Listen to the Hummingbird

C’est sur “Listen to the Hummingbird” que se conclut l’album posthume “Thanks for the Dance” de Leonard Cohen. Un dernier clin d’œil, une dernière pointe d’humour après la profonde noirceur des titres précédents, comme pour dire « Je vous ai fait partager ma morosité (le mot est faible), mais n’y prêtez pas trop attention : ce ne sont que des mots ». Cependant, on peut aussi revenir à “Going Home”, sur l’album (”Old Ideas”) et comprendre qu’il n’est que le porte-parole et qu’il nous faut remonter à la source : Dieu, certes (qu’il semble définir ici comme un concept, un but « qui n’a pas besoin d’exister » pour donner un sens à l’existence), mais aussi l’humanité elle-même, dans sa modeste obstination à œuvrer pour le bien de tous, en référence à la légende du colibri, incitant chacun à faire « offrande du petit peu qu’il peut ». C’est ainsi que Léonard nous quitte, car plus la nuit est noire, mieux on voit les étoiles ! ALN

Ecoutez le colibri

Ecoutez le colibri

Ses ailes ne se voient pas

Ecoutez le colibri

Ne m’écoutez pas

Ecoutez le papillon

Qui vit deux jours ou trois

Ecoutez le papillon

Ne m’écoutez pas

Ecoutez l’esprit de Dieu

Qu’être n’intéresse pas

Ecoutez l’esprit de Dieu

Ne m’écoutez pas

Ecoutez le colibri

Dont les ailes ne se voient pas

Ecoutez le colibri

Ne m’écoutez pas

(Traduction – Adaptation : Polyphrène)