édito de Stéphane CARRE du 30/11/2018

Bonjour à Toutes et Tous,

Voici mon diagnostique pour la situation des gilets Jaunes.

Macron et son Gouvernement est le seul Président qui a tué tout interlocuteur ( Syndicats salariés et Patronats ) et toutes oppositions politiques alors voilà mon constat. 

Il faut qu'il assume, écoute et agisse très vite.

Le mouvement des gilets jaunes, à l’origine d’une pétition, prend de l’ampleur. Nous comprenons ce mouvement citoyen qui exprime un mécontentement juste, lié au départ à l’augmentation des taxes du carburant et à la question du pouvoir d’achat. Depuis, malgré les demandes de ces manifestants pour que n’interviennent pas les partis politiques et les organisations syndicales, des partis politiques tentent tout de même de récupérer ce mouvement.

Malheureusement, le samedi 24 novembre des individus ont commis des actes de violence sur l’avenue des Champs-Elysées. Des actes non voulus par les gilets jaunes qui sont dans un mouvement pacifique.

Pour notre part, nous condamnons ces actes de violence et ces débordements. Ce qui est certain, c’est que ce gouvernement et depuis plusieurs mois, et à force de rester sourd aux revendications des organisations syndicales, s’enferme dans des risques de mouvements non contrôlés et non encadrés. Il est vrai, qu’à force de mépriser les corps intermédiaires, les risques seront de plus en plus nombreux. Les responsables sont donc bien celles et ceux qui restent sourds aux revendications des organisations syndicales.

Nous constatons que sur l’ensemble du territoire, les demandes des gilets jaunes sont de plus en plus nombreuses et différentes parfois de celles évoquées au départ sur l’augmentation du carburant et du pouvoir d’achat. Le gouvernement a essayé d’obtenir des « porte-paroles » des gilets jaunes, mais des gilets jaunes qui ne se reconnaissent pas dans ces porte-paroles, ce qui prouve que lorsque des mouvements ne sont pas encadrés, il est difficile de se coordonner.

Nous partageons les demandes des gilets jaunes en lien avec les taxes injustes sur les carburants qui aboutissent à la baisse du pouvoir d’achat et avec des fins de mois difficiles pour les bas salaires. Mais nous aurions préféré que les gilets jaunes soient avec les organisations syndicales lors des manifestations liées aux revendications du pouvoir d’achat et de la remise à plat d’une fiscalité plus juste.

Notre Confédération revendique, à juste titre, la généralisation de la prime de transport et un moratoire des taxes. Le gouvernement fait en sorte que les entreprises soient de plus en plus productives et compétitives en taxant moins le coût du travail. Il faut que ce gouvernement comprenne aussi, que taxer celles et ceux qui se rendent au travail, c’est taxer celles et ceux qui créent la richesse de notre économie et des entreprises. De plus, il convient de trouver des solutions pour les retraités et les chômeurs qui subissent également ces augmentations de taxes.

Le 27 novembre, dans le cadre des annonces pour la transition énergétique et après avoir installé le Haut Conseil pour le climat, le président de la République n’a pas fait d’annonce immédiate pour répondre aux demandes des gilets jaunes, il a laissé entrevoir une possibilité d’un mécanisme pour réduire la fiscalité sur les carburants. Nous constatons qu’il reste à nouveau sourd à leurs demandes. De plus, il a annoncé d’ici 2035, la fermeture de 14 réacteurs nucléaires sur les 58 que compte le parc français. Nous attirons son attention sur le fait que des emplois sont liés aux secteurs du nucléaire et à l’indépendance de la France pour le réseau électrique, qui sera, si ces annonces vont à leur terme, dans l’obligation d’importer de l’électricité pour répondre aux besoins énergétiques de la France. Nous demandons au président de la République de revenir sur ces décisions qui pourraient avoir une incidence sur le coût de l’énergie et sur le pouvoir d’achat.

Pour conclure sur le mouvement des gilets jaunes, tout en les soutenant, nous les appelons à nous rejoindre en adhérant, en appuyant et en défendant les revendications de FO sur la question centrale du pouvoir d’achat et d’une fiscalité plus juste.