosme ne peut réellement se connaître qu’en découvrant de manière concomitante certaines réalités du macrocosme.

Pour comprendre ce rapport abstrait qu’il suffise de prendre pour exemple l’agriculture. Cette première et fondamentale science humaine implique de connaître la façon dont une graine produit une semence ; comment la planter, l’arroser, la fertiliser, la protéger du chaud ou du froid, mais aussi à quel moment et selon quel cycle astronomique (saisons) en dehors desquelles conditions semer ne produira aucun résultat.

Suivre les lois de la Nature, règle première des alchimistes et des occultistes, est bien le chemin qui mène aux étoiles, mais uniquement par la magie des analogues...

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