Posté sur le site de l’apedys le Mardi 15 décembre 2009
J'enseigne en lycée depuis 20 ans et c'est la première année que je me vois proposer un stage "dyslexie" par mon rectorat. C'est bien joli mais j'ai déjà eu plusieurs élèves dyslexiques dans ma carrière: du "léger" (juste l'orthographe et encore pas sur les mots scientifiques pourtant tordus), au lourd (inversion des lettres, des mots, des propositions de phrases) au très lourd (idem mais en plus incapacité à tracer des formes à main levée), donc je pense qu'il était plus que temps.
De plus je trouve que le rectorat a beaucoup d'humour car je vois mal comment il est possible de faire un accompagnement très individualisé avec des classes de 36 élèves comme la classe de seconde où j'ai actuellement un élève adorable et volontaire mais dyslexique...
Quant aux tiers temps, ils sont impossibles à mettre en place lors des devoirs durant l'année, sinon cela oblige l'élève à manquer le début du cours suivant ce qui le pénalise et nous n'avons pas tous une heure d'étude sur laquelle déborder ensuite.
De plus pour les cas les plus lourds, il faut un secrétaire lors des épreuves du bac: hélas, le candidat n'a pas l'habitude de travailler avec ce secrétaire (qui change souvent d'une épreuve à l'autre!) durant l'année: cela ne facilite pas la communication. Un de mes élèves de terminale (cas lourd) a du repasser le bac 2 fois alors que certains de ses collègues moins doués ont pu aller au rattrapage.
Et lorsque nous corrigeons les épreuves du bac à l'écrit, nous n'avons aucune indication sur leur handicap (tout au plus un très vague papier au moment des délibération lorsque les notes écrites sont déjà attribuées).
Pour terminer sur une note optimiste: mon cas lourd qui a du recommencer sa terminale vient brillamment de valider son BTS.
voilà pour ma modeste contribution
jineed