ATTENTION ! On ne peut poser le diagnostic de dyslexie qu’à partir du CE2 (automatisation de la reconnaissance des mots normalement acquise vers 8ans1/2).
=> Le repérage :
Le repérage relève des enseignants et des parents. Il repose sur une connaissance de la norme et de signes d’alerte de dysfonctionnements.
=> Le dépistage:
Le dépistage relève du médecin scolaire, de l’enseignant spécialisé, du psychologue scolaire ou du conseiller d’orientation. Il repose sur une connaissance du trouble et de ses conséquences.
· Différenciation des troubles dyslexiques par rapport aux difficultés globales (retard cognitif, manque de motivation, pauvreté linguistique) et par rapport aux autres troubles d’apprentissages (dysphasie, dyspraxie…).
· Orientation des enfants qui en relèvent vers les bilans utiles.
· Proposition et apport d’aides pédagogiques spécifiques.
=> Le diagnostic :
Rappelons que la dyslexie-dysorthographie ne concerne pas tous les enfants en difficulté scolaire, mais environ 4 à 5 % des enfants scolarisés (rapport INSERM – 2007).
1. Le diagnostic doit se faire par d’une équipe pluridisciplinaire : un bilan orthophonique ainsi que bilans complémentaires sont indispensables à la pose du diagnostic de dyslexie (bilan ORL, ophtalmologique, psychologique et psychométrique, neuropédiatrique).
L’évocation d’une dyslexie-dysorthographie ne se fait que sur le repérage de :
critères de sévérité (-2 écarts-types aux tests standardisés),
critères de durée et de résistance (aux soins et à la pédagogie),
signes de déviance (tendance à complexifier l’orthographe ou à produire plusieurs orthographes pour un même mot).
2. Deux démarches diagnostiques doivent êtres effectuées :
>> un diagnostic par exclusion : écarter un déficit sensoriel (audition et vision normales), un trouble psychique, une carence environnementale et/ou scolaire, un déficit intellectuel, une lésion cérébrale pouvant expliquer le trouble du langage écrit.
>> un diagnostic par identification ou par inclusion (recherche causale) : repérer des troubles mnésiques et attentionnels, des difficultés à manipuler la langue (métaphonologie), des troubles de discrimination visuelle ou d’oculomotricité, pour identifier quelle voie de lecture est atteinte (dyslexie phonologique, dyslexie de surface) ou un dysfonctionnement visuo-attentionnel (dyslexie visuo-attentionnelle).
3. L'évaluation orthophonique est quantitative et qualitative : elle s'effectue à l'aide de tests standardisés, doit être objective et situer l'enfant par rapport à une norme.
=> Critère quantitatif : situe la sévérité du trouble
Le diagnostic de dyslexie ne peut être posé que si le retard dans l'acquisition de la lecture est supérieur à deux ans (niveau inférieur ou égal à - 2 écarts types aux tests de lecture-orthographe) : le normo-lecteur a jusqu’à la fin de CE1 pour apprendre à lire, on ne peut donc poser le diagnostic qu’à partir du CE2 (automatisation de la reconnaissance des mots normalement acquise vers 8ans1/2).
=> Critères qualitatifs : déterminent le type de difficultés, la spécifité des difficultés, les compensations
- Déséquilibre entre les 2 voies de lecture ;
- Erreurs spécifiques, ajouts de lettres et de sons, complexifications fréquentes ;
- Vitesse de lecture réduite ;
- Compréhension écrite inférieure à la compréhension orale ;
- Expression orale élaborée ;
- Réussite scolaire si on ne fait pas appel à l’écrit (selon âge et histoire de l ’enfant).
4. L'évaluation doit aussi permettre de repérer les compétences, les difficultés, les émergences et les stratégies (positives et négatives), pour bâtir un projet thérapeutique et pédagogique adapté.
5. Les centres de référence (cf Centres référents pour les troubles du langage) pour la dyslexie constituent une bonne approche diagnostique, notamment pour l’établissement du diagnostic différentiel : dyslexie-dysorthographie, difficultés consécutives à une autre « dys », difficultés liées à un syndrome particulier, difficultés scolaires globales, déficit cognitif...