Banjo
Ces objets qui nous parlent, dans le langage de nos souvenirs, avec l’accent de nos souffrances, et les mots de nos émotions…
Ces objets dits inanimés qu’agitent des forces muettes…
Ces objets innocents qui troublent notre âme…
Ces objets intrus, incongrus, inattendus…
Ces objets nous fascinent et nous montrent ce que nous n’avons pas su voir quand il était temps.
Banjo
Je regarde cet objet
Qui vient me parler
Un banjo brisé, balloté
En mer de noir infestée
Je ne sais d’où il vient
Par la vague dérobé
A l’épaule de quelqu’un
Ou, d’une tombe, arraché
Vers moi, il paraît venir
Où que j’aille, son devoir
N’est que de me faire souffrir
Le mien est de savoir
Je regarde cet objet
Qui vient me parler
Un banjo brisé, balloté
En mer de noir infestée
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)
NDT: Je reste contrit de n'avoir su rendre correctement "dark infested sea", où Léonard Cohen joue sur la consonnance avec l'expression "shark infested sea" (mer infestée de requins) : "Dark", la ténêbre, la noirceur, la mélancolie (cf. "Darkness") est en effet aussi redoutable que les squales.