L’obscurité de la nuit avait fait place à la clarté de l’aube. Bientôt, une bataille féroce qui, nul doute, rentrerait dans les livres d’histoire, se déroulerait ici. Le général Adams n’avait cessé de penser à la bataille prochaine toute la nuit, s’en imaginant, encore et encore, le déroulement.

Avant de lancer l’attaque, il examina une dernière fois ses troupes avant le moment fatidique. Depuis les hauteurs desquelles il se trouvait, la scène était impressionnante.

D’un côté, les assaillants : avions, tanks, fantassins et pièces d’artilleries, massés hors de portée des tirs ennemis dans leurs retranchements; de l’autre, les lignes ennemies, fortifiées et remplies de soldats les défendant.

Soudain, des vrombissements approximatifs, marquant le décollage des avions, déchirèrent le silence. Sous le couvert des batteries d’artilleries, les troupes se mirent à avancer, lentement mais sûrement, en franchissant le No Man’s Land. La réplique fut immédiate et en un instant, les deux côtés étaient soumis à un barrage de tirs d’obus, alors que les fantassins, désormais à portée de tir, faisaient feu en rafale. Les pertes des deux côtés étaient considérables, mais les troupes continuèrent leur progression, lente mais implacable. Alors que la bataille faisait rage, la combinaison des déflagrations des obus, le vrombissement des moteurs et les cris des blessés résultait en un vacarme assourdissant.

À travers celui-ci, une voix tenta de s’adresser au général Adams, mais celui-ne s’en rendit tout simplement pas compte. Peu de temps après, une porte s’ouvre, quelqu’un descend les marches qui mènent à la cave.

De nouveau, la même voix, cette-fois plus claire, plus proche : « Adam, je ne te le répèterai pas, c’est le temps d’aller à table! » Dépité, celui-ci se résigna au fait que le reste de la bataille allait devoir attendre à plus tard.