Les noms de la ferme 2

En 1699, lors la vente de la ferme [1] par les héritiers de la Bawette à Anne de Vos, veuve d’Albert de Paheau, il est indiqué : « leur cense, tenure et pourpris avec les terres et pretz y annexés situez soubs la jurisdiction de Folx et aux environ consistant en quarante bonniers ou environ, tels que N. huart et autres les ont tenu en ferme, et tel que feu le Sr Charles de la Bauwet père grand au Sr comparant l’at herité de feue Damele Catherine de la Bauwet, vefve de feu le Sr sergeant major Hulet … ». La cense est définie par le dernier fermier et par une origine de propriété remontant à Catherine de la Bawettte (°1610, †1675) veuve de Charles Hulet.

[1] Notaire Jourdain, résidant à Bruxelles de 1695 à 1713.

En 1728, Catherine-Robertine de Paheau (°1696, † 1752) cède sa part de la ferme à sa sœur Anne-Thérèse (°1696, †1752) [1] en échange des prétentions qu’elle a sur la seigneurie de Villeret. La ferme est décrite comme suit : « la cense de Fooz en Brabant provenant de leur feu père et mère y compris bois bastiment terres prairies pourprises […]. A nouveau, la description est basée sur une origine de propriété. Mais dans la table des actes, le greffier a fait la mention suivante : « transport de la moitie parte de la Cense de la Bawette à folz au proffit de demlle therese paheau » ?

[1] GSN 438. Folx-les-Caves, Acte du notaire Hubert Jacquet.

En 1733, il y a une autre mention des courtils des biloques [1]: « Le sgr Comte de Glymes a titre de madelle son épouse fait raport de deux cortis dit au bilocque pres(en)t(e)m(en)t appliqué a leur pourprise gisant a fooz a la Cense de la Bawette sur lesquels sont deus 2 oisons et un stierson avoine. »

 

En 1738, on retrouve la même déclaration [2] : « Le Seigr comte de Glymes a titre de dame therese pahau son espouse par philippe pirmez son fermier, at fait rapport de deux cortil dit au biloque a present applicqué en leur pourprise, gisantes a foolz, que l’on dit vulgairement la cense de la bawette, ioindant a un preyt qui souloit etre werichet de fooz et de tous austre costez aux heritages dud(i)t Seig(neu)r, sur lequel est deuz aud(i)t iour st bartholomé deux oysons ».

 

En 1768, lors l’enquête à charge de Pierre Colon, le maïeur de Folx-les-Caves, Jean-Lambert de Hemptinne, requiert les commissaires de se transporter au village de Folx-les-Caves et d’interroger le Sr Boucquiau fermier propriétaire de la cense nommée vulgairement Paheau.

 

La première mention officielle de « cense Vlemincx » que je connaisse est très tardive : en 1969, lors de la vente de la ferme, elle est appelée dans l’acte du notaire Dupont « Cense Vlémincx ».

 

Sur les cartes, les informations sont imprécises.

 

Vers 1777, sur la carte Ferraris, la « cense Boucquiaux » est indiquée à l’emplacement de la ferme Mathieu, qui est la ferme construite sur la terre appartenant au chapitre Saint-Denis à Liège.

 

Sur l’atlas des Chemins Vicinaux datant d’environ 1841, on lit « ferme Vleminckx ».

 

Sur la carte Vandermaelen (ca 1848), « Fme Lenuick ».

 

Sur le plan ING, version 2006, le nom qui apparaît est « ferme de la Brasserie ». Cette appellation est étonnante. Le nom de la rue de la Brasserie se réfère à la brasserie de Folx-les-Caves qui se trouvait sur la rive gauche de la Petite Gette et qui appartenait à la cense de la Tour, aujourd’hui ferme de la Vallée. Cette fausse appellation est reprise dans le Patrimoine architectural et territoires de Wallonie [3].

[1] AEG, Fonds Desmanet de Biesme n° 1136

[2] GSN 5085, Jauche, p. 226.

[3] Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Hélécine, Orp-Jauche, Perwez et Ramillies, Mardaga, 2006, p. 68.