Radio Pi
Convertir un poste de TSF de 1950 en player LMS
Convertir un poste de TSF de 1950 en player LMS
Recycler un vieux poste à lampes en un engin actuel, connecté, avec un son canon, pour écouter Duke Ellington sur un matos d'époque, voilà le défis que je me suis lancé il y a un peu plus d'un an, après avoir acquis pour 40 boules une radio de 1950 dénichée dans une brocante Ardéchoise.
Redonner vie à un vieux poste à lampes, on peut le faire façon puriste, avec le bon schéma, le fer à souder et une connaissance avérée des électroniques à tubes de l'époque. Certains le font, il existe des sites et des forums consacrés au sujet.
On peut aussi (c'est mon choix au départ) remplacer l'électronique d'origine par des composants modernes, et conférer à l'objet une vie nouvelle, plus en adéquation avec les usages actuels (même votre mère n'écoute plus la radio grandes ondes). On peut faire cela, tout en respectant le vénérable objet, en en conservant l'aspect, l'utilisation (réutilisation des boutons d'origine, restauration ou renouvellement de l'éclairage du cadran).
Voici donc le cahier des charges pour cet upgrade :
Voilà pour les besoins principaux. Au delà, j'envisage aussi quelques goodies qui pourraient accroître l'intérêt du projet :
A ce jour les fonctions principales assignées au poste sont opérationnelles : il se connecte au serveur LMS via le wifi ou l’Ethernet, le volume analogique réutilisant un des potards d'origine fonctionne, l’éclairage du cadran par LED blanches avec intensité variable (via le deuxième potard) est OK et procure un bel effet sans déparer l’aspect vintage de l'objet. On peut donc l’utiliser pleinement comme un lecteur LMS, le son via l'ampli et le HP tout neuf déchire bien et est conforme à mon attente (c'est à dire : pas HiFi, mais au final tout à fait convaincant et approprié à la destination initiale de ce poste de TSF).
Dans ma démarche j'ai essayé de conserver le plus possible le poste dans son état d'origine. J'ai conservé tous les éléments visibles (boutons, cadran, éclairage), et les ai ré-employés quand je le pouvais (volume analogique, mise hors tension, intensité de l'éclairage). A l'intérieur, j'ai laissé en place le châssis, qui sert de support aux potentiomètres et au commutateur rotatif et supporte le cadran (au milieu en haut du cadran : l’œil magique).
J'ai même laissé les tubes pour leur aspect rétro. Moyennant cela il restait suffisamment de place pour installer tous les nouveaux composants : alimentation 12V, Raspberri Pi, ampli classe D mono, abaisseur de tension 12V/5V, et un circuit maison pour piloter les LED.
Au fond : le HP monté sur une platine imprimée par Bob (en remplacement de celle d'origine, en contre-plaqué, dont le rond central était légèrement plus petit et pas adapté au nouveau HP).
Pour la partie son, j'ai réemployé un matériel que je possédais déjà : une Raspberry Pi 2 équipée d'une carte son Cirrus Logic (anciennement Wolfson Audio) :
J'ai commandé sur AliExpress :
L'emploi d'un ampli mono suppose que le signal de sortie stéréo de la carte son soit réduit en additionnant les canaux gauche et droite. Un simple Y n'est pas envisageable, la carte son pouvant être endommagée, le courant d'un canal arrivant directement dans l'autre. Pour régler ce problème il faut utiliser quelques résistances, afin de s'assurer que la somme des deux canaux aille bien vers l'entrée mono de l'ampli et pas ailleurs. Ce circuit est monté en entrée du potentiomètre de volume, comme le montre le schéma ci-contre.
Le circuit a été soudé "en l'air" comme l'est l'ensemble du poste d'ailleurs. Sur la photo, le câble noir arrive de la carte son Cirrus Logic, le câble blindé gris part vers l'entrée mono de l'amplificateur. Le châssis métallique est relié au pôle négatif de l'alimentation 12V et sert donc de masse.
Les potards d'origine ont subit un démontage et un nettoyage complet.
Prochaine étape : l’œil magique !