By The River's Dark
Babylone est une référence omniprésente dans les chansons de Léonard Cohen. Cette ville de Mésopotamie, évoquée dans de nombreux textes anciens (des auteurs grecs et romains, mais aussi de la Bible) a pris une dimension mythique, symbolisant à la fois la grandeur, voire la démesure, de la « civilisation » et ses fautes et ses vicissitudes. Dans la Bible, le mythe de la Tour de Babel stigmatise l’orgueil des hommes qui les pousse à défier Dieu, et qui les divise entre eux en les rendant incapables de communiquer.
Il est nécessaire, dit Léonard Cohen, de comprendre et reconnaître d’où nous venons, et ce que nous sommes : Admettre notre humanité, avec ses défauts, ses contradictions, ses limites. Prendre conscience de notre faiblesse, ne pas nous croire plus forts ni plus grands que ce que nous sommes. Ce n’est qu’alors, et alors seulement, qu’il nous devient possible de progresser et d’espérer.
Au Bord des Eaux Noires
Le cours des eaux noires
J’avais suivi
A Babylone,
Je f(ai)’sais ma vie
Et j’ai oublié
Mon chant sacré
A Babylone, les
Forces me manquaient
Au bord des eaux noires
Où je ne pouvais
Voir qui me guettait
Qui me pourchassait
Il coupa ma lèvre
Il coupa mon cœur
M’empêchant de boire
Au cours de l’eau noire
Il me recouvrit
Et je vis alors
Mon cœur sans loi
Mon alliance en or
Je ne savais
Pas et ne pouvais
Voir qui me guettait
Qui me pourchassait
Au bord des eaux noires
La peur m’étreint
Car j’étais enfin
Babylonien
Puis, d’un coup mortel
Mon cœur il frappa
Et dit « Ce cœur ne
T’appartient pas »
Et mon anneau d’or
Au vent il donna
Et de toutes choses
Il nous cerna
Au bord des eaux noires
A l’aube meurtrie
A Babylone
Je vis ma vie
Ma chanson me vient
D’un rameau flétri
Mais l’arbre et elle
Chantent pour lui
Bénédiction et
Mystère m’abandonnent
Si j’oubliais
Ma Babylone
Je ne savais
Pas et ne pouvais
Voir qui me guettait
Qui me pourchassait
Au bord des eaux noires
Où tout s’enchaîne
Au bord des eaux noires
Babyloniennes
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)