Livre de l’Étoile Flamboyante, question : 2
- D.2. Quel est le terme de la nature ?
Livre de l’Étoile Flamboyante, réponse : 2
Dieu, comme il en est le principe.
Commentaires :
Subtile, intelligente et essentielle question. Comme je l'ai expliqué lors du précédent article sur l'Étoile Flamboyante la Nature est l'oeuvre grandiose de la Divine Création. Visiter cette oeuvre, comme le définit la formule Alchimique : V.I.T.R.I.O.L. (Visite l'intérieur de la Terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée), qui nous renvoie au nom moins célèbre axiome : Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'Univers et les dieux, n'est rien de moins que le Grand Oeuvre auquel nous invite les méditations de Grillot de Givry, méditations qui font l'objet d'études dans l'académie d'Hermès Trismégiste.
L'aboutissement de ce Grand Œuvre ne peut pas être autre chose que la découverte de la pierre philosophale et de l'élixir de longue vie pour l'oeuvrant, mais pour l'Œuvre qu'est la Nature. Le terme, sa finalité comme il serait peut-être plus approprié de le dire, est si grandiose qu'il est absolument impossible et infiniment vaniteux aux pèlerins si imparfaits que nous sommes, de prétendre pouvoir la connaître.
Remarquons que cette question puissante nous renvoie à la réalité de notre propre condition. Il ne suffit pas de demander à recevoir la Connaissance, ou la Vérité, encore faut-il être capable de la contenir dans toute son amplitude. Que vaudrait cette Nature qui ne serait perçue que très schématiquement, pour ne pas dire de façon indigente et ignorante... Cette caricature de Nature serait une illusion issue d'une vision injuste (voir loi de Maât), à partir de laquelle il serait prétentieux de vouloir conjecturer quoi que ce soit.
C'est pour cette excellente et incontournable raison, que la formule alchimique V.I.T.R.I.O.L. nous invite d'abord à visiter l'intérieur de la Terre, expression qui symbolise la Nature, et comme l'a si bien énoncé le physicien Heisenberg dans son principe d'incertitude, l'observateur influence la chose observée, mais il est aussi influencé par elle ; ce qui fait que le terme de ces deux influences n'est plus comparable à ce qu'était l'observateur avant son observation, ni à la chose qui n'a pas encore été influencée par cette observation. En d'autres termes, si la qualité de la réponse dépend de la qualité de la question, celui qui répond tient compte forcément et de la question et de celui qui questionne ; tout comme celui qui questionne ne pose sa question qu'en fonction de la capacité qu'il prête à son interlocuteur de pouvoir lui répondre. Lorsque la réponse est délivrée, elle ne trouve plus le questionneur dans les mêmes dispositions d'esprit, et le questionné, pour répondre à dû activer des facultés qui ont sensiblement modifié sa propre complexion pour s'harmoniser autant qu'il lui est possible avec celle du questionneur, ce qu’a traduit Lao Tseu par cette superbe sentence :
Le Sage est le maître de celui qui ne l'est pas et ce dernier est la matière sur laquelle il agit.
Ainsi, ils ont besoin l'un de l'autre.
Voilà une vérité.
Une vérité subtile.
Alors donc, que répondre à celui qui pose la question : Quel est le terme de la Nature, sans tenir compte de ce qu'il sait de cette Nature, c'est-à-dire probablement pas grand-chose en vérité, et ce qu'il est capable d'appréhender de plus subtil dans la réponse qui peut lui être adressée?...
L'ignorant trouvera toujours des réponses plus ou moins délirantes, mais le sage, celui qui s'efforce le plus d'approcher la Vérité absolue, ne peut que répondre la chose la plus intelligente et la plus universelle qui soit : Dieu!
Dieu, mais pas dans le sens d'une réponse fourre-tout, du genre c'est étudié pour, mais justement comme l'ultime point d'orgue qui est et qui sert à notre conscience de source d'énergie et de nourriture spirituelle ultime, pour qu'elle puisse faire germer ce qu'il y a de plus sublime en elle : sa propre divinité.
Dieu n'est pas la bonne réponse à la question posée, mais c'est celle qui est la plus accessible et la plus fécondante compte tenu de la complexion, nécessairement imparfaite du questionneur. En effet, Dieu n'est pas le terme de la Nature au sens strict ou il conviendrait de l'entendre, puisque Lui et Elle sont par essence infinis, mais il est le terme de notre propre Nature car, comme l'indique la réponse, Il en est aussi le principe. Donc, si Dieu et la Nature sont indissociables dans leurs infinis, parler d'un terme est aussi incongru que de parler d'un commencement. Le terme de la Nature est d'abord le terme de notre nature, et de la nature de chaque création. Si chaque parcelle de création est indissociable de l'ensemble de la Création, la nature d'une chose (et son niveau de conscience) n'a pas d'autre terme que la Nature dans son ensemble infini... Voilà qui nous renvoie à la formule V.I.T.R.I.O.L. et à connais-toi toi-même si tu veux connaître l'univers et les dieux. Le terme de la Nature ne sera jamais rien donc que la plus haute idée que nous serons capables de nous en faire, exactement comme pour l'idée que nous nous faisons de Dieu.
Pour résumer ce à quoi nous renvoie cette importante question, je dirais : à la Conscience, la Volonté, le libre arbitre et la Connaissance. Celui qui prend Conscience, selon une amplitude sans cesse grandissante, de la "Terre", a la possibilité de poursuivre son exploration, s'il le veut et s'il y met la volonté nécessaire, pour découvrir par la Connaissance, dans l'état de son incarnation, sa propre pierre philosophale celle qui lui permettra de repousser les limites qui donnent un terme à sa vision présente, pour accéder à cette faculté supérieure qu'est la clairvoyance sur l'infini des choses.
Je suis celui qui devient la plus haute idée que le Divin créateur se fait de moi. dit ce trope de Haute Magie, veillons à ce que l'idée que nous nous faisons de l'idée qu'Il se fait de nous ne soit pas trop limitée par notre incapacité à connaître la Nature, et in fine notre propre nature....
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