Les propriétaires 7

IV Les Hulet

Les HULET [1], dont le nom initial est HUWELET, seraient originaires d’Ottignies. Deux branches de cette famille sont liées à l’histoire de la cense Vlemincx de Folx-les-Caves : celle descendant de Costin Huwelet et l’autre de Denys Huwelet. Ils pourraient être frères, fils de Laurent, mais il n’y a pas de preuves directes sur cette fratrie.

 

Il y a peu à dire de la branche descendant de Denys, si ce n’est qu’Antoine Hulet, sergent major époux de Catherine de la Bawette, qui participa au partage de la cense de la Bawette en 1637, en faisait partie.

La première branche commence par Costin HUWELET, bourgeois de Bruxelles en 1539, en 1547[2] censier de la cense des Templiers à Wavre. L’acte de bail indique que son épouse serait Catherine FRÉRART.


[1] E. de Buisseret et P. De Tienne, Étude sur les Hulet du Brabant Wallon, Brabantica VI, pp. 47-64.

[2] E. de Buisseret et P. De Tienne, op. cit., p. 48. lls citent comme référence un acte du SAL 7834, que je n’ai pas retrouvé.

En fait, il y a beaucoup d’incertitude sur la famille de ce Costin. Un acte nous éclaire partiellement. En 1545,[1] Costin Huwelet, fils de Laurent, émancipe ses enfants : Étienne, Arnould, Charles, Paul, Catherine et Anne.

Jehan HUWELET, époux de Marguerite de la Bawette, n’est pas cité dans l’acte d’émancipation de 1545. Il devait être majeur à cette date [2]. En 1548 [3], il avait loué la cense de Wavre de Pierre de la Bawette. Deux ans plus tard, Robert de Huy, lors du don de sa cense de Folx-les-Caves à Catherine de Huy, épouse de Pierre de la Bawette, lui loue cette cense. Il décède avant 1565, date à laquelle Marguerite de la Bawette est dite veuve.

[1] SAL 7438, f° 222 r°

[2] Ph. Godding, op. cit. p. 72. À partir du XVIe, l’âge de majorité serait fixé à 25 ans.

[3] SAL 8250, f°18 r°.

Ils eurent comme fils Jean Philippe HUWELET, époux de Jeanne Adrienne Van BOUCHOUT ; nous le connaissons comme notable à Louvain où il fut enterré en 1618 à l’église Sainte-Gertrude. Il est cité avec son fils Charles, par Pierre Divæus ; comme membre du Lignage de Rode à Louvain [1]. Cette appartenance au lignage de Rode est confirmée au Fonds Héraldique [2], qui en donne les armes.


[1] P. Divæus, Opera Varia, édition 1757, p2. de Buisseret et De Tienne font remarquer: “Ses notes généalogistes sont fantaisistes : selon lui Charles serait frère, et non fils, de Jean-Philippe ; les dates de leurs activités administratives auraient pu lui donner à réfléchir. ».

[2] AGR, Fonds Héraldique n° 198, p. 43.

Parmi leurs enfants, joueront un rôle dans l’histoire de la cense Vlemincx. : Charles HULET, époux d'Isabelle HAVENS et Catherine Hulet, épouse de Gilles de SMET.

Divæus indique « Charles licencié en droit, fut juré de Louvain de 1619 à 1622, échevin en 1624 et nommé la même année secrétaire de la ville (de Louvain) ». Le 4 mars 1631, il épousa en l’église Saint-Pierre à Louvain Elisabeth Havens.

Les époux Charles Hulet et Isabelle Havens ont été enterrés dans l’église abbatiale de Sainte Gertrude à Louvain. Leur pierre tombale, disparue, a été décrite par van den Leene [1] .


[1] van den Leene, Théâtre de la noblesse du Brabant, Mercedes d’honneur et de Noblesse dans le duché de Brabant,1705, pages non numérotées.


Le 5 février 1644, Charles Hulet décède sans descendance. Son testament [1], daté du 31 janvier 1644, fait de son épouse, Jeanne Isabelle HAVENS, son héritière principale. Celle-ci gérera les biens de Charles jusqu’à sa mort, qui arrivera en 1661. Après sa mort, ses biens devront revenir à la famille de Charles Hulet ; en particulier ceux à Jauche et Folx devront revenir à maître Henri Fabri, notaire à Wavre, qui était son cousin germain. Sa sœur Catherine Hulet avait épousé Gilles de Smet, dont l’origine est inconnue. Ce n’est pas étonnant :« de Smet » est le nom le plus courant en Belgique [2]. C’est un nom de métier très répandu : forgeron en vieux néerlandais Ils eurent comme fils Henri de Smet qui latinisa son nom en Fabri. Il était ce notaire à Wavre [3].

Au décès de Isabelle Havens en 1661, le notaire Henri Fabri était déjà décédé, le 21 octobre 1658. La part de la cense à Folx-les-Caves, dont il aurait dû hériter, passa directement à ses enfants.

 

Le 12 mai 1665, les enfants[4] de Henri Fabri vendent leur part à François Paheau, jadis bourgmestre de Namur, et son épouse Anne de Linchamps. Cette vente avait été passée à Wavre, devant le notaire Cornelis Hulet. Le 19 novembre 1665 [5], Cornelia Fabri, veuve de Michel van Zuene, approuve cette vente, devant le notaire van Heusden de Louvain.

 

En 1699, des de la Bawette, héritiers de Catherine de la Bawette, avaient vendu leur part de la cense à Anne Thérèse de Vos, belle-fille de François Paheau.

 

Pour les deux cas, la vente est liée au nombre des héritiers vendeurs : en 1675, cinq Fabri pour la vente de la part Hulet à François Paheau ; en 1699, trois de la Bawette pour la part de la Bawette à Anne de Vos. Il s’agirait chaque fois d’une sortie d’indivision.

La cense de la Bawette réunifiée ne restera pas longtemps dans les mains de la famille Paheau, car les deux filles d’Anne Thérèse de Vos, suite à leurs mariages, la revendront en 1748 à Philippe François Boucqueau, dont la fille épousera un Vlemincx.


[1]  Il teste devant le notaire Nicolas van der Vorst, notaire à Louvain. L’original est perdu, mais une copie se trouve aux Archives de l’église Ste Gertrude à Louvain, n°177.

[2] J. Germain et J. Herbillon, Dictionnaire des noms de famille en Wallonie et à Bruxelles, 2007, p.820.

[3] Ses archives sont perdues. J’ignore quel est son lien de parenté avec le notaire Antoine Fabry qui instrumenta à Wavre de 1636 à 1671.

[4] Il s’agit d’Antoine Fabri, prêtre persona de Genval, Marie Fabri veuve de Jean Lints, en son temps bailly de Rixensart, Antoine de Saincte avec Anne Fabri, sa compagne, et Nicolas van Zuene procureur postulant au conseil de Brabant agissant aussi pour sa fille Jeanne Marie van Zuene.

[5] NGB 14038, Notaire van Heusden Antoine, acte du 19 novembre 1655. Cet acte est la preuve de la vente faite le 12 mai 1665 à Wavre, que je n’ai pas retrouvée dans les minutes du notaire Hulet conservées aux AELLN.