The Gypsy's Wife

Léonard Cohen a écrit cette chanson en 1979, à partir de sa propre expérience de la séparation, en évoquant l’errance « bohémienne » qui peut dissocier un couple (à cet égard, la traduction de ‘Gypsy’ aurait pu être, dans le langage actuel, ‘gens du voyage’ plutôt que ‘gitan’, si la métrique n’était pas si contraignante).Des difficultés, des crises, des « orages », ou des drames (la maladie d’un conjoint ou d’un enfant), viennent, tôt ou tard, fragiliser le couple et le mettre à l’épreuve. Quelques couples franchissent victorieusement ces épreuves, mais nombreux sont ceux qui succombent, et partent à la dérive. Dans ces périodes difficiles, une tierce personne peut être tentée de tirer avantage du trouble et de la vulnérabilité de l’un ou l’autre des époux, et Léonard Cohen évoque très directement, dans ses «prologues », ces profiteurs (nous dirions « briseurs de ménage ») qui « seront jugés » pour ce qu’ils ont fait.La Femme Gitane

Et où, où, où est ma femme gitane ce soir ?

J’ai entendu les rumeurs ; je ne peux y croire

Mais avec la tête de qui danse-t-elle sur l’aire de battage

Dont le teint s’assombrit dans ses bras davantage ?

Et où, où, où est ma femme gitane ce soir ?

Où, où est ma femme gitane ce soir ?

Ah, au vieux café les couteaux d’argent brillent dans l’arrière-salle

Un fantôme grimpe sur la table en déshabillé nuptial

Elle dit « Mon corps est la lumière, mon corps est le chemin »

Je lève mon bras contre tout ça et prends les fleurs de ses mains

Et où, où est ma femme gitane ce soir ?

Trop tôt pour l’arc-en-ciel, trop tôt pour la colombe

Ce sont les derniers jours, ce sont les ténèbres, le déluge, et

Ni homme ni femme ne peut éviter qu’il ne tombe

Mais vous, venant entre eux, serez jugés

Et où, où est ma femme gitane ce soir ?

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)