Le ton monte chez EADS, extrait de la tribune du 11 mars 2011

Post date: Mar 13, 2011 7:19:19 AM

    Les négociations salariales, qui débuteront fin mars chez Airbus, s'annoncent déjà tendues. La faute à Aerolia, filiale d'EADS dans les aérostructures (fuselage, pointe avant) et dont les activités étaient auparavant au sein d'Airbus.

    Le puissant syndicat FO de l'avionneur toulousain ne décolère pas au vu des résultats des négociations chez Aerolia, considérée comme la petite soeur d'Airbus, où la direction n'a accordé qu'une augmentation globale de 2,6% à ses salariés. Pas assez, tonne FO Airbus, qui en revanche se satisfait de celle chez Sogerma, une autre filiale aérostructure d'EADS (2,8%) en raison de ses difficultés récentes. FO plaide pour une hausse de 2,8% chez Aerolia, ce que la direction d'EADS refuse.

    Seule la CGC a signé pour les cadres et va le faire pour les non-cadres (11% de représentativité) alors que la CFDT hésite et la CGT est contre. La fin du feuilleton est attendue pour lundi, date butoir de signature.

Politique très injuste

    "Avec Aerolia, EADS veut tirer vers le bas les hausses salariales dans le groupe, notamment chez Airbus, déplore FO Airbus. EADS veut faire du low cost en France avec Aerolia qui va décrocher de la politique sociale d'Airbus. C'est aussi une politique très injuste pour les ouvriers par rapport aux avantages des 480 hauts cadres du groupe".

    Le syndicat fait aussi état de hausses salariales de 3% chez Renault, Peugeot, Labinal (Safran). Du coup, un atelier de mécanique d'Aerolia est en grève illimitée à Méaulte et commence, selon FO, à bloquer des pièces essentielles à la fabrication des pointes avant. Enfin, il appelle à une grève vendredi sur tous les sites d'Aerolia.

    Côté direction, on avance que des propositions complémentaires à la hausse salariale de 2,6% ont été faites aux syndicats : cinquante embauches et 20% de promotion supplémentaires, revalorisation de la prime de transport. D'une façon générale, la direction de EADS ne cache pas que les négociations sont et seront compliquées dans le groupe : dans un certain nombre de filiales (Cassidian, Eurocopter et Astrium), il est prévu en 2011 des élections professionnelles, propices aux surenchères. "Lors de ces discussions, nous tiendrons compte de la situation économique de chaque filiale et nous avons la volonté de parvenor partout à un accord par la négociation", précise le directeur des relations sociales de EADS, Frédéric Agenet.

Michel Cabirol, Isabelle Moreau, Sara Sampaio et le service entreprise de La Tribune - 11/03/2011, 20:10