Closing Time
Ah we're drinking and we're dancing
And the band is really happening
And the Johnny Walker wisdom running high
She's rubbing half the world against her thigh
And every drinker every dancer
Lifts a happy face to thank her
The fiddler fiddles something so sublime
All the women tear their blouses off
And the men they dance on the polka-dots
And it's partner found, it's partner lost
And it's hell to pay when the fiddler stops:
Yeah the women tear their blouses off
And the men they dance on the polka-dots
And it's partner found, it's partner lost
And it's hell to pay when the fiddler stops:
La 300ème traduction - adaptation de Polyphrène est, naturellement, consacrée à Léonard Cohen, à l'occasion de la sortie de son nouvel album.
Sur cette chanson dont le texte est, avec « Don’t pass me by » probablement le plus long de son répertoire,Léonard Cohen s’est exprimé à plusieurs reprises, résumant sa pensée ainsi :
« It's that wild, or beautiful, or terrible time when things reach their maximum point of expansion, and then begin to contract. It's the time we're in.”
Il a cité pour exemples la fermeture d’une « boîte », le retour à la vie civile, la fin d’une tournée, la fin d’une soirée… toutes ces situations où, ayant atteint l’apogée, on entame la chute.
Chacun peut discerner, dans sa propre vie, de tels moments, et Léonard Cohenconsidère que cela correspond à la période que nous vivons.
Comment ne pas lui donner raison en ces temps de crise subintrante, où les écarts entre riches et pauvres se creusent, où les compagnies multinationales et les sociétés financières font la politique, où les religions divisent, où les ventres repus n’ont pas d’oreilles pour entendre les affamés, où certains politiques renouent avec les idées de suprématie culturelle qui ont conduit aux heures les plus sombres de l’humanité…
Et chacun vit en soi-même ce que vit l’humanité : espoir et souffrance, désir et déception, vertu et contradictions, échec et progrès, tandis que le temps passe, inexorablement.
« On est à peine un gosse qu’il faut déjà grandir un peu
On est à peine un homme que l’on se sent devenir vieux »
Le soleil se lève, et le soleil se couche.
Et l’avion qui file vers le Levant abrège le jour et résume la vie.
« Nous avons commencé notre descente. Veuillez regagner vos sièges et attacher vos ceintures »
PS : Cette chanson comporte quelques formules délicieuses, remarquablement incisives et pertinentes, appelées à rester dans le langage courant, comme :
« The Johnny Walker wisdom » (la prétendue sagesse, pâteuse et sentencieuse, des esprits embrûmés par l’alcool),
et « The place is dead as Heaven on a Saturday night” (l’endroit est aussi mort que le ciel un samedi soir),
mais aussi “It looks like freedom but it feels like death” (cela a l’aspect de la liberté mais le contact de la mort), que l’on pourrait méditer à l’infini.
On Va Fermer
Ah, nous buvons, et nous dansons
L’orchestre est une révélation
On rivalise en sagesse de pastis
Et ma très douce compagne est
Un véritable ange de bonté
Elle frotte la terre entière contre ses cuisses
Et chaque buveur, chaque danseur
Lui sourit, l’air approbateur
Le violoneux joue des notes si exquises
Toutes les femmes arrachent leur chemise
A pois sur lesquelles tous les hommes dansent
Les partenaires changent au gré d(e) la chance
Et c’est le drame quand la musique cesse
On va fermer
Oui, toutes les femmes arrachent leur chemise
A pois sur lesquelles tous les hommes dansent
Les partenaires changent au gré d(e) la chance
Et c’est le drame quand la musique cesse
On va fermer
Nous sommes romantiques, isolés
Il y a de l’acide dans la bolée
Et l’Esprit Saint crie « Qui n’est pas content ? »
La lune prend un bain de minuit
Et l’été embaume la nuit
Du très puissant espoir d’un soulagement
Nous montons donc en titubant
Case des échelles, case des serpents
Vers la tour qui sonne les heures bénies
Je jure que ça s’est passé ainsi
Soupir, puis cri, baiser hardi
L’huis de l’Amour s’entrouvrit
Mais n’a guère progressé depuis
Qu’on va fermer
Je jure que ça s’est passé ainsi
Soupir, puis cri, baiser hardi
L’huis de l’Amour s’entrouvrit
Mais n’a guère progressé depuis
Qu’on va fermer
Je t’aimais pour ta beauté
Ca n(e)’ fait pas de moi un insensé
C’est ta beauté qui t’amenait là
Et, pour ton corps, je t’ai aimée
C’est la voix de Dieu, j’en jurerais,
Qui déclare, qui déclare, qui déclare que ton corps, c’est vraiment toi
Je t’aimais quand notre amour fut bénit
Je t’aime alors qu’il n’y a plus ici
Que chagrin, sentant que l’heure est passée
Tu me manques, depuis que c’est détruit
Et peu m’importe ce qui s’en suit
La mort sous un air de liberté
Ou entre les deux, je dirais
On va fermer
Oui, tu me manques, depuis que c’est détruit
Et peu m’importe ce qui s’en suit
La mort sous un air de liberté
Ou entre les deux, je dirais
On va fermer
Oui, nous buvons et nous dansons
Mais il ne se passe rien, au fond
Et l’endroit est aussi mort que le ciel un samedi soir
Et ma compagne, à mon côté
Me fait rire, et me fait tâter
Elle a cent ans mais porte des
Collants noirs
Je lève mon verre à l’Atroce Vérité
Qu’à la jeunesse on ne peut révéler
Sauf pour dire que ça n(e)’ vaut pas un sou
Et tous, autour, deviennent deux fois fous
Une fois pour le Christ, une fois pour le démon
Mais ces accès déplaisent au patron
Nous sommes chassés en pleine lumière
Chassés sous la pleine lumière
On va fermer
Et tous, autour, deviennent deux fois fous
Une fois pour le Christ, une fois pour le démon
Mais ces accès déplaisent au patron
Nous sommes chassés en pleine lumière
Chassés sous la pleine lumière
On va fermer
Oh, toutes les femmes arrachent leur chemise
A pois sur lesquelles tous les hommes dansent
Les partenaires changent au gré d(e) la chance
Et c’est le drame quand la musique cesse
On va fermer
Je jure que ça s’est passé ainsi
Soupir, puis cri, baiser hardi
L’huis de l’Amour s’entrouvrit
Mais n’a guère progressé depuis
Qu’on va fermer
Je t’aimais quand notre amour fut bénit
Je t’aime maintenant qu’ici
On va fermer
Tu me manques, depuis que c’est ruiné
Par l’ivraie du sexe, le vent du progrès
(Traduction - Adaptation : Polyphrène)