Ampli

L’amplificateur stéréo

Nommé Ampli (« amp » pour les anglo-saxons)... Aussi dénommé "bloc stéréo" ou (une paire de blocs) mono, il est le complément direct du préampli. L’accord entre les deux est primordial. Non seulement au niveau électronique, mais aussi au niveau des câbles de liaison. Sans parler des alimentations électriques car l’ampli peut s’avérer (très) gourmand.

Il y a au moins 3 catégories d’ampli : les intégrés (ampli-préampli tout-en-un), les amplis à lampes (ou tubes pour les anglophones) et ceux à transistors (ou totors pour les habitués). De nombreux intégrés récents sont de construction hybride avec une partie préampli à lampes et la partie amplificatrice à transistors. C’est la mode…

On ajoutera comme catégorie la classe D qui a connu une expansion phénoménale avec Texas Instruments, mais hors sujet dans le cadre du c'était mieux avant.

J’ai testé pour vous quelques unes de ces machines hérétiques, souvent bien construites et relativement lourdes à déplacer, sans obtenir la musicalité attendue.

Il existe de très bons intégrés « vintage » à prix raisonnable (200-500 roros) pour se constituer un premier système musical chez Sugden, Cyrus, Hartley, etc. pourvu qu’ils aient été soignés.

On ne s’étendra pas plus sur l’intégré qui concerne essentiellement les petits volumes d’audition ou ceux et celles qui débutent.

Pourquoi séparer le préampli de l’ampli ?

La principale raison c’est qu’ils ont des fonctions très différentes (voire incompatibles) :

  • le préampli traite et formate des signaux de faible intensité, de l’ordre de quelques centaines de millivolts, avec des impédances diverses, et les élève au dessus du volt pour qu’ils soient utilisables par l’ampli. Sachant que chaque source (CD, Phono, Tape,…) possède ses propres caractéristiques et doit être individuellement analysée. A comparer avec une gare de triage…
  • l’ampli ne possède en général qu’une seule entrée en provenance du préampli avec une sensibilité de l’ordre de quelques volts. Son boulot est d’amplifier ce signal électrique sans le détériorer ni le modifier (distorsion, coloration, etc.) pour que les enceintes acoustiques qui lui sont reliées puissent s’exprimer pleinement. L'objectif est antinomique : du gain et un minimum d'altérations (distorsions diverses, injection de bruit...)
  • diviser pour mieux régner : à chacun sa spécialité ! Les signaux de faible intensité sont en général moins perturbés dans un préampli que dans un intégré. L’ampli (notamment s’il n’a pas d’alim séparée) doit traiter des courants plus importants générateurs de champs électromagnétiques qui peuvent impacter l’intégrité des faibles signaux. C’est aussi le cas des préamplis et des sources mal isolés (avec ou sans alimentation électrique séparée).

Pourquoi c’était mieux avant ?

Dans les années 70 à 90 les concepteurs avaient la « mauvaise habitude » de mesurer et d’écouter leurs productions. Je ne parle évidemment que des maisons sérieuses comme Audio Research ou Jadis. Ce qui leur permettait de corréler les mesures et l'écoute et de modifier le schéma électronique s’ils n’étaient pas satisfaits du résultat. Aujourd’hui tout va très vite (le temps c’est de l’argent) et l'on compense le défaut d’écoute par une « bonne » publicité… Et accessoirement un prix de vente prohibitif. Je ne citerai pas ces fabricants car mes oreilles s’en souviennent et refusent de les re-tester.

Dans les années 50-60 le transistor est arrivé pour tenter de supplanter la lampe. La fiabilité, le coût (déjà !), la compacité et la stabilité en étaient les principales motivations. Un ampli à lampes « ancienne génération » est en général perçu comme une usine à gaz : nombreuses lampes et redresseurs difficiles à régler sans matériel professionnel et (très) coûteuses en maintenance car elles possèdent une courte durée de vie (inférieure à un an selon la lampe). Par comparaison les lampes d’un préampli ont une durée de vie très supérieure et ne demandent pas de réglage si elles sont appairées au niveau du gain. Elles sont également beaucoup moins chères.

Je ne recommande pas un préampli à tubes avec un ampli à tubes, bien que le résultat sonore puisse être parfois fantastique (Charlin, Jadis), car ça coûte une petite fortune. Par contre un bon préampli à lampes avec un bon ampli à totors (ARC) ça reste relativement accessible et très musical. Pour ceusses et celles qui ont moins de budget un préampli à totors et un ampli à totors de bonne qualité (Parasound, Hartley, Sugden, Meridian, Marantz, Quad, Cyrus, Sonic Frontiers, etc.) peuvent faire l’affaire à moindre coût en attendant la bonne occase.

Résultat du match : où sont les réelles innovations ?

Les alims et les composants ont (heureusement) évolué. Mais (bizarrement) pas la fiabilité… Ni la musicalité. Le MP3 est devenu la norme ! Que ce soit au niveau des supports (numériques) ou du système de reproduction du son. Résultat : bande passante écourtée, dynamique oubliée et scène sonore souvent tronquée.

Faites une écoute comparative : y’a pas photo !

Personnellement, j’ai essayé. Et je me suis fait aider d’un collectif d’audiophiles. Le résultat est sans appel !

Jicé

Mars 2019

A suivre...