Paroisse et curés 8

On y apprend qu’il est décédé le 26 mai 1653, à l’âge de 72 ans. Il est donc né vers 1581. Le répertoire des archives de l’évêché de Namur, datant de 1766, nous apprend qu’il a été nommé par les collateurs le 18 juin 1609.

C’est de cette époque qu’on trouve sa trace dans le registre paroissial de Folx-les-Caves. On y lit cette note [1]

« Copie d’un vieux registre baptismal, fait du tems m[aî]tre Florent Wery pasteur de Folx depuis 1609 jusqu’a l’an 1653, copie de mot a mot selon que les fragments ont été retrouvés, par moy J. Plisnier pasteur dudit lieu depuis 1753, commencé le 21 7bre [2] 1759. ».

Le premier acte date 19 mai 1609, un peu avant la nomination de Florent Wery. Le baptême est fait par Jean de la Croix, vice-curé. Ce Jean de la Croix était chapelain d’Autre-Église. On peut supposer qu’il assurait l’intérim à Folx-les-Caves avant l’arrivée du nouveau curé.

En 1618, il baptise Florence fille de Rençon Groetmanne. Le texte de l’acte est « Le 21 daout 1618 ont estéz batisés a Rencon Groetmanne deulx filles, la premier appellée Florence, le parin m[ait]re Flore[n]t Wery oncles desdittes filles […] ». On en déduit que les descendants [3] de Renier (Rençon) Grootman (Groetman) ont pour ancêtre les parents de ce Florent Wery.

Jacques Thomas, curé de 1654 à 1672

Ce curé ne nous est connu que par les registres paroissiaux.

La première mention, que j’en connaisse, date du 24 juillet 1654 quand il baptise à l’église de Folx-les-Caves Renier Burnicq, fils de Lambert et Gertrude Quertin. Il signe M[agiste]r Jacobus Thomas. Dans les registres, il préfère généralement porter ce titre plutôt que celui de « Pastor », c.-à-d. curé.

En juillet 1662, deux cloches furent baptisées.

La première était la cloche [4] décimale, refondue aux frais de Bernard Van der Hecken [5] abbé de Villers et du chapitre de Saint-Denis à Liège. Les parrains étaient le révérend seigneur Guillaume de Moulin [6] et la demoiselle Anne du Rousseau [7].

L’autre était un don des fidèles. Une des marraines fut Catherine de Cottereau de Westmal[8], baronne de Jauche.

Le dernier baptême qu’il administra date du 1er mai 1672.

[1] AELLN, Registre de baptêmes de Folx-les-Caves, 0148_000_00118_001_A_0149, pp. 79-81.[2] 7bre = septembre.[3] Dans ses descendants à Folx-les-Caves, on trouve des Burnicq, Mathy, Vlemincx, Becquevort, etc. A Folx-les-Caves, beaucoup de familles souches sont cousines.[4] La cloche décimale est la cloche principale d’une église, devant être payée par les décimateurs. Cette cloche avait pour première fonction de convoquer les fidèles.[5] Th. Ploergaerts & G. Boulmont, Histoire de l’abbaye de Villers du XIIe siècle à la Révolution, Nivelles 1926, p. 79. Bernard Van der Hecken fut abbé de Villers de 1653 à 1667. C’est sous son abbatiat que fut fondé à Louvain, en 1660, le collège de Villers. Ce bâtiment abrite actuellement les Archives de l’État à Leuven.[6] Je n’ai pu identifier ce « R[everen]dus D[ominus] Guillielmus de Moulin. »[7] E.de Buisseret & P. de Tienne, Intermédiaire des Généalogistes, n° 78, p. 388. Anne le Rousseau, fille d’Antoine le Rousseau, propriétaire, entre autres, de la cense de la Tour, entre Folx et Autre-Église et de la seigneurie de Heusbeck, située à Folx-les Caves. Je reviendrai plus tard sur cette seigneurie. Disons qu’il s’agit d’un « certain manoir en grandeur d’environ d’un bonnier ou souloit être une maison par les troubles brulée, maintenant devenu jardin, […] au village de Foulx devant le cimetière. »[8] Catherine de Cottereau de Westmael avait épousé en 1645 Guillaume II de Cottereau, baron de Jauche. Les de Cottereau avaient succédé aux de Jauche comme seigneurs de Jauche. En 1648, son mari avait acheté à Philippe IV d’Espagne la seigneurie de Folx-les-Caves.

Dans les registres de décès qu’il tient, il note différents évènements tragiques se passant à Folx-les-Caves et liés aux guerres de Louis XIV.

Durant la guerre de Hollande, en 1674, deux enfants de François Statte [4] et Barbe Le Clerque décèdent dans l’incendie d’une maison, brûlée par les Français.

Durant la même guerre, en 1676 [5], décède un enfant abandonné par les troupes hollandaises quand ils quittèrent leur campement à Folx-les-Caves aux environs du 5 septembre. Ces troupes faisaient partie avec d’autres allemandes et espagnoles de la « noble armée du roi catholique [6]». Cet enfant âgé de trois ans fut baptisé sous conditions par le curé Nicolas du Rieu, qui en fut le parrain avec Gertrude Sohier (x 1679, Namur, Gille Mathy, †1732 Folx-les-Caves).

En 1684, lors de la guerre des Réunions, Nicolas du Rieu enterre Mathieu Beaulieu, âgé de 9 ans, dont le père venait d’être tué par les Français à « Mont-Saint-Cualbert » (Mont-Saint-Guibert ?). La même année, Anne Gerardi est décédée, « au temps où les Français anéantissaient tout le Brabant et les autres provinces, sous un faux prétexte ».

Plus graves sont les événements durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg.

Le 21 septembre 1692, meurt Hubert Fabry, le jour où les Français ont ravagé les champs et les maisons. Ils l’ont abandonné nu sur une civière.

La même année, Gilles Mathy, pris en otage par les Français meurt dans une prison à Namur.

Le 28 janvier 1693, les mayeur et échevins font un recensement des consommations de bled par les habitants de Folx-les-Caves. La raison en est que Folx « at estez fouragez durant le siège de Namur et par après par les trouppes tant enenmies que confoederrees ». Les habitants sont obligé d’ « achepter tous leurs grains pour leur consomption et de leurs betailles. ». S’ensuit la liste des foyers de Folx-les-Caves et leur consommation. Au passage, on apprend que le « R[évéren]d pasteur du dit lieux et sa servande consomment quatre stiers de bled », qu’ils achètent à Tirlemont. On recense 37 ménages pour une population totale de 160 habitants.

Nicolas signale le décès de 15 personnes [7] entre le 24 août 1693 et le 5 novembre 1693, enterrées munies des sacrements. Il ajoute : « elles n’ont pu être ajoutées en détail, car j’avais mis en lieu sûr ce registre et que leurs fiches avaient été perdues dans le désordre de l’église. » Ainsi a pu être sauvé le registre paroissial de Folx commencé en 1655. Les ravages des guerres des XVIe et XVIIe siècles font qu’il n’existe quasiment plus d’archives de Folx-les-Caves antérieures à 1694.

[1] Matricule de l’université de Louvain, tome VI, 1651-1683. Depuis la fondation de Louvain en 1426, les professeurs et étudiants devaient se faire inscrire pendant la première quinzaine de leur séjour à Louvain. La plupart de ces registres d’inscription, dits matricules, ont été conservés, ou du moins reconstitués. Depuis la fondation de l’université jusqu’à sa fermeture en 1797, seule manque la période de 1569 à 1616.[2] AEvN, Repertoir general de tous les papiers qui se trouvent au greffe des cours spirituelles du diocese de Namur …. et approuvé par décret de Sadite Majesté du 8 février 1766, n°39.[3] Idem.[4] Dans les registres de baptême de Folx-les Caves, le couple François STATTE ( = Stas, Stats, Stat) – Barbe LECLERQ (le Clerq, le Clerque) a cinq enfants baptisés.[5] Et non en 1670, comme l’écrivent Tarlier et Wauters.[6] Le « roi catholique » était le roi d’Espagne.[7] Il s’agit de Marie Petre, Guillaume Michotte, Barbe de Stat, Marie Delvaux, Catherine Cerpion, Gerard Virlich, Walter Gobar, Henri David, Jeanne Crespin, Jean Bastin, Philippe Burnicq, André Hallet, Paula Polt son épouse, Geneviève Hallet leur fille et Jacques Hallet du domaine du seigneur de la Motte. Le seigneur de la Motte était à cette époque Guillaume le Rousseau.»