Amen

Tell me again when I’ve been to the river

And I’ve taken the edge off my thirst

Tell me again when we’re alone and I’m listening Listening so hard that it hurts

Tell me again when I’m clean and sober

Tell me again when I’ve seen through the horror

Tell me again, tell me over and over

Tell me that you want me then

Amen, Amen, Amen… Amen

[…]

Tell me again when the filth of the butcher

Is washed in the blood of the lamb

Tell me again when the rest of the culture

Has passed through the eye of the c(C)am(p) *

Tell me again when I’m clean and I’m sober

Tell me again when I’ve seen through the horror

Tell me again, tell me over and over

Tell me that you love me then

Amen, Amen, Amen… Amen

Un poème jusque là inédit, et devant figurer dans letrès prochain livre de Léonard Cohen « Poems and Songs », « Amen » sera aussi chanté sur son prochain disque. A ce stade, il est donc difficile d’épiloguer sur le (ou les) sens profond(s) de ce texte, sur lequel l’auteur n’a pas eu encore l’occasion de s’exprimer. On y retrouve néanmoins les allusions bibliques, la force et le mystère de l’amour, l’évocation des faiblesses et des vices humains, et une forme d’espoir mystique – autant d’ingrédients auxquels il nous a habitués dans ses chansons qu’il faut écouter, « encore et encore », à différents moments de la vie, pour en découvrir peu à peu le sens et la portée.

Amen

Dis-moi encore quand j’aurai pu me rendre,

Pour calmer ma soif, à la rivière

Dis-moi encore quand je serai seul pour t’écouter

T’écouter au point que j’en souffre

Dis-moi encore quand je suis net et sobre

Dis-moi encore quand j’ai surmonté l’horreur

Dis-moi encore, dis-moi encore et encore

Dis-moi que tu me veux, alors

Amen, Amen, Amen… Amen

Dis-moi encore quand les victimes chantent

Et l’on restaure les lois du remords

Dis-moi encore que tu sais ce que je pense

Mais la vengeance est au seigneur

Dis-moi encore quand je suis net et sobre

Dis-moi encore quand j’ai surmonté l’horreur

Dis-moi encore, dis-moi encore et encore

Dis-moi que tu m’aimes, alors

Amen, Amen, Amen… Amen

Dis-moi encore quand les jours sont rançonnés

Et la nuit interdite de tomber

Tente-moi encore quand les anges sont essoufflés

Et grattent à la porte pour entrer

Dis-moi encore quand je suis net et sobre

Dis-moi encore quand j’ai surmonté l’horreur

Dis-moi encore, dis-moi encore et encore

Dis que tu as besoin de moi, alors

Amen, Amen, Amen… Amen

Dis-moi encore quand le sang de l’agneau a

Lavé la souillure du boucher

Dis-moi encore quand par l’œil de la caméra *

Toute culture sera passée

Dis-moi encore quand je suis net et sobre

Dis-moi encore quand j’ai surmonté l’horreur

Dis-moi encore, dis-moi encore et encore

Dis-moi que tu m’aimes, alors

Amen, Amen, Amen… Amen

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)

*

Dis-moi encore lorsque de l'agneau le sang

A lavé la crasse du boucher

Dis-moi encore quand, à travers l’œil du camp

Toute culture sera passée

Dans son livre "Poems and Songs", publié en 2011, Léonard Cohen écrivait "Eye of the cam", et c'est cette version dont j'ai fait, initialement, la traduction. Les paroles produites à l'occasion de la parution de l'album "Old Ideas" comportent "Eye of the Camp". Ce changement a fait l'objet d'intéressantes discussions, mais, faute d'éclairage fourni directement par l'auteur, la question reste en suspens. Je propose donc deux versions, en remerciant le visiteur qui a bien voulu attirer mon attention sur ce sujet.