Les propriétaires 4

A la mort de Catherine de HUY, peu avant 1571, nous avons comme copropriétaires de la ferme Vlemincx : deux de ses fils Philippe et Pierre de la Bawette.

 

Pierre de la Bawette, admis aux lignages de Louvain en 1573. Célibataire sans enfant, il cède en 1573 [1] ses biens à son frère Jehan, « par vraye et pure don d’entre les viffs pour les favorables et aggreables services et plaisirs que luy a faict et admonstré tant pour l’avoir nourry et entretenu que aultrement. ».

 

Philippe de la Bawette († 1584). Reçu aux lignages de Louvain en 1550, conseiller de Louvain en 1578, 1580, 1582, 1584, doyen de la ville en 1579 et 1583, échevin en 1581. Mort en 1584 avec pour seul enfant une fille illégitime ; il laisse, par son testament de 1573 et son codicille de 1584 [2], ses biens à Folx à ses neveux Charles et Jean_II, fils de son frère Jean_I, et à sa sœur Marguerite de la Bawette.

 

Suite à ces legs, les copropriétaires de la cense à Folx deviennent les neveux de Philippe : Charles et Jean_II, son frère Jean I et sa sœur Marguerite.

Jean_II de la Bawette disparaît des radars : il n’apparaît pas dans le testament, en 1608 [3], de ses parents Jehan_I (†Wavre 1612) et Anne FRÉRART (†Wavre 1621) mariés à Wavre en 1559 [4] ni dans aucune des biographies que j’ai pu consulter.

 

Après la mort de Jean_I, en 1612, les copropriétaires sont donc Charles de la Bawette et Marguerite de la Bawette épouse de Jehan Hulet. Ils sont à l’origine de deux lignées de propriétaires de la cense, l’une, les de la Bawette, descendante de Charles, neveu de Philippe, l’autre les Hulet descendante de Jean Hulet époux de Marguerite de la Bawette.


Le partage de la cense de la Bawette en 1637

    

En 1637, les copropriétaires partagent la cense de Folx [5] avec les terres labourables, prés, ahanières et bois. Ce sont, pour les de la Bawette, Antoine Hulet [6] au nom de son épouse Catherine, petite-fille de Charles, et pour les Hulet, Charles Hulet, petit-fils de Marguerite de la Bawette.

Le partage se fait par tirage au sort. La propriété des bâtiments de ferme [7] se trouvant sur une parcelle suit bien évidemment celle-ci. Antoine Hulet qui les obtient doit payer à Charles Hulet une compensation de 400 florins. Antoine HULET devient ainsi propriétaire des bâtiments de la cense de la Bawette. L’acte a été passé chez le notaire Cornélis HULET [8], arrière-petit-fils de Costin HUWELET .

 

Il y a désormais deux parts qui suivent chacune leur chemin. Dans les archives, ces deux parts apparaissent comme cense de la Bawette, ce qui rend parfois difficiles les interprétations. Pour simplifier, j’appellerai « part Hulet » celle de Charles Hulet, et « part de la Bawette », comprenant les bâtiments, celle qu’Antoine Hulet a acquise au nom de son épouse Catherine de la Bawette.

 

Quelques années plus tard, les deux parts seront achetées par la famille Paheau.

Cet achat de la cense de la Bawette par les Paheau se fera en deux fois.

1.   En 1665, des Fabri, héritiers de Charles Hulet, vendent la part Hulet à François Paheau, ancien bourgmestre de Namur, époux de Anne de Linchamps.

2.    En 1699, les héritiers de la Bawette vendent leur part à Anne de Vos, belle-fille dudit François Paheau.

 

Par ces deux ventes, les Paheau deviennent, à la fin du XVIIe siècle, propriétaires de la totalité de la cense de la Bawette à Folx-les-Caves.


[1] SAL 7467, f° 496v°

[2] Le testament de 1573 est passé devant le notaire Nicolas Frerart de Wavre. Il nous est connu comme annexé au codicille de 1584 passé devant le notaire J. Bachuys (Louvain 1560-1605) de Louvain. À cette occasion, il fut fortement raturé et modifié.  Son frère Jean n’est plus le cohéritier avec son frère Pierre et sa sœur Marguerite de ses biens à Folx-les-Caves. IL est remplacé par les enfants de celui-ci : Charles et Jehan.

[3] KBR, Fonds Goethals, n° 1214. Cité par M.L. Questiaux-Claude, Wavre, La famille de la Bawette, Wavriensia t. 49, p. 297. Je n’ai pas consulté ce testament.

[4] Contrat de mariage du 12 novembre 1559.

[5] NGB 4386, Notaire Corneille Hulet, à Wavre de 1625 à 1679. Acte du 11 juillet 1637.

[6] Rappelons que sous l’Ancien Régime, la femme mariée est considérée mineure, sous la tutelle de son mari. Elle est émancipée par le veuvage.

[7] A la campagne, la richesse est dans la terre, les bâtiments de ferme ne sont qu’un accessoire nécessaire.

[8] Marie-Lou Questiaux-Claude, Wavre, Cornélis Hulet, notaire de 1625 à 1679, 1999, Wavriensia 48, p. 122.