I Can't Forget
Nous revoilà dans l’atmosphère mystérieuse que créeLéonard Cohen, cette brume incandescente où nous croyons voir des formes qui n’existent pas vraiment (ou que nous ne savions voir) alors que ne reconnaissons plus les objets ou les êtres qu’elle dissimule. Notre âme ne peut se défaire des marques laissées par les épisodes de la vie. Nos sentiments restent imprégnés des souffrances et des espoirs passés, et si nos souvenirs ont parfois l’odeur de nos émois, notre mémoire ne peut en distinguer les contours ni les proportions. C’est ainsi qu’un détail trivial, un objet insignifiant, un événement banal… font resurgir une émotion qui transperce toutes les dimensions de notre être.
JE N’OUBLIE PAS
Au combat, je m’apprête
Dégringolant du lit
J’allume une cigarette
Je serre les dents et dis
« Ca n’ peut pas être moi
(C’est) mon double, n’est-ce pas ?
Et je n’oublie pas, je n’oublie pas
Je n’oublie pas mais je n’ me souviens pas quoi
Je roule à toute vitesse
Et vers Phoenix je m’élance
J’ai retrouvé l’adresse
D’une vieille connaissance
C’était fort, sans retenue
Ah, tu nous aurais vus _
Et je n’oublie pas, je n’oublie pas
Je n’oublie pas mais je n’ me souviens pas qui
J’y vais parvenir
Ce soir avec un gros bouquet
De cactus et ma pompe à souvenirs
Et je promets, c’est juré
De ne pas nous laisser
Prendre ; sinon, dis-leur que c’était moi
Je t’ai aimé toute ma vie
Je veux qu’elle finisse ainsi
L’été, déjà, se meurt
L’hiver attend son heure
Oui, l’été se meurt
Mais tant de choses toujours demeurent
Et je n’oublie pas, je n’oublie pas
Je n’oublie pas mais je n’ me souviens pas quoi
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)