Petite commune 02

On commence par les notables.

"Prismes le S[ieu]r Joseph Plisnier[1] pasteur, Rogier Plisnier, Marie Manry Jenne sa servante Pierre Granet Jean Rousseau, Barbe Alglave Marie Anne Grave ----------------------8 p[er]sones

en bled -----------------------------40 str[2]s

en froment -------------------------8 strs

en orge ----------------------------40 strs

Madame Paheau[3], Catherinne et Therese Paheau, Françoise Wilmar sa servante, -----------------------------------------4 p[er]sones

en bled -----------------------------6 strs

en froment -------------------------8 strs

en orge ----------------------------16 strs

espeaulte --------------------------60 strs

Amand Pepin[4] Jenne Delsau sa femme, Jean François, Amand Joseph, Jenne, Albertin, Marie

Josephe, Jenne Josephe Pepin ses enfants, Jean Dechenne berger Renier Soulet, Jean Binar, Dieu-donnée Deben et Elisabette ses servantes, Ignace Soulet porchez ---------------------------13 p[er]sones

en bled ----------------------------------20 strs

Plus loin viennent les pauvres, dont :

Simeon le Colon[2] et Magrite Huar sa femme Baptist Colon son fils ----------------------------3 p[er]sones

n ayant aucuns grains.

[1] Joseph Plisnier, 1667-1762. Curé de 1701 à 1753. Sa pierre tombale, pratiquement effacée se trouve à l'extérieur de l'église de Folx-les-Caves, devant la tour.

[2] stiers : mesure de capacité dite setier ou boisseau vaut un huitième de muid, soit 30 litres.

[3] Anne Therese de Vos, ca 1654 - < 1722, épouse de Albert de Paheau. Originaire d'une famille riche de Nieuport en Flandre; elle racheta la cense de la Bawette aux héritiers del Bawette. Cette cense est connue actuellement comme ferme Vlemincx, située 6 et 8 rue de la Brasserie.[2] Simon Colomb, †1726 Folx-les-Caves, grand-père de Pierre Colon, le bandit légendaire de Folx-les-Caves.

[4] Amand Pepin, † > 1712, censier de la cense de la Tour, actuellement 10 rue de la Brasserie à Folx-les-Caves

[5] Simon Colomb, †1726 Folx-les-Caves, grand-père de Pierre Colon, le bandit légendaire de Folx-les-Caves

A partir de 1693, les recensements se font avec décompte nominatif des habitants.

Aux XVe et XVIe siècles la population n'est que d'une centaine d'habitants; 150 environ au début du XVIIe siècle. A partir de 1750, il croît régulièrement pour atteindre 620 habitants dans le dernier quart du XIXe siècle. A ce moment, l'industrialisation et l'implantation du chemin de fer commencent à vider les campagnes. A partir de 1990, la population décroît rapidement pour atteindre environ 500 habitants en 1989. Depuis lors, le mouvement s'est inversé: la population urbaine aisée revient vers les villages; de nouveaux lotissements sont construits. Actuellement (2017), la population de Folx-les-Caves est de 765 habitants.

Folx-les-Caves, en Hesbaye

Ce qui marque le plus le caractère de Folx-les-Caves, c'est sa position en Hesbaye.

Cette région est une des plus fertiles de Belgique: Dans l'introduction au "Dénombrements de Foyers en Brabant", Joseph Cuvelier écrit: "Enfin, la partie méridionale du duché, le Brabant Wallon, avec son gras limon d'argile fut de tout temps une vraie terre d'élection de l'agriculture…En 1829 encore, Quételet constate que l'on rencontre dans la province d'Anvers 72,000 hectares de terres incultes et 197,000 hectares de terres cultivées, tandis que dans le Brabant méridional (aujourd'hui notre ancienne province de Brabant) il n'y a que 1,300 hectares de terres incultes contre 316,000 hectares de terres cultivées. En parlant de la Hesbaye brabançonne, Louis-Gustave Doulcet de Pontécoulant[1], préfet du département de la Dyle de 1800 à 1805, aurait écrit "Sur quelque point que se porte la vue, partout on découvre des champs couverts des plus riches moissons, des prairies fertiles, des fermes propres et commodes, tantôt isolées au centre de leur exploitation, tantôt rassemblées en hameaux, en villages…".

Cette richesse agricole avait son revers. Joseph Cuvelier poursuit[2]: "La fertilité du sol du Brabant Wallon, cause première de sa prospérité et de son développement, provoqua bientôt les misères sans nombre qui s'abattirent sur cette région. En effet, grâce aux richesses naturelles du pays où les armées trouvaient toujours le moyen de s'approvisionner largement, grâce aussi aux routes meilleures que dans le reste du duché, la partie romane fut constamment le séjour de prédilection des troupes. Aussi, dès le XVe siècle, les pouvoirs publics la firent-ils bénéficier d'un régime de faveur au point de vue de l'impôt… Les agriculteurs n'avaient plus, en temps de guerre, le courage de cultiver leurs terres, persuadés qu'ils n'en récolteraient pas la moisson.


[1] Claude Bruneel et al., Architecture rurale de Wallonie Hesbaye Brabançonne et Pays de Hannut, Mardaga, 1989, p. 30.[2] J. Cuvelier, op. cit. , p. XXVIII.