Never Mind
Voici une autre des 9 chansons qui composent l’album de Léonard Cohen “Popular Problems”, à paraître le 22 septembre prochain. Avec “Never Mind”, nous retrouvons les métaphores guerrières apparues notamment dans « Field Commander Cohen », « First, We Take Manhattan », « On That Day », « The Captain », « The Night Comes On », « The Traitor », « There Is A War »... La première strophe évoque même « Le Partisan ».Bien que cette chanson, comme l’ensemble de l’œuvre de Léonard Cohen, puisse faire l’objet de multiples lectures et interprétations, et puisse notamment être considérée comme se plaçant à l’échelle individuelle (les rapports interpersonnels) ou collective (les conflits armés), certains messages apparaissent très clairement.
Ce qui est considéré comme « la » vérité n’est souvent qu’un point de vue, et l’histoire en fait ensuite peu de cas. Ce qui nous paraît essentiel est parfois dérisoire, et les causes que nous défendons n’ont qu’une valeur relative face à ce qu’elles mettent en cause, et qui est souvent la vie humaine elle-même. Dans la recherche du pouvoir et de la domination, apprendre la haine est la première étape qui prépare à la seconde : apprendre à rejeter, détruire, tuer. Les grands desseins des hommes sont bien futiles face aux conséquences de leur folie : la négation des deux inséparables conditions de l’Humanité que sont l’Amour et la Liberté.
ALN
La guerre finie,
La paix, signée
Pas pris, j’ai pu
Franchir la ligne
Pas pris, pas vu
Mais recherché
Je vis chez vous
Bien déguisé
Sur ma vie, j’ai
Fermé la porte
Creusé des tombes
Qui vous échappent
L’histoire abonde
De faits, de contes
J’avais un nom,
Mais peu importe
Peu importe
Peu importe
La guerre finie,
La paix, on signée
Des vérités vivent
Et d’autres meurent
J’ignore lesquelles
Alors qu’importe
Votre victoire
Fut si complète
Que vous vous êtes
Mis dans la tête
D’enregistrer
Nos petites vies
Couteaux, bérets
Marmites, habits
Les jeux de dés
De nos soldats
Nos pierres taillées
Nos opéras
Nos lois de paix,
Celles qui s’entendent :
L’époux dirige,
La femme commande
Les formes de haute
Indifférence
Que l’on appelle
Amour, je pense
La haute indifférence
Qu’on nomme sort
Nos noms sont plus
Intimes encore
Noms si profonds,
Et noms si forts
Du sang pour moi
Pour vous, limon
Point n’est besoin
Que ça demeure
Des vérités vivent
Et d’autres meurent
Peu importe
Peu importe
Je vis ma vie
Passée, en sorte
Des vérités vivent…
Je n’ pouvais pas
Tuer comme vous
J’essaie de haïr
Mais j’y échoue
Tu m’as trahi
Ou essayé
Tu les honnis
Mais t’es ralliée
Tel est ton cœur
Telle est ta bouche
Un bol de mensonges
Couvert de mouches
Tu les sers bien
Ça n’m’étonne point
Tu es des leurs
Tu es leur genre
Peu importe
Peu importe
L’histoire abonde
De faits, de contes
Tu tiens le monde
Alors, qu’importe
Peu importe
Peu importe
Je vis ma vie
Passée, en sorte
Je vis en grand
Je vis en vrai
Dans des strates de temps
Que tu n’peux cliver
Ma femme est là
Avec mes mômes
Leurs tombes ne craignent
Pas vos fantômes
Au fond, dans les
Racines tortes
Je vis ma vie
Passée, en sorte
(Traduction - Adaptation : Polyphrène)
Texte et Traduction - Adaptation du poème antérieurement publié :
Peu Importe
La guerre finie,
La paix, on signe
Pas pris, j’ai pu
Franchir la ligne
Sur ma vie, j’ai
Fermé la porte
J’avais un nom,
Mais peu importe
Votre victoire
Fut si complète
Que vous vous êtes
Mis dans la tête
D’enregistrer
Nos petites vies
Couteaux, bérets
Marmites, habits
Les jeux de dés
De nos soldats
Nos pierres taillées
Nos opéras
Nos lois de paix,
Celles qui s’entendent :
L’époux dirige,
La femme commande
Les formes de haute
Indifférence
Que l’on appelle
Amour, je pense
La haute indifférence
Qu’on nomme sort
Nos noms sont plus
Intimes encore
Noms si profonds,
Et noms si forts
Perdus pour moi
Et, pour vous, morts
Point n’est besoin
Que ça demeure
Des vérités vivent
Et d’autres meurent
Des vérités vivent
Et d’autres meurent
J’ignore lesquelles
Alors qu’importe
Je n’ pouvais pas
Tuer comme vous
J’essaie de haïr
Mais j’y échoue
Nul homme ne voit
Le grand dessein
Ni qui sera
L’ dernier humain
L’histoire abonde
De faits, de contes
Vous tenez le monde
Alors qu’importe
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)