Où se trouvait leur habitation ?

L'habitation de Pierre Colon aurait communiqué avec les Grottes, ce qui lui permettait de s'y cacher. Où se trouvait-elle? A cette époque, il n'y avait pas de plan cadastral. Pour la situer, examinons le plus ancien plan connu de Folx-les- Caves: celui de Villaret, daté de 1746 environ et la vue par satellite de 2015.

J'y ai indiqué les localisations que j'estime confirmées.

Sur les deux vues, on distingue

· en A, la cense de la Tour qui s'appelle actuellement la cense de la Vallée

· en B, la cense Vlemincx, qui en 1746 appartenait au comte de Glimes de par son épouse Thérèse de Paheau

· en C, la cense des Caves; sur la vue aérienne actuelle, il n'y plus qu'un champ.

· en D, la Croix de Chaudé [1], avec le second terrain de Pierre Colon.

· en E, le bois des Caves [2], qui en 2015 a disparu.

Cette cense des Caves était-elle bien la maison de Pierre Colon, dont la communication avec les caves lui permettaient de se cacher?

Récapitulons ce que nous savons de cette maison.

Nous avons la position de celle-ci lors de la vente judiciaire de 1769 : "Premièrement s'expose une pièce de terre ou closière scituée audit Folx les Caves sur laquelle est placée la maison dudit Pierre Collon, présentement rasée après l'exécution par ordre du Sgr Comte de Berlaymont, …., contenante vingt neuf verges une petite et demi… , mais telle que ledit bien se trouve joignant vers Louvain (à l'ouest) au ruisseau (la petite Gette), daval (au nord) vers Meuse (à l'est) à la commune des Caves, damont (au sud) aux Srs Boucqueau et Mathieu."

Cette position correspond à la cense des Caves sur le plan Villaret.

En 1750, lors de la vente par François Collon à Pierre Collon et son épouse Marie Thirion d'une maison, on lit "une maison et autres batimens en dependants jardin et ahaniere contenante ensemble environs trente verges grande sous Folx proche des Caves, damon à St-Denis, daval et vers la Meuse a la commune, et vers Louvain à la Riviere le S r Boucquaux."

On retrouve bien le terrain vendu en 1769, et les mêmes voisins : Mathieu était le fermier de St-Denis. Le Sr Boucqueau n'est plus d'aval mais vers Louvain. Disons qu'il était au sud-ouest.

En 1730 [3], lorsque Henri Colon (le père de Pierre Colon) vend sa part dans la maison héritée de leurs parents à son frère François: " une maison estableries et six journaux d'ahanière où la dite maison et scituée audit Fooz au lieu dit aux caves joindant d'un coté à la commune, du deuxieme a madlle Paheau: la riviere entre deux, et du troisieme au chapitre de St Denis en Liège, item dans vingt six verges grandes proches de la Croix des Chaudées audit lieu joindant d'un costé a la dite madlle Paheau, du deuxieme au Sr Lathuy et du troisieme au pasteur dudit Fooz…". Plus loin, on apprend qu'il y a deux maisons." desquels cent vingt sept escus quarante trois ont esté emploié par ledit Henry à la réparation de la dite maison proche les Caves à Fooz et vingt quatre patacons à l'edification de la maison erigée sur les vingt six verges cy dessus.."

[1] D'après l'étude faite par Didier Belin[2] Suivant le plan, ce bois avait environ 240 m de long sur 170 m de large. On est loin de la "forêt de Sherwood", décrite dans la légende, où le "Robin des Bois de Folx-les-Caves" se cachait pour détrousser le voyageur.[3] AELLN, GSN 441 Acte notarial du 3 janvier 1730 enregistré le 17 mai 1749 par la cour foncière de Saint Denis à Liège, au lieu de Folx.