59. Y aún no se van
Et ils ne partent toujours pas
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Texte de l’auteur
Une énorme dalle est sur le point de tomber sur un groupe de personnes qui ne fait rien pour se mettre à l'abri. À première vue, il semble que ce comportement n'ait aucun sens, mais si l'on regarde les expressions des personnages, on voit que chacun suit sa propre voie et que la plupart ne se rendent pas compte du danger; un seul, le plus affamé, fait quelque chose pour éviter le malheur. Une femme, bien qu'elle semble sentir le danger, ne fait que mendier et semble penser: "cela va nous sauver".
Il y a toujours eu, et il y aura toujours, des personnes lucides qui servent de guide et avertissent des conséquences d'emprunter de mauvais chemins; c'est autre chose pour elles d'être entendues et surtout que leurs avertissements soient suivis. Un orgueil mal compris nous rend aveugles ou du moins myopes face aux "dalles" qui nous écraseront si nous ne restons pas sur leur chemin.
Nous pouvons tous passer par n'importe lequel de ceux *représenté dans l'imprimé, par des moments d'aveuglement, de passivité ou de lucidité, car il est très difficile de remarquer un état différent de celui dans lequel nous pouvons nous trouver.
La nature nous a fourni un système de défense immunitaire assez efficace contre les maladies physiques, mais elle semble avoir moins bien réussi à les prévenir de la cécité mental.
Commentaire de Goya
Celui qui ne réfléchit pas à l'instabilité de la fortune, dort paisiblement entouré de danger : il ne sait pas non plus comment éviter les dégâts qui menacent, et il n'y a pas de malheur qui ne le surprenne.