Accueillir des élèves dyslexiques nécessite une organisation particulière au sein de tout établissement.
Pour que ce dispositif fonctionne, il faut qu'il soit connu de toute la communauté éducative. Pour cela, il doit être inscrit dans le projet d'établissement et doit s'enrichir de l'apport de tous les professionnels : pédagogues, administratifs, de santé…
=> Repérer
Préparer au mieux l'accueil des élèves de 6ème ou de 2nde nécessite une liaison entre établissements : il faut repérer avant la constitution des classes ceux qui ont des difficultés dans la maîtrise de la langue écrite.
Au collège : Avec l’accord de l'Inspecteur de l’Éducation nationale (IEN), des questionnaires peuvent envoyés dès le mois de mars aux parents et aux enseignants des futurs 6ème.
Au lycée : Les élèves venant de nombreux collèges, cela nécessite que les professeurs principaux de 3ème se chargent eux-mêmes de signaler les élèves dyslexiques aux établissements d'accueil.
=> Constituer les classes
On regroupera au sein d'une même classe les élèves dyslexiques qui ont besoin des mêmes aménagements, en veillant toutefois au respect du principe d'hétérogénéité.
· Pour favoriser la participation orale des dyslexiques, on pourra garder un petit noyau de bons élèves.
· Pour permettre une bonne gestion de la classe, on fera attention à ne pas y cumuler les handicaps (hyperactivité, troubles de concentration, ...).
L’académie de Haute-Loire a expérimenté deux solutions qui présentent toutes deux des avantages et des inconvénients :
Soit on les regroupe dans une ou deux classes : solution 1.
Soit on les répartit dans toutes les classes du niveau : solution 2.
=> Constituer l'équipe pédagogique
Pour cette classe, il faut regrouper des professeurs volontaires, formés ou volontaires pour être formés.
· On n'attend pas de compétences "spécialisées" mais des professeurs qui acceptent de faire différemment, d'aménager leurs pratiques et de s'engager dans le dispositif.
· Un professeur coordonnateur assure le lien entre les enseignants, entre l'administration et les enseignants, entre l'administration et les parents. Il a pour mission de créer un climat de confiance entre les élèves, la famille et l’établissement. Il doit faire preuve de disponibilité et bien évidemment ce travail de communication pourrait être pris en compte dans l’organisation du service de l’enseignant.
· L'aide de l'infirmière, du professeur documentaliste, de la conseillère d'orientation et des aides éducateurs sera appréciée.
Ø Un temps de concertation pour l'équipe peut être prévu dans l’emploi du temps annuel. Le temps consacré à la communication est important. Les concertations se font non seulement avec le chef d’établissement mais avec le médecin scolaire, l’infirmière, le professeur principal de chaque classe accueillant des élèves dyslexiques, les enseignants, l’assistante d'éducation, les parents, parfois l’orthophoniste, la COP, la CPE…Ce contact privilégié est très enrichissant et permet de comprendre la fonction de chacun.
Un calendrier des concertations peut être établi mois par mois, par le professeur coordonnateur et le chef d'établissement, qui va servir de guide sur l'année scolaire. Proposé en début d'année scolaire aux personnels impliqués dans le dispositif, il rythme la concertation et structure les temps forts de l'année. Tous les temps de concertation n'impliquent pas la présence de tous à chaque moment. Le Chef d'établissement n'assiste pas non plus à tous les moments de concertation.
>> Les informations concernant ces élèves (les contacts avec la famille et l'orthophoniste, les aménagements prévus) peuvent être regroupées dans un cahier ou un classeur en salle des professeurs et/ou sur un support internet.
>> Une charte peut être élaborée : les équipes ont besoin d'un fil conducteur pour exercer. Ce consensus permet de définir les attentes des professeurs par rapport à ce type d'élèves et un engagement sur des décisions communes.
>> Une rencontre avec les orthophonistes est à envisager pour présenter le plan d’action concernant les élèves dyslexiques et tenter de travailler dans la même direction. Le contact téléphonique (parfois par mail) est aussi un moyen d’assurer le lien pour le suivi de l’élève.
=> Accueillir en début d'année
Il est important d'expliciter dès la rentrée qu’il y a dans la classe des élèves différents pour lesquels des adaptations vont être mises en place : ils travailleront différemment, ils pourront bénéficier d'aménagements pour les évaluations, mais ils devront faire, comme leurs camarades, le programme de l'année.
=> Assouplir l'emploi du temps
Eviter, dans la mesure du possible, de placer à la suite des matières telles que français, mathématiques, histoire géographie ou langues ; l'idéal étant d'alterner avec les autres matières.
· Ne pas placer les matières qui demandent une plus grande concentration en fin de journée, pour tenir compte de la fatigabilité des élèves dyslexiques.
· Quand une heure de soutien est inscrite dans l'emploi du temps des élèves, il vaut mieux la placer en début de demi-journée et en début de semaine.
· Il ne faut pas non plus oublier que l'élève doit suivre une rééducation extérieure parfois lourde (jusqu'à 3 fois par semaine) et que l'on peut inscrire ces heures dans l'emploi du temps.
=> Aménager les évaluations
L'élève ne pourra bénéficier d'un aménagement d'examens que si celui-ci a été préalablement mis en place au cours de sa scolarité.
L'aménagement des évaluations nécessite une mise en place particulière et systématique. Chaque dyslexique aura besoin d'un ou plusieurs aménagements selon ses difficultés : un ordinateur portable (prévoir sa place, une multi-prises et une clé USB pour récupérer le travail), un secrétaire d'examen (prévoir une salle et une personne volontaire, parent, AED, enseignant ...) et / ou un temps supplémentaire.
Plus tôt l'aménagement est mis en place, plus l'élève s'y accoutumera et plus l'équipe pourra affiner les aides à apporter en fonction des matières.
=> Prévoir les moyens matériels
Dans le meilleur des cas, une petite salle aménagée et réservée presque exclusivement aux élèves porteurs de TSLE (Troubles Sévères du Langage écrit) permet le déroulement des séances de soutien, l'utilisation et le stockage de matériel spécifique.
On peut envisager des demandes de matériel auprès des conseils généraux, du rectorat, dans le cadre du financement de matériels pédagogiques adaptés pour les élèves en situation de handicap.
Ces dossiers favorisent l'acquisition de matériel comme :
- rétroprojecteur,
- vidéo projecteur,
- casques,
- imprimante couleur (transparents),
- des CD de langue vivante pour les élèves,
- des dictionnaires de rimes,
- des ardoises blanches individuelles,
- des dictaphones avec écouteurs (un par élève),
- des livres qui parlent : textes d'auteurs sur CD,
- des livres permettant d'aborder le thème de la différence : (exemple :" Le tiroir coincé ")
- un lecteur CD-cassette,
- un ordinateur portable et un vidéo projecteur,
- un ordinateur fixe, un graveur et une imprimante couleur,
- un logiciel de reconnaissance vocale.