Never Gave Nobody Trouble
Léonard Cohen est un poète éclectique, ouvert à toute forme de pensée, de sentiment, d’écriture, mais aussi de style musical. Sa nouvelle chanson, figurant sur son dernier album « Can’t Forget » constitue une incursion dans le Blues, mais aussi sur un thème qu’il n’avait pas souvent abordé sous cet angle, mais qui est plus que jamais d’actualité : celui de la « fracture sociale », du gigantesque accroissement des inégalités, où une petite élite accumule la plus grande partie des richesses tandis que le plus grand nombre vit dans la pauvreté et la dépendance. Il est frappant de constater à quel point, dans le fond comme dans la forme, cette chanson s’accorde avec celles du dernier album de Cat Stevens - Yousuf, « Tell’Em I’m Gone », qui célèbre tout à la fois le Blues et la lutte contre l’oppression. Ce n’est pas le premier parallèle qui a pu être souligné entre ces deux géants de la chanson (récemment revenus vers leur public, sous l’impulsion du même agent), mais il n’est pas surprenant que leur extrême sensibilité les conduise tous deux sur le même chemin de la révolte, pour se dresser contre les injustices et les humiliations.
ALN
J’ n’ai Jamais Fait de Tort à Personne
‘Peux plus rembourser l’ prêt
Et ma chérie broie du noir
‘Peux plus rembourser l’ prêt
Ma chérie broie du noir
J’ n’ai jamais fait de tort à personne
Mais il n’est jamais trop tard
De vitrine je n’ brise pas
De voitures ne brûle point
De vitrine je n’ brise pas
Et vos voitures ne brûle point
Vous avez droit à tous les biens
Mais vous êtes allés trop loin
En haute mer vous naviguez
Sur des yachts faits sur mesure
En haute mer vous naviguez
Sur des yachts faits sur mesure
Oui, la mer donne de l’allure aux ordures
Mais vous allez droit dans l’ mur
J’ n’ai jamais fait de tort à personne
Je suis seul, un homme bien ordinaire
J’ n’ai jamais fait de tort à personne
Je suis seul, un homme bien ordinaire
J’ n’ai jamais fait de tort à personne
Mais je pourrais fort bien en faire !
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)