The Land Of Plenty

Chanson fractale !C’est à Léonard Cohen que revient ma 200ème traduction, en gage de reconnaissance pour ses mélodies qui m’ont entraîné sur le chemin de ses textes où, guidé par les amis du Forum, sur le « Site Français de Léonard Cohen », je découvre les images fractales de l’âme, de la société, et du monde. « Land of Plenty » signifie en fait « Pays de Cocagne », mais la connotation de rêve et d’illusion n’est peut-être appropriée ici, car le rêve des uns est la réalité des autres, dans ce monde où les richesses sont si mal partagées. Comme toujours, les chansons de Léonard Cohen se prêtent à de multipleslectures, et l’actualité peut en donner un éclairage politique, lorsque la lutte contre l’immigration refoule les « ressortissants » des pays « en voie de développement » vers la prison de leur pauvreté.

A l’échelle de l’individu aussi, l’opposition que souligne Léonard Cohen entre l’abondance et la vérité trouve aussi tout son sens, dans la faille qui sépare nos actes de nos promesses lorsque toute chose a un prix, comme dans le fossé qui sépare nos mots de nos pensées.

Le Pays d’Abondance

J(e)’ n’ai pas vraiment le courage

Du rôle qui est le mien

J(e)’ n’ai pas vraiment le sens du partage

Et de tendre la main

(Je) n’ sais pas vraiment qui m’envoie

Ici pour proclamer

Qu’aux feux du pays d’abondance

Brille la vérité

(Je) n’ sais pas pourquoi je suis là

Sachant comme moi

C’ que tu penses vraiment de moi

C’ que je pense vraiment de toi

Pour les millions dans une prison

Que la richesse chasse ailleurs

Pour le Christ que son ascension

N’élève pas du creux du cœur

Pour l’obligatoire décision

La plus intime qui soit

Pour nos restes de religion

Je prie à haute voix

Pour qu’aux feux du pays d’abondance

Brille la vérité

Je devais te retrouver,

Je sais, au magasin

Mais je n’ peux pas l’acheter

Je n’en ai plus les moyens

Et je n’ sais pas vraiment qui m’envoie

Ici pour proclamer

Qu’aux feux du pays d’abondance

Brille la vérité

Pour l’obligatoire décision

La plus intime qui soit

Pour nos restes de religion

Je prie à haute voix

Pour qu’aux feux du pays d’abondance

Brille la vérité

(Traduction – Adaptation :Polyphrène)