Steer Your Way
Steer your way through the ruins of the Altar and the Mall
Steer your way through the fables of Creation and the Fall
Steer your way past the Palaces that rise above the rot
Steer your heart past the Truth you believed in yesterday
Such as Fundamental Goodness and the Wisdom of the Way
Steer your heart, precious heart, past the women whom you bought
Steer your path through the pain that is far more real than you
That has smashed the Cosmic Model, that has blinded every View
And please don’t make me go there, though there be a God or not
They whisper still, the injured stones, the blunted mountains weep
As he died to make men holy, let us die to make things cheap
And say the Mea Culpa, which you’ve gradually forgot
Steer your way, O my heart, though I have no right to ask
To the one who was never never equal to the task
Cette chanson du nouvel album de Léonard Cohen, “You Want it Darker” est, encore une fois, imprégnée d’évocations de la Bible, pour proposer un cheminement spirituel allant, au-delà des symboles, à la recherche d’un sens de la vie auquel nous confronte la mort. Défilent ainsi, notamment, la création, le péché originel, le temple de Jérusalem est ses marchands, sa destruction, mais aussi le Christ et son sacrifice… Tout cela est mis en opposition aux fautes et tares de notre société : l’égoïsme, la cupidité, l’injustice, l’exploitation et la domination. Léonard Cohen s’adresse alors à son cœur, « qui n’a jamais été à la hauteur de la tâche », et qui, pour cela et pour le simple fait de vivre, se trouve condamné à mort : « Suis ton propre chemin, pas à pas, jour après jour ; prends en main ton destin ; va ailleurs, plus loin… »Puis-je ajouter que le terme du chemin est bien connu est qu’il est le même pour tous ? L’essentiel n’est donc pas l’arrivée, mais ce que l’on rencontre sur la route.
ALN
Mène Ta Voie
Mène ta voie par les ruines de l’Autel et du Marché
Mène ta voie par les fables de Création, de Chute, et
Mène ta voie au d’là des Palais sur la fange érigés
An par an
Mois par mois
Jour par jour,
Pensée par pensée
Mène ton cœur au d’là de c’ qui fut hier ta Vérité
Comme la Sagesse de la Voie et la Fondamentale Bonté
Mène ton cœur, précieux cœur, au d’là des femmes que tu as achetées
An par an
Mois par mois
Jour par jour,
Pensée par pensée
Mène ton ch’min par la douleur bien plus réelle que toi, celle
Qui occulta chaque Vue, qui brisa le Cosmique Modèle
Et, qu’il y ait un Dieu ou pas, n’ m’envoie pas là, s’il te plait
An par an
Mois par mois
Jour par jour,
Pensée par pensée
Chuchotent encore les pierres blessées, pleurent les montagnes amoindries
Comme il mourut pour sanctifier l’homme, mourons pour de plus bas prix
Et dis ton Mea Culpa, que tu’ as peu à peu oublié
An par an
Mois par mois
Jour par jour,
Pensée par pensée
Mène ta voie, Oh mon cœur, bien que je n’ doive demander
A celui qui jamais ne fut à la hauteur, jamais
Qui se sait condamné, sait qu’il sera fusillé
An par an
Mois par mois
Jour par jour,
Pensée par pensée
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)