La Belgique a été créée comme un pays neutre dont la neutralité est garantie par les grandes puissances. Elle sera respectée lors du conflit franco-prussien de 1870.
Le 4 août 1914, sous le prétexte d'une éventuelle entrée d'une armée française en Belgique et en suivant un plan préparé de longue date, l'armée allemande envahit le territoire. Le 16 août, les derniers forts de la défense de Liège tombent et le roi Albert Ier ordonne aux troupes de se retirer sur la forteresse d'Anvers. Puis après avoir subi un bombardement intense pendant un mois, l'armée se replie vers Ostende et se retranche derrière l'Yser. L'ouverture des écluses par les Belges, inonde 25000 hectares de terre et crée ainsi une zone qui empêche les attaques allemandes et permet à l'armée de se réorganiser et de se renforcer.
Elle tiendra ce bout de terre belge pendant quatre ans sans jamais se laisser entraîner dans les offensives si inutiles et si meurtrières des Français et des Anglais. L'occupation de la Belgique a été très dure et 120000 ouvriers ont été déportés en Allemagne.
L'entre-deux-guerres
Lors des premières élections d'après-guerre et l'application du suffrage universel, les catholiques perdent leur majorité absolue. Le POB devient le Parti Socialiste Belge. La répartition des sièges au parlement montre la montée en puissance de celui-ci : 73 catholiques, 70 socialistes, 34 libéraux.
Pendant toute la période de 1920 à 1940, le pouvoir devra donc être partagé et le gouvernement sera toujours le résultat d'une coalition.
Petit à petit, une législation sociale se met en place. L'économie connaît une croissance très importante jusqu'au krach boursier de 1929. Fin 1930, 20 % des ouvriers et employés sont au chômage. En 1935, après une dévaluation du franc belge, la situation économique s'améliore.
Cette situation économique précaire et la montée du problème linguistique va créer un climat favorable à la montée de deux partis extrémistes de droite et la création du Parti Communiste.
Après les élections de 1937, les Rexistes (parti extrémiste francophone populiste issu du catholicisme) obtient 16 sièges au parlement. Le VNV (Vlaams Nationaal Verbond parti nationaliste flamand) en obtient également 16 et les communistes 9. Le grand perdant est le parti catholique.
La loi de 1921 a rendu obligatoire l'emploi du flamand dans les administrations locales en Flandre. En 1930, l'université de Gand devient unilingue flamande. En 1932, la langue de la région est imposée dans les enseignements primaire et secondaire sauf à Bruxelles où le choix est laissé aux parents. L'idée du fédéralisme se développe. En 1931, un député flamand avait proposé une loi tendant à l'instauration d'un état fédéral composé de la Flandre et de la Wallonie. En 1938, c'est au tour d'un député socialiste liégeois de proposer un état fédéral composé de la Flandre, de Bruxelles et de la Wallonie.