The Night of Santiago

She said she was a maiden

That wasn't what I heard

For the sake of conversation

I took her at her word

The lights went out behind us

The fireflies undressed

The broken sidewalk ended

I touched her sleeping breasts

They opened to me urgently

Like lilies from the dead

Behind a fine embroidery

Her nipples rose like bread

Then I took off my necktie

And she took off her dress

My belt and pistol set aside

We tore away the rest

The night of Santiago

And I was passing through

So I took her to the river

As any man would do

Her thights they slipped away from me

Like schools of startled fish

Though i’ve forgotten half my life

I still remember this

Now as a man I won’t repeat

The things she said aloud

Except for this my lips are sealed forever

And for now

And soon there’s sand in every kiss

And soon the dawn is ready

And soon the night surrenders

To a daffodil machete

I gave her something pretty

And I waited ’til she laughed

I wasn’t born a gipsy

To make a woman sad

The night of Santiago

And I was passing through

So I took her to the river

As any man would do

The night of Santiago

And I was passing through

So I took her to the river

As any man would do

I didn't fall in love of course

It's never up to you

But she was walking back and forth

And I was passing through

When I took her to the river

In her virginal apparel

When I took her to the river

On that night of Santiago

And yes she lied about it all

Her children and her husband

You were born to judge the world

Forgive me but I wasn't

The night of Santiago

And I was passing through

So I took her to the river

As any man would do

Une simple aventure, que l’on dirait aujourd’hui consensuelle, engagée sur de « pieux mensonges » dont nul n’est dupe, juste pour échapper un instant à la solitude à deux, céder à l’appel de la chair, sans lendemain, sans illusion. C’est ce que confesse Leonard Cohen dans ce récit, inspiré de « La Casada Infiel » de Frederico Garcia Lorca, qui figure sur son album posthume « Thanks for the danse », comme pour illustrer ce qui a jalonné sa vie et laissé, ici et là, des souvenirs en demi-teinte : L’idée d’un possible, le sentiment confus d’une faute inéluctable, la nécessaire indulgence réciproque, l’enivrante nostalgie du trouble… Mais qui êtes-vous pour juger, conclut Leonard. Si les circonstances vous ont épargnés, en pouvez-vous tirer fierté ?Et l’on pense à la Pénélope de Georges Brassens

« Les soirs de vague à l'âme

Et de mélancolie

N'as-tu jamais en rêve

Au ciel d'un autre lit

Compté de nouvelles étoiles ?

N'ait crainte que le ciel

Ne t'en tienne rigueur,

Il n'y a vraiment pas là

De quoi fouetter un cœur »

La Nuit de Santiago

Elle se disait demoiselle

Ce n’est pas c’qu’on m’avait dit

Sur un mode confidentiel

J’l’ai prise au mot, pardi

Derrière nous, tout s’est éteint

Les lucioles comme les bougies

Le trottoir brisé a pris fin

J’ai touché ses seins assoupis

Ils ont aussitôt fleuri

Comme des lis funéraires

Sous une fine broderie

Ses tétons comm’ pain levèrent

J’ai enlevé ma cravate

Elle ôta sa robe d’un geste

J’ai déposé mon arme en hâte

Nous déchirâmes le reste

La nuit de Santiago

Et j’étais de passage

Alors j’l’ai menée en bateau

Des hommes, c’est l’usage

Comme un banc de poissons surpris

Ses cuisses m’échappaient des mains

Bien qu’j’oublie la moitié d’ma vie

Encore, je m’en souviens

Comme un homme, je n’répéterai pas

Ce qu’elle m’a dit tout haut

Hormis cela, mes lèvres ne s’ouvriront pas

Et pour l’heure

Bientôt les baisers sont de sable

Et Bientôt l’aube est probable

Et Bientôt la nuit vacille

Face à une machette-jonquille

Je lui’ai donné du bon temps

Et j’ai attendu qu’elle rie

Je ne suis pas né gitan

Pour rendre une femme triste

La nuit de Santiago

Et j’étais de passage

Je l’ai menée en bateau

Des hommes, c’est l’usage

La nuit de Santiago

Et j’étais de passage

Je l’ai menée en bateau

Des hommes, c’est l’usage

J’n’étais pas amoureux, je gage

Ça n’se commande pas

Mais j’étais de passage

Et elle f’sait les cent pas

Quand je l’ai menée en bateau

Dans son appareil virginal

Quand je l’ai menée en bateau

Cette nuit de Santiago

Et, oui, bien sûr elle me mentait

Sur ses enfants, son mari

Vous pensez pouvoir juger

Moi pas, désolé, tant pis

La nuit de Santiago

Et j’étais de passage

Je l’ai menée en bateau

Des hommes, c’est l’usage

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)