Les Pays-Bas autrichiens

En 1713, à la mort de Charles II d'Espagne, la couronne est offerte au petit-fils de Louis XIV, Philippe Ier. Les Pays-Bas seront dorénavant gouvernés par l'Autriche. Marie Thérèse va gérer le territoire par l'intermédiaire de son beau-frère Charles de Lorraine. Particulièrement apprécié des futurs Belges, parce qu'il respecte les privilèges obtenus par les villes et principautés, il va permettre de surcroît un développement économique et intellectuel important. En 1780, Joseph II succède à sa mère. Convaincu de la nécessité de profondes réformes sociales, économiques, administratives et judiciaires dans le but de mieux unifier son empire, il va les mener tambour battant au grand dam des populations locales.

Ces réformes vont engendrer deux courants de résistance dans le pays. Le premier (les statistes) dirigé par un avocat bruxellois, Van der Noot, réclame le rétablissement des institutions traditionnelles et des privilèges des états. Le deuxième (patriotes ou vonckistes) dirigé par l'avocat de Termonde, Vonck, est gagné par les idées françaises de souveraineté populaire. Ces deux courants sont donc pratiquement opposés. Pour caricaturer, on pourrait dire qu'ils représentent la gauche et la droite. Leur point commun, et la possibilité d'une alliance, c'est l'opposition à l'Autriche.

En juillet 1789, éclate la révolution française. En août, la population mécontente du régime du prince-évêque de Liège, le chasse et vote une déclaration des droits de l'homme. En octobre commence la Révolution Brabançonne. Une armée de patriotes unissant les deux courants d'opposition se forme et bat l'armée autrichienne.

Voici deux actes qui témoignent de ces combats. Il sont tirés des registres paroissiaux de la commune de Zétrud-Lumay :

En juillet 1790, les Etats Belgiques Unis proclament leur indépendance et s'organisent en une confédération de type américain où chaque province (état) réglera ses problèmes. Seules les questions diplomatiques et militaires dépendront d'un congrès national.

C'est la première fois que la Belgique existe en tant qu'état indépendant. Mais les choses tournent rapidement très mal. Les statistes et les vonckistes se disputent le contrôle de l'état et en décembre 1790, Joseph II reprend le pouvoir non sans devoir supprimer la majorité de ses réformes. En janvier 1791, le prince-évêque aidé par les Autrichiens rentre à Liège.