Logements des militaires

Logements des militaires

Monsieur Bridoux, Maire de Mézières donne réponse le 17 septembre 1929 aux deux lettres de monsieur le général commandant la 2 ème Région Militaire relative à la réalisation à Mézières, dans le cadre de la loi Loucheur, d'un programme de construction d'habitations à bon marché dont un certain nombre serait affecté par priorité aux sous-officiers mariés de la Garnison de Mézières (91 ème régiment d'infanterie). À cet effet, le Ministre de la Guerre envisage la cession à titre gratuit :

1° d'un terrain militaire situé au Sud-Est de la caserne Bayard (citadelle);

2° d'un terrain militaire longeant le chemin dit "chemin des tambours et clairons" donnant accès au champ de manœuvres de Berthaucourt.

D'autre part, l'administration de la Guerre prévoit une participation, évidemment financière, dans les dépenses de réalisation de son programme.

Le maire fait part au Conseil municipal des objections que soulève le projet [des 18 logements envisagés par le Ministère de la guerre] ainsi formulé. Elles sont assez importantes pour constituer un sérieux obstacle à la construction d'habitations dans le cadre de la loi Loucheur. Ce sont :

1° la situation des terrains cédés par le Ministère de la Guerre laquelle entraîne des dépenses d'aménagement telles (eau, gaz, électricité, égouts, voirie) qu'il est matériellement impossible d'envisager la construction d'habitations à bon marché;

2° la participation financière de la ville ne peut être envisagée dans l'état actuel des finances municipales.

Toutefois, la ville de Mézières a récemment engagé des pourparlers avec l'office départemental d'habitations à bon marché en vue de la construction dans le quartier de Manchester, en 1930, de 68 logements affectés aux familles nombreuses, c'est-à-dire réservés dans la proportion d'au moins les 2/3 aux dites familles nombreuses, le dernier tiers restant évidemment à la disposition de l'Office départemental chargé de la gestion.

Le maire estime que le droit de priorité peut s'exercer sur ce dernier tiers disponible et émet cette opinion, toute personnelle cependant, que si le Ministère de la Guerre consentait à abandonner son projet de construction d'habitations au Sud-Est de la caserne Bayard et à tenir compte des graves inconvénients qu'il comporte au point de vue de la réalisation du plan d'alignement et d'aménagement de la ville, lequel prévoit la création future d'un nouveau quartier sur l'emplacement de la citadelle, le Conseil municipal se trouverait tout naturellement amené à reconnaître aux sous-officiers mariés de la Garnison un droit de priorité qui, dans les limites fixées par la lettre du 5 septembre courant, paraît pouvoir s'exercer assez facilement en 1930 et en 1931.

Au surplus, il n'est pas douteux que d'autres habitations à bon marché soient construites dans les mêmes conditions et à fur et à mesure de la disparition des baraquements du Boulevard de la Couronne de Champagne et du quartier de Manchester.

Dans sa lettre du 27 septembre adressée à l'Intendance Militaire, le Conseil s'exprime comme suit : [...]Si la ville de Mézières accorde aux sous-officiers mariés de la Garnison un droit de priorité sur le 1/3 disponible des logements à construire, l'Administration de la guerre se trouverait avoir atteint le but qu'elle recherchait sans aucune participation financière ou autre. Je vous propose donc d'accorder ce droit de priorité sous réserve que cette dernière (l'administration militaire) tiendra compte à la ville, soit en lui cédant gratuitement une superficie de terrain proportionnelle au nombre de logements réservés par priorité [40 logements], soit en lui accordant une subvention correspondante à la valeur nécessaires à la construction des dits logements.

A l’occasion de l’inspection dans les Ardennes le 16 octobre 1959, du général Lecoq, Gouverneur militaire de Metz et commandant la VI ème région militaire, le maire de Mézières lui demande d’apporter de la troupe dans la Garnison démunie depuis le départ en Algérie du 3 ème Génie. Le général lui promis d’y réfléchir mais sollicite une aide momentanée pour le logement des cadres. L’armée possède en effet un nombre de logements déjà occupés par les familles dont les chefs servent en AFN.

Grâce à l’appui de la Préfecture et à la compréhension des maires de Charleville, Mézières, Mohon, Etion, Montcy-St-Pierre et aux facilités accordées par le MRL et les différentes sociétés HLM, une solution a été rapidement trouvée.

Le 1er janvier 1960, un centre d’instruction est créé. Les recrues seront mises en route sur l’Algérie après quatre mois d’instruction. Ce centre du 91 ème Régiment d’Infanterie, comprend près de 1.000 hommes sous l’autorité du lt.colonel Le Henry. Les cadres viennent du 301 ème Bataillon de pionniers de suippes. Rappelons que le 91 ème d’infanterie est l’illustre Régiment ardennais qui s’illustra en 14-18 et pendant la seconde guerre mondiale.

Le 19 janvier 1960, le lt-colonel Le Henry s’adresse aux maires des 3 villes (Charleville, Mézières et Mohon) : « Mes officiers manquent encore de logements, les villes de Charleville et de Mézières ont déjà fait un gros effort, je leur demande un plus grand encore ! » (L’Ardennais du 20 janvier 1960).

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