Le problème majeur d’un enfant dyslexique réside dans la lenteur à automatiser le langage écrit, ce qui génère des difficultés très importantes pour comprendre les énoncés, rédiger les copies, assimiler les règles de grammaire, d’orthographe ainsi que les leçons.
La prise de notes, l’écriture
Pour le dyslexique, la copie est une torture. Il doit passer du plan vertical (le tableau) au plan horizontal (son cahier), ce qui le perturbe : il perd souvent l’endroit où il était et cherche sa ligne, revient en arrière… Sans mémoire de travail, il oublie ce qu’il doit écrire, copie lettre par lettre, écrit deux fois la même chose… Au final, il hésite, rature.
Le dyslexique est dysorthographique. Il ne dispose pas de mode automatique juste, pour reconnaître si telle syllabe existe ou non. Il est condamné à découper son travail en plusieurs temps : écrire, puis se corriger. L’activité de copie engendre une grande fatigue et vide l’élève de ses capacités d’attention.
En rédaction, lorsque le dyslexique écrit, pour lui, son histoire est claire, elle a du sens, il ne se rend pas compte qu’elle n’est pas forcément compréhensible pour le lecteur.
La lecture
Un dyslexique « apprend à lire » à chaque fois qu’il lit. Il doit à la fois déchiffrer et comprendre la consigne ou le texte, alors qu’il confond, inverse, oublie des lettres, des syllabes ou des mots, et perd parfois la ligne où il était. Il perd du temps et dépense beaucoup d’énergie.
Les leçons
Le jeune dyslexique n’a pas toujours la compétence de ré-évoquer une notion acquise, de la mettre à disposition et d’utiliser sa mémoire de travail (mémoire qui fait appel à des compétences d’organisation de l’information, d’évocation d’images mentales). Il va passer énormément de temps et dépenser beaucoup d’énergie à apprendre une leçon, la plupart du temps après une journée de travail qui l’a épuisé, pour des résultats qui ne sont pas à la hauteur de ses efforts.
Catherine Guelton, de l'association APEDYS, témoigne :
<< Pourquoi ces adaptations ? Parce que sans elles, les portes de l’apprentissage restent fermées pour ces enfants-là, qui travaillent deux fois plus que les autres, sans jamais baisser les bras, même s’ils sont souvent « taxés » de paresseux, parce qu’incompris dans leurs difficultés.
Tout va alors dépendre de l’accès qu’ils auront au savoir, selon les professeurs croisés durant leur scolarité : ceux qui vont leur ouvrir la porte toute grande, ou ceux qui vont l’entrebâiller, ou encore, ceux qui la laisseront définitivement fermée, en notant moins 30 à la dictée.
Mais qui blâmer ?
La dyslexie est un handicap qui ne se voit pas. Quel professeur d’éducation physique ferait du saut en hauteur avec un élève paraplégique ? Le dyslexique rencontre les mêmes difficultés dans toutes les matières, dès qu’il doit écrire.
La dyslexie est un handicap méconnu. Parce que les recherches scientifiques sont très récentes, elles ne datent que d’une trentaine d’années (on ne parle de dyslexie visuo-attentionnelle que depuis 1996), et parce que les enseignants ne sont peut être pas assez formés, ni informés. >>
LA DYSLEXIE : UN HANDICAP ?
La définition du handicap est inspirée de la classification internationale de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Constitue un handicap "toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant".
La dyslexie est reconnue comme trouble des apprentissages, et au regard de la loi, elle entre dans le champ des troubles cognitifs.
A ce titre, la loi du 11 février 2005 crée un lieu unique destiné à faciliter les démarches des personnes handicapées : la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Celle-ci offre, dans chaque département, un accès unifié aux droits et prestations prévus pour les personnes handicapées.
C'est en s'adressant à la MDPH que l'élève dyslexique pourra bénéficier, par reconnaissance de son handicap, d'aménagements scolaires (Auxiliaire de Vie scolaire) et d'examens (tiers temps, ordinateur, secrétaire).
Il est essentiel d'effectuer les démarches auprès de la MDPH au plus tôt dans l'année scolaire, afin que l'élève puisse bénéficier d'un apprentissage des différentes aides mis à sa disposition lors de l'examen.