L'enquête

L’enquête se poursuit.

Barbe Soulet avait accusé Colon et Rouchard d’avoir commis un vol en argent comptant à l’abbaye de Boneffe. L’enquête à l’abbaye montre que cette accusation n’est pas fondée. En septembre 1768, à Huy, les enquêteurs visitent le « cadavre d’un homme trouvé noié dans la rivière de Meuse », et apprennent « qu’à environ un lieue audessus de la dite ville, il y a des fosses de houille et terrehouille aux lieux de Bashoha et Javat. ». En décembre 1768, d’autres visites à Huy ne donnent rien, si ce n’est que l’endroit où se trouvent les fosses à houille est fort suspect et sujet aux accidents et « que plusieurs personnes ny passoient pas de bon cœur. ».

Le 26 novembre 1768, les enquêteurs font rapport sur leurs visites des « souterrains nommés caves maceaux et tous les autres grands souterrains qui sont à foolx les caves, près de la maison de pierre colon ».

Leur rapport indique :« Nous déclarons que dans les sousterrains nommés caves maceaux, nous avons trouvé et reconnu qu’ils n’ont aucune correspondance avec les autres grands souterrains qui sont plus proches de la maison de pierre collon, que dans ces souterrains nommés maceaux il y a une grande quantité d’eaux qui parroit inevacuable, du moins sans de tres grands fraix, que nous avons parcouru et examiné le plus exactement qu’il a été posible les autres grands sousterains, que nous avons fait travailler et faire jetter de la terre hors de ceux qui nous ont parut les plus suspectes sans y avoir trouvé aucun corps de délit, sinon que nous avons remarqué dans plusieurs calfour de l’ancienne fiente de chevaux et meme de vache pourie, qu’au fond desdits grands souterains nous avons trouvés une très

grande quantité d’eau très clair, et autant que nous avons pu reconnaitre nous avons vu qu’il doit encore y avoir d’autres sousterain audella des dites eaux, nous avons aussi trouvé en approchant des dittes eaux une grande quantité de pats de chevaux qui sambloient indiquer qu’on menoit les chevaux boir aux eaux qui se trouvent dans les grands sousterains et quant à la maison et aux batimens de Pierre collon, nous avons fait travailler à differens endroits dans la cave qui nous ont parus suspecte par de la terre remuée demême que dans l’écurie, dans lesquelles nous n’avons trouvés aucune espèce de corps de délit … ».

En résumé, rien de suspect : faire abreuver des chevaux et vaches dans un endroit où il y a de l’eau claire n’est pas un délit. Plus important, on n’a pas trouvé de communication entre l’habitation de Colon et les souterrains de Folx-les-Caves.

Les enquêteurs ne trouvent pas non plus la « femme nommée Ramelot, […] pour l’entendre selon des responsions de Marie Thirion. » ?

Divers habitants de Folx-les-Caves et environs (Wansin, Hannut, Forville, Wans, Dinant, Namur, Fleurus, Gosselies Dion-le-Val, Wavre, Tavier, Hanret,…) sont interrogés. Nous ne connaissons pas la teneur de leurs réponses, mais les enquêteurs les considèrent toutefois comme probantes.

Néanmoins, les accusés nient en bloc.

Le 13 février 1769, Pierre Colon est resoumis à la question rigoureuse, c’est-à-dire à la torture. Le 18, Marie Tirion est également soumise à la question. Tous deux continuent à nier.