L'apport essentiel de la Révolution française n'est pas politique. En effet, les grands idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité défendus dans les premiers temps de celle-ci, seront bien vite oubliés. Son grand apport, et sa principale qualité, est d'ordre scientifique et administratif. En effet, les différentes classes de la société étaient soumises à un système de lois compliquées et appliquées différemment en fonction de la place de chaque individu.
En faisant table rase de cet enchevêtrement de lois et de coutumes, la Révolution a autorisé la création de codes plus logiques, plus simples et plus égalitaires. Ces lois reprises dans ce que l'on a appelé le code Napoléon, sont, en partie, toujours d'application. La liberté de recherche jusqu'alors limitée par les superstitions et la religion catholique dominante, va permettre un épanouissement dans le domaine scientifique.
La science va créer des unités de mesure plus claires et administrativement applicables dans l'ensemble des territoires dépendant de la France. Cela va se concrétiser sur un concept simple : la création du mètre (du grec metron "la mesure") et l'utilisation de la base 10.
Le 26 mars 1791, il est défini par l'Académie des sciences comme la dix-millionième partie d'un quart de méridien terrestre. En 1983, il représente la distance parcourue par la lumière en 1⁄299 792 458 de seconde dans le vide.
Les unités légales sont, pour la longueur, le mètre (1 m), pour l'aire, le mètre carré (1 m²) et, pour le volume, le mètre cube (1 m³). Ceci permettra dorénavant dans tous les pays qui les utiliseront de parler de la même chose. L'unité de masse, le gramme (du grec grammas "le petit poids"), est définie à l'origine comme la masse d'un cm³ d'eau pure.
Les mesures de longueur d'ancien régime
Il n'y a aucune mesure commune et pour se comprendre, il fallait toujours préciser de quoi on parlait.
Les mesures font d'abord référence au corps humain : le pied, la coudée, le doigt, le pouce. Au fur et à mesure des échanges, on est arrivé à un consensus pour savoir du pied de qui on parlait. Dans l'empire romain, d'après deux règles graduées retrouvées, le pied représentait 296,3 mm et était divisé en 16 doigts.
A la disparition de l'empire, les choses vont se gâter. La division du pouvoir va entraîner une disparition de l'unité. On utilisera toujours les mêmes mots pour définir les mesures mais elles ne représenteront plus les mêmes valeurs.
L'unité principale de longueur est la toise de 6 pieds.
Liège, Limbourg, Namur, Luxembourg : on utilisait le pied de Saint-Lambert qui se divisait en 10 pouces, divisés en 10 lignes valant chacune 10 points.
Bruxelles : le pied était de 11 pouces et le pouce de 11 lignes.
Tournai : le pied était de 11 pouces de Paris, le pouce de 12 lignes, la ligne de 12 points
Pour les étoffes, on change de système :
L'unité est l'aune de 16 tailles. La taille représente plus ou moins 43 mm.
Brabant : 2 pieds, 5 pouces, 6 tailles Liège : 2 pieds, 2 pouces, 5 tailles
Les mesures itinéraires
La lieue à 1000 verges : elle valait 5515 m à Louvain et Bruxelles et 4668 m à Liège. La lieue commune de France était de 2281 toises soit environ 4445 m. La lieue marine était de 5555 m et demi.
Les mesures agraires
L'unité est le bonnier de 400 verges.
A Bruxelles, Louvain, Namur, Nivelles, le bonnier était de 4 journaux ou 400 verges carrées. A Liège, Huy, Verviers, le bonnier de Saint Lambert était de 4 journaux ou 20 verges grandes de 20 verges petites. Dans le Luxembourg, le journal de Saint Lambert était de 160 verges carrées.
Les mesures de longueur et agraires à Namur
Le pied de Saint Lambert : 291,779 mm soit 29,2 cm. Il chaussait du 45 ½.
Le pouce : 29,2 mm soit 2,92 cm
La ligne : 2,918 mm soit 2,9 mm
Le point : 0,2918 mm soit 0,3 mm
La toise : 1750,64 mm soit 1,75 m
Le pied de Namur : 294,763 mm.
Le côté de la verge carrée fait 16,5 verges.
La verge carrée : 272,25 pieds carrés soit 23,6545 m²
Le bonnier de 400 verges ou 4 journaux : 9461,8 m² soit 94 a 62 ca
Le journal : 23 a 65 ca