Les platines vinyles modernes

La nouvelle escroquerie

L'engouement pour les vinyles fait plaisir à voir. Je ne sais pas vraiment quel est le moteur, le plaisir de la musique, des grandes pochettes, de la distinction sociale, de la curiosité, la possibilité d'écouter autrement qu'avec un smartphone en Bt du MP3. Enfin bref, peu importe. Mais pour écouter des vinyles, il faut des platines. Les ingénieurs des années 70 qui ont conçu les platines de l'époque sont depuis longtemps à la retraite. Alors, elles sortent d'où les nouvelles platines ?

Le business des machines à éviter

Il y a quarante ans, les dinosaures du vinyle régnaient en maîtres sur la source sonore, jusqu'à ce que la météorite du CD vienne détruire l'écosystème en place. Tel le phœnix, la platine vinyles semble renaître de ses cendres quarante ans plus tard. Concevoir et fabriquer une platine vinyles quatre décennies après le règne des dinosaures, cela représente un défi. Les ingénieurs des années soixante-dix sont partis à la retraite, les sous traitants de l'époque ont disparus ou fabriquent autre chose, le savoir faire a été perdu. On va faire comment ?

Ha pourtant, d'un seul coup, le grand parc d'attractions de l'audio vous propose des tours de manèges façon Jurassic Park avec des platines qui sortent de nulle part, comme si la nature n'avait pas déjà exterminé ces appareils d'une autre ère, dévorés par le numérique.

L'industrie de la musique doit trouver son compte dans un format analogique que l'on ne peut pas copier à l'identique, contrairement au format numérique ou la copie est identique à l'original : y a t-il une volonté de pousser ce format ?

L'industrie de la platine vinyles, sous ensemble de l'audio domestique assez rompu aux escroqueries (câbles, etc...), profite de la situation. En effet, à la faveur de l'ignorance du grand public, les platines les moins onéreuses et donc les plus vendues, sont des objets ignobles. Et même certaines platines assez chères dont on serait en droit d'attendre un certain niveau de qualité, ne sont pas épargnées. Aïe aïe aïe !

Ces objets sont nuisibles pour vos disques, les performances sont honteuses. Allez hop, faisons un petit tour d'horizon initiatique de l'état du marché de la platoche pas chère. La première information potentiellement déroutante est la suivante : les platines économiques ne sont pas fabriquées par la marque qui a posé son étiquette sur la façade. Les platines économiques viennent de la sous-traitance et sont ensuite rebadgées. Alors, qui les fabrique ?

Les marques phares !

Yahorng, Hanpin, Leetac, Skywin... Stanton avec certaines séries...

Acteur majeur, voici Hanpin, avec en copie les platines en direct drive, mais celles utilisant les courroies ont le même look.

La HANPIN, puis la célèbre platine toute en plastique et mal assemblée disponible sur Amazon sour la marque ION... La même base, avec la Ion vendue comme la solution pour numériser ses vinyles. Numériser ses vinyles ? Ce serait plutôt un ronge disques de mon point de vue !

Est-ce que vous connaissez le rapport entre la Hanpin FU-700 et votre Audio Technica LP60, Sony PSLX300, Teac TN100, Denon DP200... Ben en gros, c'est la même platine. Et ce n'est vraiment pas bon, avec une cellule fixe, un contrepoids fixe et la quasi garantie d'abîmer ses disques à cause d'une pression de pointe absolument mal gérée. Si vous en avez un de ces modèles, évitez de l'utiliser si vous tenez à vos disques. Moi je vote pour une purification par le feu.

Les dommages irréversibles sur les disques et le reste à l'unisson

• Les pointes en céramique dont la durée de vie est d'une centaine d'heures ne sont pas sans danger pour les disques, comme on peut le lire ici

• La pressions sur la pointe est trop élevée proche de 5 grammes avec parfois des pressions de 10 à 20 grammes (une Technics SL5 de 1980 "pèse" 1g sur le disque)

• Des erreurs de tracking de l'ordre de 20° (pour une Technics SL5 on est à 0.1°)

• Des alimentations chétives et de moteurs sans couple incapables de lire des disques 180 grammes (alors le stabilisateur sur le disque on peut oublier)

• Des problèmes de vitesse à cause de potentiomètres mal réglés

• Etc...

En fait, ce sujet m'emmerde : pour moi, soit vous mettez le prix dans une bonne platine, un bon préampli phono, plus les brosses, les cellules, le bac à ultrason etc... Et c'est cher, soit vous vous débrouillez avec du vintage.

Il y a plein d'articles sur le sujet sur internet, et vous pouvez commence par là.

Avec de la platine d'occasion, un budget de 100 à 150€ on a quelque chose de bien, à condition de le faire un peu soi-même ou de connaître quelqu'un quoi pourra vous aider à le faire !

Mais les platines d'entrée de gamme correcte, c'était vrai il y a quarante ans. Aujourd'hui c'est un oxymore. Les marques "ont perdu les plans" et achètent de la merdasse en collant leur étiquette dessus : Audio Technica, Pioneer, Stanton ; ce sont des marques bien établies et vous avez confiance. Vous avez tort, hélas.

J'espère avoir amicalement attiré votre attention sur ce sujet. J'espère que cet article peut contribuer à vous éviter de faire une erreur, vous aider à comprendre le sujet.

Si vous voulez vous renseigner, je vous conseille le site Vinyle Engine : il y a de vrais spécialistes de la platoche. Pour ma part, je ne suis pas un spécialiste, mais j'aime bien remettre en état des platines qui valent le coup plutôt que d'augmenter les déchets. Et c'est une manière de passer le temps bien agréable !