Je ne veux plus être ton vieux t-shirt.
Celui que tu mets dans la maison, tranquille, tant que personne ne te voit avec. Celui qui traîne sur le plancher de ta chambre. Le même que tu gardes juste parce que tu n’es pas capable de le jeter. Parce que quand tu sors avec tes « boys », tu mets un chandail plus à la mode, qui te va mieux, et que tu as acheté dernièrement. Tu es fier de le mettre, pis tu ne veux pas que quelqu’un renverse son verre dessus. Tu y tiens, mais vraiment, tu y tiens pour vrai.

Mais moi, je suis ton autre genre de t-shirt.
Je suis celle que tu prends quand tu n’as rien à faire, rien à mettre. L’option facile dans laquelle tu es bien, si jamais tu ne trouves rien d’autre au magasin. Quand tu n’es pas là, je traîne sur le plancher, en espérant que bientôt : c’est moi que tu veules prendre. J’aimerais tellement ça être capable de te le dire… Ou juste de foutre le camp. Je ne sais même pas pourquoi je ne le fais pas. Au moins, je me dis qu’avec toi, eh bien… c’est déjà ça.

Du même coup, j’aimerais ça être un t-shirt à la mode.
Un t-shirt que tu es fier de porter et de montrer à ton monde. D’y faire attention, puis d’être ton préféré. Avec toi, j’ai davantage le sentiment d’être mis de côté, mais pourtant, quand tu me mets sur ton dos : je suis tellement bien. Tu as une garde-robe pleine, pourquoi tu ne me mets pas aux poubelles?

J’aimerais ça, moi aussi, être sur le support de quelqu’un. Un beau support en bois, avec un crochet en or. Être lavé, repassé, puis fièrement choisi. Être celui qui te donne les meilleures coupes.

Plus que je traîne, plus que j’use. Je vais bientôt être remplacé, je le sais.

...

Tu n’arrêtes jamais de magasiner…