Les mesures et monnaies

Avant de clôturer, je pense important de dire un mot sur les unités de mesure et monnaies utilisées sous l'Ancien Régime à Folx-les-Caves.

A cette époque, la valeur des unités de mesure, quoique ayant généralement le même nom, variaient d'une localité à l'autre. Ce fut un apport majeur de la révolution française de nous avoir apporté le système métrique, qui est devenu progressivement universel, sauf chez les irréductibles britanniques. L'ouvrage de référence pour connaitre les mesures anciennes est le "Dictionnaire universel des Poids et Mesures" de Horace Doursther.[1] Folx-les-Caves, étant dans le quartier de Louvain du duché de Brabant, utilisait les mesures de Louvain.

Les mesures les plus fréquentes dans les actes sont celles de superficie. L'unité de base en était le bonnier, Doursther indique:

Pour les mesures de capacité, on trouve le muid. Il est divisé en 8 setiers, dits aussi boisseaux ou stiers.

Le muid de Louvain vaut 240 litres.

En ce qui concerne les monnaies, il faut d'abord considérer qu'il y avait peu de monnaie métallique en circulation et, bien sûr, pas de monnaie papier. Beaucoup de dettes étaient exprimées en nature, ce qui permettait d'éviter la fluctuation de la valeur des monnaies.

Ainsi, les charges annuelles sur la cense Boucqueau[1] étaient, en 1754[2], comme suit:

Le journal vaut 1/4 de bonnier. Il est divisé en 5 verges grandes, qui valent chacune 20 verges petites.

Pour Louvain, il y a 5 définitions du bonnier. Heureusement, au début de l'application du système métrique, les anciennes et les nouvelles unités de mesures sont indiquées dans les actes. On apprend ainsi que le bonnier de Folx-les Caves vaut bien 0,887 ha.

Petite particularité introduite par le régime hollandais en 1816 et utilisée aussi au début de l'indépendance de la Belgique, jusqu'en 1836, on a renommé les mesures métriques: l'hectare s'appelle bonnier (bunder), l'are perche (roede) carrée et le centiare aune (el) carrée


[1] Bruxelles, 1840.

On voit qu'une bonne partie des rentes était en nature: chapon, oison, avoine, seigle, froment.

Beaucoup de types de monnaies circulaient: dans les comptes on voit des patacons, des écus, des pistoles, des patars, etc.. Le change entre ces monnaies se faisait sur base du poids d'or ou d'argent qu'elles contenaient.

Pour s'y retrouver, on utilisait une monnaie de compte qui, aux XVIIe et XVIIIe siècles, était le florin Brabant, que l'on voit souvent nommé dans les actes fl. bb. On le voit non seulement dans les actes du Brabant, mais aussi dans ceux de la Principauté de Liège.

Ce florin (gulden) était divisé en 20 sous (sols, struyver). Un sol valait 4 liards. Dans les comptes, on voit les montants exprimés en florin-sol-liard. Les additions étaient laborieuses.


[1] Philippe François Boucqueau avait acheté en 1748 la ferme à Robertine de Paheau et son mari Philippe Guillaume Malfait. Après sa mort en 1787, son beau-fils Louis Vlemincx en héritera. C'est ce dernier qui donnera le nom actuel à la ferme Vlemincx.[2] AELLN, GSN 439, 24-10-1754, Evaluation de la valeur de la cense Boucqueau.