Never Mind

The war was lost

The treaty signed

I was not caught

I crossed the line

I was not caught

Though many tried

I live among you

Well disguised

I had to leave

My life behind

I dug some graves

You’ll never find

The story’s told

With facts and lies

I had a name

But never mind

Never mind

Never mind

The war was lost

The treaty signed

There’s truth that lives

And truth that dies

I don’t know which

So never mind

Your victory

Was so complete

That some among you

Thought to keep

A record of

Our little lives

The clothes we wore

Our spoons, our knives

The games of luck

Our soldiers played

The stones we cut

The songs we made

Our law of peace

Which understands

A husband leads

A wife commands

And all of this

Expressions of

The Sweet Indifference

Some call Love

The High Indifference

Some call Fate

But we had Names

More intimate

Names so deep and

Names so true

They’re blood to me

They’re dust to you

There is no need

That this survive

There’s truth that lives

And truth that dies

Never mind

Never mind

I live the life

I left behind

There’s truth that lives...

I could not kill

The way you kill

I could not hate

I tried I failed

You turned me in

At least you tried

You side with them

Whom you despise

This was your heart

This swarm of flies

This was once your mouth

This bowl of lies

You serve them well

I’m not surprised

You’re of their kin

You’re of their kind

Never mind

Never mind

The story’s told

With facts and lies

You own the world

So never mind

Never mind

Never mind

I live the life

I left behind

I live it full

I live it wide

Through layers of time

You can’t divide

My woman’s here

My children too

Their graves are safe

From ghosts like you

In places deep

With roots entwined

I live the life

I left behind

Voici une autre des 9 chansons qui composent l’album de Léonard CohenPopular Problems”, à paraître le 22 septembre prochain. Avec “Never Mind”, nous retrouvons les métaphores guerrières apparues notamment dans « Field Commander Cohen », « First, We Take Manhattan », « On That Day », « The Captain », « The Night Comes On », « The Traitor », « There Is A War »... La première strophe évoque même « Le Partisan ».Bien que cette chanson, comme l’ensemble de l’œuvre de Léonard Cohen, puisse faire l’objet de multiples lectures et interprétations, et puisse notamment être considérée comme se plaçant à l’échelle individuelle (les rapports interpersonnels) ou collective (les conflits armés), certains messages apparaissent très clairement.

Ce qui est considéré comme « la » vérité n’est souvent qu’un point de vue, et l’histoire en fait ensuite peu de cas. Ce qui nous paraît essentiel est parfois dérisoire, et les causes que nous défendons n’ont qu’une valeur relative face à ce qu’elles mettent en cause, et qui est souvent la vie humaine elle-même. Dans la recherche du pouvoir et de la domination, apprendre la haine est la première étape qui prépare à la seconde : apprendre à rejeter, détruire, tuer. Les grands desseins des hommes sont bien futiles face aux conséquences de leur folie : la négation des deux inséparables conditions de l’Humanité que sont l’Amour et la Liberté.

ALN

La guerre finie,

La paix, signée

Pas pris, j’ai pu

Franchir la ligne

Pas pris, pas vu

Mais recherché

Je vis chez vous

Bien déguisé

Sur ma vie, j’ai

Fermé la porte

Creusé des tombes

Qui vous échappent

L’histoire abonde

De faits, de contes

J’avais un nom,

Mais peu importe

Peu importe

Peu importe

La guerre finie,

La paix, on signée

Des vérités vivent

Et d’autres meurent

J’ignore lesquelles

Alors qu’importe

Votre victoire

Fut si complète

Que vous vous êtes

Mis dans la tête

D’enregistrer

Nos petites vies

Couteaux, bérets

Marmites, habits

Les jeux de dés

De nos soldats

Nos pierres taillées

Nos opéras

Nos lois de paix,

Celles qui s’entendent :

L’époux dirige,

La femme commande

Les formes de haute

Indifférence

Que l’on appelle

Amour, je pense

La haute indifférence

Qu’on nomme sort

Nos noms sont plus

Intimes encore

Noms si profonds,

Et noms si forts

Du sang pour moi

Pour vous, limon

Point n’est besoin

Que ça demeure

Des vérités vivent

Et d’autres meurent

Peu importe

Peu importe

Je vis ma vie

Passée, en sorte

Des vérités vivent…

Je n’ pouvais pas

Tuer comme vous

J’essaie de haïr

Mais j’y échoue

Tu m’as trahi

Ou essayé

Tu les honnis

Mais t’es ralliée

Tel est ton cœur

Telle est ta bouche

Un bol de mensonges

Couvert de mouches

Tu les sers bien

Ça n’m’étonne point

Tu es des leurs

Tu es leur genre

Peu importe

Peu importe

L’histoire abonde

De faits, de contes

Tu tiens le monde

Alors, qu’importe

Peu importe

Peu importe

Je vis ma vie

Passée, en sorte

Je vis en grand

Je vis en vrai

Dans des strates de temps

Que tu n’peux cliver

Ma femme est là

Avec mes mômes

Leurs tombes ne craignent

Pas vos fantômes

Au fond, dans les

Racines tortes

Je vis ma vie

Passée, en sorte

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)

Texte et Traduction - Adaptation du poème antérieurement publié :

The war was lost

The treaty signed

I was not caught

I crossed the line

I had to leave

My life behind

I had a name

But never mind

Your victory

Was so complete

That some among you

Thought to keep

A record of

Our little lives

The clothes we wore

Our pots, our knives

The games of luck

Our soldiers played

The stones we cut

The songs we made

Our law of peace

Which understands

A husband leads

A wife commands

And all of these

Expressions of

The High Indifference

Some call Love

The High Indifference

Some call Fate

But we had Names

More intimate

Names so deep

And Names so true

They're lost to me

And dead to you

There is no need

That this survive

There's truth that lives

And truth that dies

There's truth that lives

And truth that dies

I don't know which

So never mind

I could not kill

The way you kill

I could not hate

I tried I failed

No man can see

The vast design

Or who will be

Last of his kind

The story's told

With facts and lies

You own the world

So never mind

Peu Importe

La guerre finie,

La paix, on signe

Pas pris, j’ai pu

Franchir la ligne

Sur ma vie, j’ai

Fermé la porte

J’avais un nom,

Mais peu importe

Votre victoire

Fut si complète

Que vous vous êtes

Mis dans la tête

D’enregistrer

Nos petites vies

Couteaux, bérets

Marmites, habits

Les jeux de dés

De nos soldats

Nos pierres taillées

Nos opéras

Nos lois de paix,

Celles qui s’entendent :

L’époux dirige,

La femme commande

Les formes de haute

Indifférence

Que l’on appelle

Amour, je pense

La haute indifférence

Qu’on nomme sort

Nos noms sont plus

Intimes encore

Noms si profonds,

Et noms si forts

Perdus pour moi

Et, pour vous, morts

Point n’est besoin

Que ça demeure

Des vérités vivent

Et d’autres meurent

Des vérités vivent

Et d’autres meurent

J’ignore lesquelles

Alors qu’importe

Je n’ pouvais pas

Tuer comme vous

J’essaie de haïr

Mais j’y échoue

Nul homme ne voit

Le grand dessein

Ni qui sera

L’ dernier humain

L’histoire abonde

De faits, de contes

Vous tenez le monde

Alors qu’importe

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)