Le Medef se lâche, FO Métaux aussi

Post date: Oct 10, 2014 1:55:22 PM

HÉDITO FRÉDÉRIC HOMEZ

Secrétaire général de FO MÉTAUX

Dans un contexte économique difficile pour la France, et d’abord pour certains secteurs industriels,

 il ne faudrait pas, selon une partie du patronat, être trop revendicatif !

Les organisations syndicales doivent, à en croire le Medef, se montrer raisonnables ;

qui plus est, elles doivent accepter les réformes liées à l’austérité et les idées les plus saugrenues de cette instance patronale.

 

Certaines organisations syndicales se pâment en entendant ce chant des sirènes patronales libérales,

et plus particulièrement l’une d’elles, au nom d’un pseudo réformisme qui n’en est pas un,

à partir du moment où il n’y a aucune contrepartie pour les salariés. D’ailleurs, notre regretté camarade et ami André Bergeron,

ancien secrétaire général de notre confédération de 1963 à 1989, à qui nous rendons hommage dans ce journal,

et pour qui le vrai réformisme avait un vrai sens, celui de la pratique contractuelle apportant un plus aux  salariés,

avait trouvé la bonne formule quand il parlait de la CFDT : « Il ne s’agit pas d’une organisation syndicale, mais plutôt d’un parti syndical ».

Pour ces patrons et ce parti syndical, voire pour d’autres organisations syndicales,

la pratique contractuelle et conventionnelle ainsi que « le grain à moudre » cher à André Bergeron et à FO,

ce serait fini ! Mais c’est sans compter sur FO Métaux, qui incarne et continuera d’incarner cette ligne et cette formule.

Il n’y aurait plus « de grain à moudre » ? Pourtant, au regard de ce que revendiquent le Medef et la CGPME,

pour eux il y en a, mais ils ne sont pas raisonnables. Nous le constatons au travers de leurs propositions provocatrices,

 ils essayent non pas de moudre, mais plutôt de presser comme des citrons les acquis des salariés,

 tout en remettant en cause le Code du travail et le système de protection sociale.

 

 

Le Medef et la CGPME voudraient :

 

1. Supprimer deux jours fériés et accoler les autres à des week-ends pour gagner des journées de travail,

alors que nous avons plus de 3,4 millions de chômeurs ;

 

2. Remettre en cause la durée légale des 35 heures et écraser la hiérarchie des normes déjà fortement mise à mal ;

en effet, le principe de faveur qui est le plus favorable aux salariés n’a plus selon eux de raison d’être ;

 

3. Instaurer un sous-smic pour les populations dites difficiles et en recherche d’emploi ;

 

4. Instituer des contrats de projet ou des contrats de croissance qui, en fonction du contexte,

permettraient de se séparer plus facilement des salariés.

 

En opposition à ce délire patronal, ou « Gattazmania », FO Métaux revendique :

une opération du cerveau libéral du Medef,  avec en prime : dix semaines de congés payés, la durée légale à 24 heures, la retraite à l’âge de 40 ans, un Smic à 3 000 euros, un travail précaire pour les patrons libéraux, etc. Eh oui !, nous pourrions, tout comme le Medef, être dans l’absurde et l’irréel.

En finalité, ils cherchent quoi exactement ? Du rififi, des conflits, le renforcement des extrêmes.

Messieurs les libéraux, stop, halte, ça suffit !

FO Métaux dit non à la casse sociale et oui à la pratique contractuelle et conventionnelle qui apporte des garanties aux salariés et aux entreprises.

Nous voulons pour les salariés, comme pour nos enfants et les futures générations,

laisser un système social digne de ce nom, permettant à toutes et tous d’avoir des droits et de vivre correctement du fruit de leur travail,

tout en leur permettant l’accès aux soins, tout ceci préservant, de fait, la paix sociale en France.

 

Le lien utile: http://www.fo-metaux.org/Actualites/499