Mesures

Mesures

Tout comme pour les monnaies, le système de mesures est également un micmac.

 

Pour les mesures de longueur, l’unité de base était le pied. À Louvain, le pied valait 285,5 mm, à Bruxelles, 275,75 mm. La différence peut paraître faible, mais, pour les mesures agraires, on utilise la verge dite aussi perche ou toise. À Bruxelles, la verge vaut 16 pieds et demi, soit 4,5m, à Louvain, on utilise les verges de 20 pieds (5.71 m), 19,5 pieds, 18,5 pieds, 17,5 pieds et 16,5 pieds (4,71m).

Ces différences se retrouvent dans les mesures de superficie. À Bruxelles, le bonnier vaut 4 journaux ou 400 verges carrées de 16,5 pieds carrés, soit 0,81 ha. À Gooik, la commune de mes ancêtres, la verge vaut 19,5 pieds de Bruxelles et le bonnier 1,1369 ha.

 

En ce qui concerne Folx-les-Caves, on utilise les mesures de Louvain. En 1717, la carte des possessions du château de Jauche indique comme échelle « seize pieds et demie de Louvain pour verge mesure de jauche »[1]. En 1776, l’échelle du plan de l’ancienne église de Folx-les-Caves est en pieds de Louvain [2].

 

Les mesures de longueur et superficie à Jauche [3] sont :

 

·       1 verge de Jauche = 16 pieds et demi de Louvain.

·       1 pied de Louvain = 0,285 m.

·       1 bonnier = 88.76 ares

·       1 bonnier = 400 verges petites

·       1 bonnier = 4 journaux.

·       1 bonnier = 20 verges grandes

 

Pour les mesures de quantité de grains, on trouve généralement le muid. Comme pour les mesures de longueur, sa valeur variait suivant la localité.

[1] AGR, Cartes et plans n° 603.

[2] AEBxl, Conseil de Brabant, Procès de clercs I 78, n° 3076.

[3] H. Doursther, Dictionnaire universel des poids et mesures, Bruxelles, 1840, p. 68.


À Bruxelles, le muid de blé = 6 rasières = 12 halster = 24 viertel ou quartiers = 96 picotin vaut 292.555 litres.

À Louvain, le muid ou mudde froment, seigle et méteil = 8 boisseux ou halster = 16 mole-vat = 32 viertel ou quartier vaut 240 litres.[1]

Le boisseau se dit aussi setier ou stier = 30 litres.

Le viertel se dit aussi quarte = 7,5 litres. Il vaut 4 pognoux dits aussi pougneloux.

 

Comme pour les monnaies, la Révolution française a mis de l’ordre dans cette diversité. Dès 1800, le directoire impose le système métrique dont l’unité linéaire de référence est le mètre. « Le mètre, […] qui est la mesure de longueur, base de tout le système métrique des poids et des monnoies, est la dix-millionième partie du quart du méridien […]. La quantité d’eau distillée contenue dans un vase cubique ayant pour côté la centième partie du mètre donne un poids qu’on désigne par le nom de gramme […] Le poids de cinq grammes constitue ce qu’on appelle l’unité monétaire ou le franc. »[2]

 

Vu les réticences, une tolérance sur le nom des mesures fut acceptée, pour autant qu’elles se réfèrent au système métrique. En 1812, par décret, le gouvernement français avait accepté la toise égale à 2 m, le pied égal au tiers de mètre, la livre égale à un demi-kilogramme, etc.

Pour se démarquer de la France, le 21 août 1816, le gouvernement des Pays-Bas indique que le système de mesures linéaires  est basé sur  « le dixmillionnième partie de l’arc terrestre qui s’étend du pôle à l’équateur et passe par Paris »[3]. Il s’agit en fait du mètre que l’on ne veut pas appeler par son nom. Le système est décimal et les dénominations des unités doivent être celles usitées aux anciens Pays-Bas. Ainsi le mètre sera appelé l’aune, le centiare l’aune carrée, l’are la perche carrée et l’hectare le bonnier. Ainsi, dans le cadastre de Folx-les-Caves de 1824, les superficies sont exprimées en bonniers, perches et aunes.

 

En 1836, le nouveau Royaume de Belgique, voulant à son tour se démarquer, rétablit les dénominations françaises de mètre, are, litre, kilogramme, etc [4].

[1] H. Doursther, op. cit.  p. 358.

[2] AEBxl, Arrêté de l’administration centrale du département de la Dyle, 14 Frimaire an 8. (5 décembre 1799).

[3] https://legilux.public.lu/eli/etat/leg/loi/1816/08/21/n1/jo.

[4] H. Doursther, op. cit., p. 601.

Rose des vents

Le cadastre n’existant pas, une propriété était caractérisée par le nom de ses voisins. 

Issu du Livre des fiefs de 1732 à Jauche, on lit par exemple :


"Albert Pahau paravant ... un petit fief contenant environ un bonnier et demy de terre gisant deseur les bois des caves joindant damont a l'abbé ..."


















On comprend ces indications « damont, vers meuse, daval, vers Louvain » à partir de la rose des vents suivante, tirée d’un atlas des propriétés du baron de Jauche, établi en 1713.