OPZ3 Debian

Version Debian pour 4Go RAM !

Dans l'épisode précédent, j'étais dépité : je n'avais réussi à télécharger que des OS pour la version 1, 1.5 ou 2Go RAM de la carte, et ça ne fonctionnait pas avec la version 4Go de la nouvelle Orange Pi Zero 3. 

Mais mon cas d'usage c'est Debian avec la ligne de commande, c'est tout.

Et hier je n'avais pas vu la distribution Debian pour la version 4Go de la carte. Aujourd'hui elle est présente (erreur de ma part ?) !

Hourra ! On va pouvoir s'amuser, installer Docker et deux trois logiciels...

SSH et premières opérations

Après avoir téléchargé le fichier, dézippé et flashé avec RPi-Imager (ou Balena Etcher), puis installé la carte dans le lecteur, on démarre !

Un petit tour sur la console d'administration du routeur m'indique l'adresse IP de la carte.

La commande SSH permet d'y accéder depuis mon PC, et le couple user password est "orangepi/orangepi"

Et voilà l'écran d'accueil ! Ha ça fait du bien après deux jours de galère !

On va passer deux ou trois minutes suivantes à gérer le minimum de la sécurité.

On va changer les mots de passes des comptes orangepi et root, qui est "orangepi", pour toutes les cartes Orange Pi qui ont un OS tout neuf !

La commande passwd permet de changer le mot de passe de l'utilisateur courant.


Ce coup-ci je me connecte en root.

Je modifie le mot de passe du compte root avec passwd.

Ensuite , je vais créer mon compte personnel (parce que je ne m'appelle pas orangepi) et enfin je me connecterai avec mon compte perso.


La commande pour créer son compte, c'est adduser.

Je laisse vide les autres informations, aucun impact.

Ensuite j'ajoute mon compte au groupe des sudoers.

Sous Linux, le groupe des "sudoers" est un groupe qui a le droit d'exécuter des commandes en tant que superutilisateur (root) en utilisant la commande "sudo".

L'ajout d'un compte utilisateur au groupe des sudoers accorde le privilège de pouvoir effectuer des opérations administratives sur le système sans avoir à se connecter directement en tant que superutilisateur, ce qui est une pratique de sécurité recommandée.

En tant que membre du groupe, je peux utiliser la commande "sudo" avant une autre commande pour l'exécuter avec les droits de superutilisateur. 

Cela va me permettre, en me reconnectant avec mon compte, de pouvoir mettre à jour mon système, qui est une opération obligatoire.

Ce coup-ci je me connecte avec mon compte personnel et peux lancer la commande 

sudo apt update

qui met à jour la liste des références des paquets disponibles

Si tout est à jour, ce n'est pas la pein de lancer sudo apt upgrade... Par contre, c'est bizarre...

On dirait que Docker est déjà installé (comme sur la Orange Pi 5). 

La commande docker - v nous confirme que c'est bien le cas !

Alors pas de temps à perdre, on passe à la suite !

Installation de Portainer

Portainer est une interface Open Source graphique pour Docker, accessible via le navigateur.

Docker est formidable pour la question de l'isolation, c'est génial de pouvoir installer des containers dans leurs espaces respectifs, mais l'interface ligne de commande est rébarbative. Portainer est une solution qui permet même au débutant de gérer ses containers de manière conviviale et confortable. Ci-dessous, on va l'installer et à la fin du paragraphe on indiquera où trouver une ribambelle de containers (+200), de la documentation et des vidéos sur le sujet.

Notez qu'avec 4Go de RAM, la Oranger Pi Zero 3 va vous permettre d'installer un grand nombre de containers pour de nombreuses opérations. Cela vau vraiment le coup d'essayer cette possibilité, même si initalement vous destiniez la carte à du retrogaming ou un AndroidTV pour voir vos séries. Une carte de 32Go ne coûte rien, je vous invite vraiment à tester cette possibilité ! 

Je vous promets une installation simplissime en deux commandes, et ensuite on passera à l'interface ouaibe.

La première commande consiste à télécharger l'image de portainer sur la machine :

sudo docker pull portainer/portainer-ce:latest

La commande suivante est celle-ci : 

sudo docker run -d -p 9051:9000 --name=portainer --restart=always -v /var/run/docker.sock:/var/run/docker.sock -v portainer_data:/data portainer/portainer-ce:latest

Elle demande à Docker de fabriquer le container "portainer" avec l'image que l'on vient de télécharger, et d'exposer le port interne 9000, vers le port externe 9051.

Dans votre navigateur, si vous tapez l'adresse de la machine et le port 9051, vous pouvez créer votre compte admin de portainer :


Si vous avez trop tardé à créer votre compte, il faut redémarrer le container en tapant la commande suivante :

sudo docker container restart portainer


Utilisation de Portainer

Une fois la session ouverte, utilisez le bouton Get Started.

Ensuite sur l'écran suivant, sélectionnez votre environnement local.

Bravo, vous avez installé votre OS serveur Debian, Docker tourne et Portainer vous permet d'accéder à des centaines de containers prédéfinis pour l'architecture du H618, de l'ARM 64 bits.

Vous avez déjà plus de 200 containers disponibles dans la liste prémachée du projet pi-hosted que vous pouvez consulter ici.

Pour intégrer la liste à Portainer et l'utiliser ensuite très facilement, effectuez l'opération ci-dessous :

Ensuite, quand vous allez dans App Templates, vous avez sur la droite la liste des Templates que vous pouvez installer d'un clic de souris.

Ce sont, soit des containers, soit des stacks, c'est à dire des ensembles de containers qui travaillent de concert. 

Bonus : neofetch, bpytop et température

J'apprecie d'installer quelques outils. J'en sélectionne deux, neofecth qui permet d'avoir des renseignements sur la machine et bpytop qui est une sorte de top ou htop, mais vraiment beaucoup plus joli.

L'installation est la suivante :

sudo apt install neofetch

ensuite neofetch pour l'utiliser.

On la confirmation des 4Go de RAM !

L'utilitaire suivant s'installe avec la commande

sudo apt install bpytop 

et se lance avec bpytop.

On des renseignements sur les process en cours, la RAM, disque, réseau et CPU. Si la température CPU est juste, alors nous somme à 41° sans heatsink... C'est beaucoup mieux, genre 15°, que le H616 de la Orange Pi 2.

Je suis tellement surpris que j'ai besoin de confirmer que ce n'est pas une erreur de bpytop.

Pour cela, je vais lancer l'utilitaire de Xunlong systématiquement livré avec les OS :

sudo orangepi-config

Je sélectionne Software...

Et ensuite Monitor...

On voit que la fréquence est descendue à 480MHz parce que la carte ne fait rien, et la température indiquée par bpytop est confirmée par l'utilitaire de la ligne de commande.

Il faudra voir ensuite en charge, pour l'instant c'est vraiment bien !

Conclusion temporaire

En installant la version de Debian avec le kernel 6.1, la carte fonctionne sans aucun soucis. Tout est fluide et Docker est même déjà présent, ce qui évite de se poser la question de la bonne procédure d'installation. L'OS fourni semble complet, pas de problème de dépendances pour l'instant avec ce que nous avons installé.

Point positif : la température CPU est sensiblement moins élevée que celle du H616 de la Orange Pi Zero 2 (qui est croise dans les 55/60°).

Dans les prochains articles, on installera quelques containers et on testera l'accès à l'I2C sur les GPIO.

Un mot de plus sur pi-hosted

Pi-hosted est un  projet très intéressant qui permet de facilement installer des containers dans Docker, en s'appuyant sur une interface graphique via un navigateur, qui simplifie les opérations pour ceux qui débutent (et les autres). J'ai noté quelques points pour votre considération :

Voilà la première brique pour transformer votre carte acquise pour 30€ en mini serveur !

Oui, il y a plein de machines plus puissantes bla bla bla. Mais pas dans cette zone de prix avec autant de RAM (je crois).

Alors profitez de votre chance : pour 30€ et un peu de votre temps, vous allez en apprendre beaucoup !