Comme dans « Love Itself », Léonard Cohen nous entraîne dans une promenade onirique : abandonnant un instant le poids de tous les soucis, toutes les conventions, tous les vestiges encombrants d’un passé qui s’accumule, laissons nous flotter dans les airs comme la fumée.
La fumée symbolise légèreté, inconséquence, insouciance, indifférence, indolence, désinvolture, abandon, détachement, laisser-aller… une tendance générale, dit Léonard Cohen : « tout le monde s’entraîne à la vie de fumée » (certaines « fumées » facilitent, du reste, cette évasion, ou plutôt cette fuite).
Plus rien n’est vraiment important que l’instant présent. Passé et futur se mélangent dans une lointaine brume, et on peut imaginer revivre les passions de jadis en oubliant ce qu’en a fait le temps qui passe.
Oublier le futur, ne pas chercher à prévoir le passé…
La Vie de Fumée
J’ n’ai jamais vu tes yeux si grands
Je n’ t’ai jamais vu un appétit si dévorant
Ton festin d’amour est loin
Je sais… où, jadis, nous convînmes de nous lâcher
Soyons, un soir encore, mariés
Léger, si léger
Qu’on peut s’ lâcher
C’est si léger qu’on peut s’ lâcher
Souviens-toi quand les paysages s’estompèrent
Je t’apprenais à marcher dans les airs
Regarde en haut ; le sol a fui
Personne ne nous attend ici
Tout l’ monde s’entraîne à la vie
De Fumée
Mets à l’aise ton cœur impatient
Ces feuilles d’automne ne perdent pas d’ temps
A attendre la neige et le vent
N’insiste pas ; c’est l’heure
Il n’y a rien qui puisse te faire peur
Léger, si léger
Qu’on peut s’ lâcher
C’est si léger qu’on peut s’ lâcher
Souviens-toi quand les paysages s’estompèrent
Je t’apprenais à marcher dans les airs
Regarde en haut ; le sol a fui
Personne ne nous attend ici
Tout l’ monde s’entraîne à la vie
De Fumée
A l’occasion, reviens ici
Tu trouveras tous mes plus proches amis
Léger, si léger
Qu’on peut s’ lâcher
C’est si léger qu’on peut s’ lâcher
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)